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Le fleuve stimule la croissance économique

Alexandre D’Astous|Édition de la mi‑novembre 2021

Le fleuve stimule la croissance économique

Marianne Brisson, de la Corporation de développement économique de Grande-Rivière (Gaspésie), Francis St Pierre, préfet de la MRC Rimouski-Neigette, Martin Beaulieu, directeur général de la SOPER, Marc Parent, maire sortant de Rimouski, et Amélie Desrochers, directrice de l’innovation de la SOPER. (Photo courtoisie)

FOCUS RÉGIONAL: BAS-SAINT-LAURENT. L’économie bleue, qui englobe notamment l’industrie maritime et les sciences de la mer, présente un potentiel de croissance et d’innovation « très intéressant » dans le Bas-Saint-Laurent, selon les acteurs économiques locaux. 

« Le moment est parfait pour mettre de l’avant l’expertise des chercheurs et des entrepreneurs impliqués dans le développement de projets à fort potentiel de croissance dans les secteurs qui composent l’économie bleue, tels que le génie maritime, l’intelligence des données, la protection des écosystèmes marins ou encore les biotechnologies marines », estime Amélie Desrochers, directrice de l’innovation à la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER). 

Le président de la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent, Michel Lagacé, est du même avis. « Avec des établissements comme le Centre de recherche sur les biotechnologies marines et l’Institut maritime, c’est indéniable que la région est un leader extrêmement important dans ce créneau. » Il qualifie également Rimouski et Matane de « plaques tournantes » en raison de leur proximité avec le fleuve, « qui apporte énormément d’opportunités » à l’écosystème entrepreneurial local, qui compte parmi ses « importants employeurs » le Groupe maritime Verreault, basé à Les Méchins, et Méridien maritime, à Matane. 

 

Un accélérateur de start-ups

Afin de bien positionner le Bas-Saint-Laurent comme un acteur clé dans l’émergence de l’économie bleue à l’échelle internationale, la SOPER souhaite mettre sur pied un « continuum d’innovation » qui tissera des liens solides entre les différents écosystèmes start-ups de la planète, les centres de recherche appliquée et les différentes entreprises du domaine maritime, des chantiers navals aux usines de transformation des produits marins. 

« Que ce soient les vertus nutraceutiques de certaines algues, le développement de nouvelles espèces en aquaculture durable, des bouées intelligentes qui aident à la cartographie maritime, des bateaux autonomes ou des objets connectés qui aident nos pêcheurs à laisser les océans intacts, nos entrepreneurs et institutions de recherche appliquée travaillent sur des solutions créatives, énumère le directeur général de la SOPER, Martin Beaulieu. Notre rôle est de les aider à accélérer leur croissance sur les marchés internationaux et de faire rayonner nos talents. » 

Pour ce faire, la SOPER compte entre autres sur Novarium — Campus d’innovation du Saint-Laurent, une structure intégrée de recherche développée en partenariat avec le Corporation de développement économique de Grande-Rivière, en Gaspésie, et logée depuis quelques mois dans un édifice flambant neuf construit en face de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR).

L’UQAR est aussi partenaire — avec la SOPER, Technopole maritime du Québec et plusieurs autres — de Flots, le premier accélérateur de start-ups dans l’Est-du-Québec. Réservé aux start-ups « qui travaillent avec le vivant », celui-ci s’appuie sur un pôle de centres de recherche et d’innovation ainsi que d’entreprises du secteur de l’économie bleue qui s’est développé depuis plus de 20 ans dans la région. 

« Cette initiative est très complémentaire et riche d’opportunités pour les membres de notre réseau, autant les proposeurs d’innovations que ceux qui sont à la recherche de solutions concrètes et efficaces, commente la directrice générale de Technopole maritime du Québec, Noémie Giguère. Nous y voyons également la possibilité d’augmenter les connexions avec les start-ups émergentes du Québec, du Canada et d’ailleurs. » 

 

Des projets innovants voient le jour

Parmi les exemples de projets innovants liés à l’économie bleue développés dans le Bas-Saint-Laurent, notons celui de Chasse-Marée, une jeune entreprise de transformation de produits marins basée à Rimouski. Cette TPE de deux employés est née en 2020 de la volonté de faire connaître la diversité des produits de la mer québécois et de « créer de la valeur à partir de ces produits de très grande qualité que nous offre le fleuve Saint-Laurent », selon ses fondateurs, Guillaume Werstink et Emmanuel Sandt-Duguay. 

Chasse-Marée travaille actuellement avec le Centre de développement bioalimentaire du Québec et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation afin d’arriver à inscrire les produits de la mer en conserve dans la culture gastronomique québécoise. L’objectif de l’entreprise est de mettre en marché une gamme de conserves de produits marins haut de gamme, tels que le bourgot et la mactre de Stimpson, au cours des prochaines semaines.

De son côté, M2Océan se spécialise dans la vente et la location d’équipement hydrographique, ainsi que dans la formation et le soutien technique. Créée il y a trois ans à Rimouski, la TPE de trois employés offre également de l’accompagnement pour l’utilisation d’équipements et l’analyse des données qui en ressortent afin de rendre la navigation plus sécuritaire. 

Là aussi, une des clés de la réussite de l’entreprise réside dans l’implication de partenaires établis, soit le Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans, un organisme sans but lucratif, et Multi-Électronique MTE, une entreprise de Rimouski reconnue internationalement dans le domaine de la conception et la fabrication de sonars. « Nos activités donne du travail à près de 40 personnes dans le Bas-Saint-Laurent », précise le PDG de M2Océan, Kevin J. Wilson.