Oleka Canvas «veut être le plus grand joueur d’Amérique du Nord»
Dominique Talbot|Édition de la mi‑septembre 2023L'entreprise se spécialise dans la reproduction d’œuvres numériques imprimées sur toiles, puis assemblées sur des cadres en bois naturel. (Photo: 123RF)
FOCUS RÉGIONAL. À 30 ans, Mathieu Hoste a les rêves d’un jeune entrepreneur et la confiance d’un homme d’affaires aguerri. Cela explique sans doute pourquoi l’entreprise qu’il a fondée, Oleka Canvas, a rapidement fait sa place dans le marché de la décoration intérieure. Au Québec, et dans des marchés de plus en plus éloignés.
Spécialisée dans la reproduction d’œuvres numériques imprimées sur toiles, puis assemblées sur des cadres en bois naturel, Oleka en a vendu 2000 à sa première année d’opération en 2020. Pour un chiffre d’affaires de près de 200 000 $.
Puis, en 2021, année où son partenaire d’affaires, Jérémie Gagnon-Chénier, s’est joint à l’aventure, le chiffre d’affaires est passé à 500 000 $. Les ventes en ligne comptaient alors pour 60 % de celui-ci. Quant aux ventes dans les boutiques où les toiles sont vendues, elles représentaient 40 %. Cette proportion reste sensiblement la même aujourd’hui. Une chose a changé : les clients sont plus nombreux… et de renom.
En effet, si jusque-là, les boutiques Cozy avaient été les premières à faire confiance à la jeune entreprise de Sainte-Anne-des-Plaines, l’année 2022 est ponctuée de signatures avec d’importants partenaires. « Nous avons atteint 780 000 $ en revenus », dit Mathieu Hoste. Mais surtout, « nous sommes allés chercher beaucoup de joueurs importants : JC Perreault, Tanguay, Must, Simons ».
Évidemment, ces ententes ont un effet direct sur le volume de ventes de l’année en cours, alors que le chiffre d’affaires de 2022 a été atteint en six mois. Pour toute l’année 2023, dit Mathieu Hoste, « on vise donc 1,6-1,7 million de chiffre d’affaires, mais avec une belle rentabilité ». C’est huit fois plus de toiles vendues qu’à sa première année.
La croissance, oui, mais pas à tout prix
Depuis le début de l’année, la réflexion de Mathieu Hoste et de Jérémie Gagnon-Chénier s’est donc portée sur la rentabilité d’Oleka Canvas. Le but : soutenir une croissance saine. « Je suis une personne qui est motivée par la croissance. C’est ce qui me fait lever chaque matin, exprime Mathieu Hoste. Pour une jeune entreprise, c’est normal de vouloir être partout, de vouloir se faire connaître. »
En revanche, tempère-t-il, l’objectif est de soutenir cette croissance sur des bases solides. Et de prendre les meilleures décisions possibles. « Maintenant, nous sommes très axés sur les chiffres. Ce qui ne veut pas dire que nous allons freiner notre croissance. Au contraire, nous avons les mêmes ambitions. Mais on veut le faire plus intelligemment », concède-t-il.
Par exemple, il a mis de côté des ententes avec de très grosses entreprises canadiennes de distribution qui offraient de forts volumes, mais à moindre coût. « Ce n’était pas nécessairement une option intéressante pour l’entreprise. »
Des décisions d’autant plus importantes pour la jeune entreprise qu’elle espère avoir terminé son déménagement à Mirabel en 2024. En ce moment, elle est à l’étroit dans son local de Sainte-Anne-des-Plaines qui abrite ses bureaux, l’impression et la coupe des toiles ainsi que l’expédition. L’encadrement se fait quant à lui à Laval.
À Mirabel, tous les composants de l’entreprise devraient ainsi être rapatriés. « Le lancement de notre nouvel entrepôt, c’est le plus gros projet qu’on a jamais eu. Ça demande un travail très important. C’est la mise en place d’une manufacture 2.0 », confie Mathieu Hoste.
Un pas de géant
Pour les deux associés qui évoluaient auparavant dans le domaine de l’activité physique, ce sera déjà un bon bout de chemin de parcouru. D’autant plus lorsqu’on considère que l’idée d’Oleka Canvas est venue du simple fait que Mathieu Hoste ne trouvait pas ce qu’il voulait pour décorer les murs de sa première maison.
Ce projet de tout réunir dans un même endroit est un pas de géant vers leur objectif de devenir le plus important joueur de cette industrie en Amérique du Nord.
« On n’a pas inventé la roue. La décoration murale existe depuis longtemps. Nous sommes arrivés avec un produit qui existait et on l’a fait à notre façon. On a compris que le marché était vieillissant avec ce type de produit là. »
Selon le dirigeant, leur formule était d’actualité, tout comme les designs proposés. « À cela nous ajoutons un service qui va au-delà de simplement vendre un produit, dit Mathieu Hoste. On voit un potentiel géant. On veut être le plus grand joueur d’Amérique du Nord. C’est ça le focus. »