natür SUP mise sur la diversification pour assurer sa croissance
Dominique Talbot|Publié le 19 Décembre 2023(Photo: Facebook)
FOCUS RÉGIONAL LANAUDIÈRE. À sa première année, en 2018, l’entreprise de planches à pagaie natür SUP a fait un chiffre d’affaires de 50 000 $. Ce chiffre est passé à 500 000 $ en 2020, puis à 650 000 $ en 2021. Et maintenant ? « On est dans les millions », confie simplement la co-propriétaire. Comment expliquer ce succès ?
Dans leur boutique-entrepôt de Sainte-Mélanie dans Lanaudière, Nancy Chamberland et François Trépanier sentent la vague passer et n’ont pas l’intention de la rater. Leur entreprise, natür SUP, qui dessine, conçoit et commercialise des planches à pagaie de qualité supérieure, a vu son chiffre d’affaires exploser au cours des cinq dernières années. Et en parallèle, son nombre d’employés est passé de deux, à quinze.
« Tout se passe bien. Nous sommes sur une belle lancée et on s’assure d’offrir le produit spécialisé que les clients recherchent. On essaie aussi que nos clients parlent de nous. Et justement, le bouche-à-oreille fonctionne bien dans notre cas », dit Nancy Chamberland, avec qui Les Affaires s’est entretenu.
« On offre un service exemplaire. On est sur le bord de l’eau, avec nos clients [pas très loin, à Saint-Charles-Borromée, où les planches sont offertes en location], et tout ça est rassurant pour elles, pour eux. Il y a vraiment une expérience chez nous, poursuit la copropriétaire de l’entreprise. […] Chaque client qui fait un achat chez nous reçoit un appel de ma part si je ne l’ai pas vu sur l’eau. » Un détail, peut-être, mais qui dans les faits, n’est pas anodin dans ce marché où la compétition est féroce.
D’ailleurs, dans une entrevue récente accordée à la publication Paddle Magazine, le copropriétaire de l’entreprise du Colorado Badfish SUP, Mike Harvey, avançait que les entreprises de ce domaine qui réussiraient à avoir du succès seraient celles qui mettent toute leur attention « laser focus » sur leur clientèle.
Le marché, lui, vogue sur un courant plus que favorable. Quiconque a visité un plan d’eau au Québec ou ailleurs en Amérique du Nord dans les dernières années a été en mesure de constater l’ampleur de la popularité de la planche à pagaie. MarketWatch l’estimait à 1,6 milliard US $ en 2022 avec une croissance soutenue de 10 % par année. En 2028, il devrait être de 2,8 milliards US $. La firme de recherche Fact MR voit de son côté un potentiel de marché de 4,3 milliards US $ d’ici 2033, toujours avec une croissance de 10 % par année.
Assurer la croissance
Même avec des ventes de plusieurs centaines de planches par année, cela n’assure pas seul la croissance de l’entreprise. Ici, comme dans bien d’autres secteurs de l’économie, la diversification est l’atout qui fait la différence. Et natür SUP l’a bien compris.
D’abord, en dessinant et concevant pas moins de 17 modèles de planches différentes. « Pour les enfants, pour la pêche, le yoga sur l’eau, la personne qui veut plus de performance ou être plus relax », dit Nancy Chamberland. « Nous avons une variété qui fait en sorte qu’on se distingue de ce côté. Ce n’est pas vrai qu’un modèle de planche peut convenir à tout le monde », poursuit-elle.
Ensuite, en proposant une multitude d’accessoires et de vêtements, aussi conçus par l’entreprise, qui couvrent tous les besoins de la clientèle et qui bonifient l’expérience sur l’eau. Mais ce n’est pas assez. À ces offres, s’ajoutent plusieurs cours et des partenariats avec des boutiques ailleurs dans la province (à Alma, Québec, Percé, Saint-Michel-des-Saints et Laval) ainsi que des centres de location (à Saint-Charles-Borromée, Notre-Dame-des-Prairies, Shawinigan, Québec et Gatineau).
Une expansion de ces services à l’extérieur du Québec, dans la péninsule acadienne, est aussi dans les cartons, ce qui représente une nouvelle avenue de croissance pour l’entreprise. Cela lui permettra de consolider sa place dans le marché alors que le nombre d’entreprises concurrentes augmente.
« Il n’y a pas beaucoup d’entreprises qui font de la conception et qui se retrouvent sur le bord de l’eau avec des points de service comme nous, affirme Nancy Chamberland. Nous sommes forts de ce côté-là. Les 17 planches que nous avons, elles sont prisées et nous avons un service de livraison en deux, trois jours. […] Il y a encore beaucoup de place pour la croissance, car c’est un sport évolutif. »
Pour passer à travers les longs mois d’hiver, l’entreprise s’est lancée dans la conception de tubes de glisse. Un premier partenariat a été signé dans Lanaudière, et d’autres s’ajouteront. « C’est une nouveauté de la saison 2022-2023. On reste actifs pendant l’hiver et nos employés continuent de travailler, alors c’est une bonne chose. »
Ce texte a initialement été publié dans l’édition papier du 12 avril 2023.