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La Cour approuve la vente de Lithium Amérique du Nord à Sayona

François Normand|Publié le 29 juin 2021

La Cour approuve la vente de Lithium Amérique du Nord à Sayona

Lithium Amérique du Nord était sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies depuis mai 2019. (Photo: fournie)

L’australienne Sayonna Québec peut finalement reprendre les activités de Lithium Amérique du Nord (LAN), qui exploite une mine à La Corne, près de Val-d’Or en Abitibi-Témiscamingue.

Dans un jugement rendu ce mardi, la Cour supérieure du Québec a entériné l’entente annoncée par Investissement Québec le 27 mai en vertu de laquelle l’australienne Sayona Québec — détenue à 75% par l’australienne Sayona Mining et à 25% par l’américaine Piedmont Lithium — a été choisie pour reprendre LAN.

Lithium Amérique du Nord était sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies depuis mai 2019. Le manufacturier chinois de batteries CATL et Investissement Québec, les deux actionnaires ayant des créances garanties, contrôlaient la société.

L’entente annoncée le 27 mai est survenue au terme d’un long processus judiciaire d’environ 18 mois supervisé par Raymond Chabot Grant Thornton (le contrôleur), qui a recommandé à la société d’État de choisir l’entreprise australienne après avoir reçu plusieurs soumissions.

En entrevue à Les Affaires, le chef de la direction de Sayona Québec, Guy Laliberté, s’est dit bien entendu heureux du jugement. «On n’avait pas beaucoup de doute sur l’issue», dit-il.

Au moment de mettre cet article en ligne, Sayona Québec n’était pas encore en mesure de préciser l’ensemble du montage financier pour reprendre les activités de Lithium Amérique du Nord.

«Un communiqué sera publié dans les prochaines heures à ce sujet pour tenir compte de la Bourse australienne», souligne Guy Laliberté.

Sayona Québec devra investir pour moderniser les équipements de production. Si tout se passe comme prévu, la mine de La Corne pourrait redémarrer d’ici de 12 à 16 mois pour la première transformation du lithium.

La mine fera de la deuxième transformation au Québec d’ici cinq ans, assure Guy Laliberté.

 

Le contrôleur a bien fait son travail

Dans son jugement, le juge a également rejeté la demande de deux entreprises québécoises, Central America Nickel (CAN) et ABF Mines, qui demandaient qu’on révoque le contrôleur Benoît Fontaine, qu’on écarte la soumission de Sayona Québec et qu’on recommence le processus d’appel d’offres.

Les deux entreprises reprochaient notamment à M. Fontaine d’avoir abdiqué ses pouvoirs (au profit d’Investissement Québec) dans ce processus. Elles dénonçaient aussi des «irrégularités sérieuses» dans le processus ayant mené au choix de la soumission de Sayona Québec.

Le juge a déclaré que leur demande n’était pas fondée et que M. Fontaine avait bien fait son travail.

À la fin du processus, CAN était l’une des deux entreprises en lice (avec Sayona Québec) pour acheter Lithium Amérique du Nord, mais sa dernière offre a été rejetée.