Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Devenir un employeur de choix dans Lanaudière

Isabelle Delorme|Publié le 05 janvier 2024

Devenir un employeur de choix dans Lanaudière

L'entreprise compte désormais 28 personnes et son chiffre d’affaires a presque doublé chaque année depuis 2021. (Photo: Facebook)

FOCUS RÉGIONAL LANAUDIÈRE. C’est un retour aux sources pour les quatre cofondateurs de Recursyve Solutions, dont trois se sont rencontrés sur les bancs de Polytechnique Montréal. Originaires de Lanaudière, ils ont créé l’entreprise d’applications sur mesure dont ils rêvaient à Lavaltrie, dans leur région, avec pour maîtres mots la valeur apportée au client, le plaisir et l’apprentissage en équipe.

Brandon Roberge était étudiant en génie informatique à Polytechnique Montréal lorsqu’il rencontre deux camarades qui deviendront ses associés. « Nous avions fondé PolyHacks, un comité étudiant toujours en activité qui organise des hackatons et des compétitions de programmation », raconte le cofondateur et directeur général de Recursyve Solutions. Le plaisir de travailler ensemble sur des projets qui les passionnent les conduit à poursuivre l’aventure après le diplôme en créant leur entreprise en avril 2019 avec un quatrième fondateur, compétent en administration des affaires. Quatre ans plus tard, leur équipe compte près de 30 personnes (dont un cinquième associé) et leur chiffre d’affaires a presque doublé chaque année depuis 2021.

« Nous créons des projets de plateformes numériques, qu’il s’agisse d’une application mobile, d’une plateforme web ou d’une application web », résume Brandon Roberge. Les clients, tous établis au Québec, dont la moitié dans Lanaudière, sont souvent des entrepreneurs en démarrage. « Nous sommes un peu comme leur Département de technologie, mais à l’externe, explique Brandon Roberge. Ils ont leur expertise dans leur domaine, comme l’environnement, et nous les accompagnons en intégrant les étapes d’analyse et de conception, qui sont essentielles avant de créer la première ligne de programmation, mais auxquelles ils n’auraient pas nécessairement pensé en démarrant leur projet. »

 

Créer un employeur de choix dans Lanaudière

Les possibilités d’emploi en technologies dans Lanaudière étaient presque inexistantes en 2019, se rappelle Brandon Roberge. « D’ailleurs, il n’y a pas beaucoup de finissants en informatique dans les cégeps de notre région, en partie en raison du manque de perspective d’embauche locale dans ce domaine », croit celui qui a souhaité créer, avec ses associés, « un employeur de choix ».

L’entrepreneur de 26 ans explique la croissance rapide de son chiffre d’affaires par la priorité donnée à la qualité de ses produits. « Nous ne sommes pas nécessairement les fournisseurs les moins chers ou les plus rapides, mais l’important pour nous est de créer de la valeur et un effet “wow”, lance-t-il. Il faut que nos clients trouvent nos produits bien réfléchis, bien pensés et bien réalisés. » L’équipe a développé à ce jour plus d’une quarantaine de programmations sur mesure, qu’il s’agisse de logiciels de gestion interne, d’applications mobiles ou d’innovations logicielles.

 

Fournir un environnement le « fun » et motivant

« Nous avons voulu créer dans notre région l’entreprise dans laquelle nous aurions rêvé de travailler », raconte Brandon Roberge, qui a recruté quatre personnes pour agrandir l’équipe à 28 personnes cet été. Dans un contexte de guerre des salaires liée à la pénurie de main-d’œuvre, il estime que les gens attendent plus qu’une bonne rémunération : ils veulent aussi travailler dans un environnement de travail le « fun » sur des projets motivants. « Notre vision n’est pas de courir après le projet le plus payant, mais après celui que l’équipe aura du plaisir à réaliser », dit-il. 

L’équipe de direction a soigné la convivialité et le développement professionnel et personnel dans sa politique de ressources humaines. « Tous les lundis matin, nous consacrons une demi-heure à ce que nous appelons notre “café dispo”, inspiré de la série télévisée « The Office » », raconte Brandon Roberge. Le principe : lancer une question (par exemple, quelle est ta barre de chocolat préférée ?) à laquelle chacun répond à tour de rôle. « Ce rituel lance des débats, crée des liens et alimente nos conversations. Il permet d’en savoir plus les uns sur les autres qu’en racontant notre fin de semaine », observe-t-il.

La jeune pousse, qui dépense 100 $ par mois et par employé pour investir dans sa culture d’entreprise, notamment les activités de renforcement d’équipe, permet aussi à ses employés de consacrer une heure du temps de travail hebdomadaire à s’autoformer dans le domaine de leur choix, professionnel ou personnel. Toutes les deux semaines, les développeurs se rencontrent pour permettre à l’un d’eux de partager ses découvertes et ses suggestions pour modifier certaines pratiques de travail. 

Pour l’entrepreneur qui ambitionne de devenir une référence dans le développement de plateformes numériques au Québec et dans le monde, le principal défi reste de gérer sa croissance en intégrant et en formant adéquatement les nouvelles recrues. « Si j’engage deux développeurs au même moment, ils n’auront pas forcément les mêmes difficultés, constate-t-il. Je dois identifier rapidement celles [que rencontrera] chacun [d’eux] pour mieux les aider. »

 

Ce texte a initialement été publié dans l’édition papier du 12 avril 2023.