Bas-Saint-Laurent: de plus en plus entrepreneurial et diversifié
Pierre Théroux|Édition de la mi‑février 2019Le statut de Technopole maritime permet au Bas-Saint-Laurent d’envisager d’importantes retombées économiques. Sur notre photo, le port de Cacouna. [Photo: Nicogag / CC]
FOCUS RÉGIONAL: BAS-SAINT-LAURENT — Le Bas-Saint-Laurent regorge de ressources naturelles. Il faut parcourir cette vaste région, voir ses nombreuses forêts et tourbières pour constater que son activité est orientée vers l’exploitation et la transformation de ces richesses. Mais la région mise aussi sur une économie de plus en plus diversifiée.
«Le visage entrepreneurial change. On voit de plus en plus de jeunes qui font le choix d’être entrepreneurs et de lancer des entreprises dans de nouveaux secteurs d’activité», note Martin Beaulieu, directeur général de la Société de promotion économique de Rimouski. Il cite en exemple la Distillerie du St. Laurent, qui produit un gin infusé aux algues, ou encore les microbrasseries L’Octant et Le Bien, le Malt. «Ça donne un nouveau souffle à une économie qui se modernise», observe-t-il.
Pendant ce temps, des entreprises établies depuis plus de 40 ans comme Produits métalliques PMI, qui se spécialise dans la conception, fabrication, et installation de structures d’acier, et le fabricant d’armoires de cuisine Miralis, prennent de l’expansion et rayonnent même à l’extérieur du Québec. Sans oublier la présence de Telus qui emploie environ 1 400 personnes à Rimouski.
Miser sur les entrepreneurs locaux
À Rivière-du-Loup, qui s’était hissée au premier rang du classement national des villes entrepreneuriales en 2016, le dynamisme économique ne se dément pas. Les entreprises manufacturières y ont investi une somme record de 53,6 millions de dollars en 2017 et créé 275 emplois. «On poursuit sur notre lancée», indique Marie-Josée Huot, directrice générale du Centre local de développement de la région de Rivière-du-Loup.
La MRC de Rivière-du-Loup compte une centaine d’entreprises manufacturières, notamment Premier Tech, Verbois, Lepage Millwork, Les Viandes du Breton, qui emploient plus de 4 000 personnes. «À l’exception de Papiers White Birch, notre économie s’est développée et diversifiée par la volonté d’entrepreneurs locaux», souligne Mme Huot qui y voit un net avantage. «En période de crise économique, les entreprises étrangères vont bien souvent fermer leurs usines et rapatrier leur production. Un entrepreneur local, qui croise ses employés à l’épicerie, va hésiter davantage avant de faire des mises à pied. Il a plus à coeur le développement de la collectivité», estime-t-elle.
Pour assurer son développement entrepreneurial, la région peut aussi compter sur l’École des entrepreneurs du Québec, qui vient d’y ouvrir une nouvelle antenne. Ses activités de formation et d’accompagnement en entrepreneuriat «vont contribuer à développer les compétences entrepreneuriales et faciliter le démarrage et la croissance d’entreprises dans la région», estime Véronique Mariève Gosselin, directrice générale de cette nouvelle branche de l’École.
L’économie maritime
La région, qui s’étend sur quelque 300 km le long de la rive sud du Saint-Laurent, mise aussi sur la Stratégie maritime du Québec, qui a notamment amené la création de zones industrialo-portuaires. Son statut de Technopole maritime lui permet en effet d’envisager d’importantes retombées économiques.
«La région, avec sa concentration de centres de recherche et d’entreprises, a une grande expertise dans le domaine des technologies marines et du transport maritime», fait valoir Noémie Giguère, directrice générale de Technopole maritime du Québec.
Les domaines de recherche, aussi variés que les biotechnologies marines et la navigation électronique, en passant par l’aquaculture, la conservation des ressources ou la géomatique marine, ont un rayonnement qui s’étend même à l’échelle internationale.