(Photo: courtoisie)
FOCUS RÉGIONAL: LANAUDIÈRE. Conception Impack DTCI, une PME lanaudoise, connaît un succès considérable à l’international, mais demeure méconnue au Québec.
Dans un milieu rural comme celui de Saint-Jacques-de-Montcalm, elle fait même office d’extra-terrestre. L’entreprise de 40 employés spécialisée dans l’amélioration de la productivité des fabricants d’emballage en carton plat et ondulé n’en demeure pas moins un fleuron de l’économie régionale.
Pour preuve : elle a enregistré une croissance annuelle de l’ordre de 25 % dans les cinq dernières années. Plus de 500 de ses produits – principalement des empaqueteurs semi-automatiques et automatiques, des prémargeurs, des inverseurs de paquets et des indexeurs de nappe – sont utilisés dans 24 pays. Grâce à un réseau d’agents commerciaux et de représentants, sa présence s’étend dans les faits à plus de 50 pays sur tous les continents.
« Des gens d’Israël, de Malaisie, du Japon, de Corée du Sud défilent dans nos installations de Saint-Jacques-de-Montcalm. Pourtant, nous sommes méconnus dans notre propre collectivité, de même qu’au Québec », explique Dominic Thériault, fondateur et président de l’entreprise.
Vendre de la productivité
Une méconnaissance qui tient de la nature même du marché canadien de l’imprimerie, minuscule comparativement à ceux des États-Unis et d’Europe, où Conception Impack exporte plus de 90 % de sa production. Ce domaine, il faut le dire, est une affaire de gros sous ; une ligne complète d’emballage en carton coûte plusieurs millions de dollars. C’est pourquoi on y retrouve plusieurs multinationales, comme la société américaine WestRock.
Les machines que fabrique Conception Impack se détaillent entre 100 000 $ et 300 000 $, ce qui est loin d’être bon marché. Elles valent cependant leur pesant d’or. « Nos équipements sont synonymes d’amélioration de la productivité pour nos clients. Ils améliorent les performances à la finition, à l’étape du conditionnement des boîtes avant l’expédition », précise Dominic Thériault.
Leur installation réduit significativement la charge de travail des opérateurs à l’empaquetage, après le pliage et le collage des emballages de carton. Traditionnellement, les travailleurs devaient les ramasser à la main avant de les ranger dans des caisses, ce qui créait des problèmes en matière de santé et de sécurité du travail.
Tonino Dominici, président de la compagnie italienne Box Marche, peut témoigner de la façon dont les empaqueteurs de Conception Impack améliorent l’environnement de travail. « Maintenant, nous exploitons mieux nos plieuses-colleuses. Elles fonctionnent plus rapidement et notre équipe produit plus de boîtes dans le même laps de temps, et ce, avec moins d’efforts », a-t-il confié à la revue spécialisée britannique The Packaging Portal.
Possibilités infinies
Conception Impack n’a pas toujours eu le vent dans les voiles, même si l’entreprise fondée au tournant des années 2000 par Dominic Thériault, alors récemment diplômé en génie à l’École de technologie supérieure, a connu un départ canon. Jusqu’à 90 % de sa production était alors exportée aux États-Unis. C’était avant que la récession de 2008 frappe de plein fouet.
« Nous étions trop dépendants du marché américain. Cela nous a forcés à nous diversifier », se souvient l’homme d’affaires. Grâce à un coup de pouce financier du Conseil national de recherches du Canada, l’entreprise se diversifie au cours des années suivantes. En 2012, elle conclut une entente de partenariat avec un équipementier d’envergure mondiale basé en Suisse, ce qui lui ouvre les portes du Vieux Continent.
Ce marché est d’une importance capitale dans l’industrie de l’emballage. En 2018, il représentait à lui seul environ 230 milliards de dollars américains. Fait intéressant : la demande en carton ondulé comme matériau d’emballage y augmente sans cesse, en partie grâce au succès du commerce électronique. Selon un rapport de la firme britannique Noa Prism, ce marché devrait connaître une croissance d’environ 2,5 % dans les prochaines années.
Réputé de grande qualité, ce type de carton se veut plus durable, économique et respectueux de l’environnement que le plastique, auquel les consommateurs vouent un désamour croissant. Or, « [le carton ondulé] ne deviendra une véritable solution au plastique que si certains obstacles techniques sont surmontés », a déclaré Neil Osment, directeur du marketing de Noa Prism, au média spécialisé Packaging Europe.
Pour Conception Impack, cela représente une occasion d’affaires. Ses équipements permettent aux producteurs de boîtes en carton ondulé d’optimiser leur chaîne de production, et d’ainsi prendre une longueur d’avance sur la concurrence. Et pas seulement en Europe. « De nouveaux clients cognent régulièrement à notre porte, constate Dominic Thériault. Avec la croissance du marché asiatique, les possibilités semblent plus que jamais infinies. »