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Une saison de ski prometteuse, en espérant que la météo coopère

Denis Lalonde|Publié le 17 novembre 2020

Une saison de ski prometteuse, en espérant que la météo coopère

(De gauche à droite) Louis Dufour, président du conseil et vice-président expérience client et développement, Béatrice Hébert, ambassadrice et Louis Philippe Hébert président et chef de la direction de les Sommets. (Photo: courtoisie)

DOSSIER FOCUS LAURENTIDES. L’entreprise les Sommets a déjà vendu autant d’abonnements de saison cette année que durant toute la saison dernière. Pourtant, la COVID-19 fait en sorte que la partie n’est pas encore gagnée pour l’exploitant de stations de ski en ce début de saison 2020-2021.

«Aussi longtemps qu’on n’est pas en zone rouge, on peut opérer les remontées mécaniques normalement. Les bâtiments et les services de nourriture peuvent opérer tout comme les bars et le système de pré-réservation», raconte le président et chef de la direction de la société, Louis-Philippe Hébert.

Ce dernier précise que si la zone qui regroupe les cinq sommets de l’entreprise (Saint-Sauveur-Avila, Gabriel, Morin Heights, Olympia et Edelweiss, ce dernier étant situé en Outaouais) devait virer au rouge dans un proche avenir, il faudra réduire la capacité des remontées mécaniques.

«La bonne nouvelle, c’est que même en zone rouge, nos bâtiments et leurs salles de bain seraient accessibles, mais sans service de nourriture», explique M. Hébert, qui souhaite évidemment s’éviter un tel scénario. 

Les Sommets a amorcé ses activités le 30 octobre, mais a été forcée de fermer boutique le temps de laisser passer la plus récente vague de chaleur.

La COVID-19 a forcé la société à modifier sa stratégie d’enneigement des pistes. «Par le passé, on enneigeait un maximum de pistes par remontée mécanique. Cette année, on priorise quelques pistes par remontée pour favoriser la dispersion des skieurs», dit M. Hébert.

 

Comme le vélo au printemps

Louis-Philippe Hébert croit que l’engouement pour les abonnements de saison s’explique par le fait que, comme au printemps pour le vélo, les gens ont besoin de sortir et de se changer les idées.

«C’est sûr que de la belle poudreuse, c’est comme du glaçage sur un gâteau, mais skier sur de la neige fabriquée, ça peut être plaisant quand même. On a la chance d’être dans une activité individuelle libre. Dans les files d’attente, les skis agissent comme un élément de distanciation naturel», explique-t-il.

Le dirigeant ajoute que cette année, l’abonnement de saison donne aussi le droit à son propriétaire de dévaler les pentes quand bon lui semblera. La COVID-19 forcera en effet les différents sommets à accueillir un nombre maximal de skieurs par jour, ce qui fait en sorte que les billets journaliers seront disponibles en quantité limitée, ce qui n’a jamais été le cas auparavant.

Chose certaine, M. Hébert constate que les boutiques d’équipement de ski peinent à répondre à la demande cet automne, ce qui est un bon signe pour la saison qui s’amorce.

 

La partie est loin d’être gagnée

«Il ne faut pas oublier que dans une bonne année, les abonnements de saison représentent seulement 50% du chiffre d’affaires des remontées mécaniques, en excluant la nourriture, les locations d’équipements et les écoles de glisse», raconte le dirigeant.

Dans ce contexte, ce sera tout un défi pour les Sommets d’atteindre le seuil de la rentabilité. «Notre énergie va d’abord aller à l’enneigement des pistes, au bon fonctionnement des remontées mécaniques et à l’éclairage», dit-il.

Pour s’assurer un bel hiver, les stations de ski doivent selon lui convaincre les familles qui ont abandonné les pistes d’y faire un retour. «Dans les années 80, plus de gens skiaient qu’aujourd’hui. C’est un sport d’hiver qui se pratique en famille et les enfants de cette génération ont à leur tour fondés des familles qui reviennent sur les pentes», constate-t-il.

Si M. Hébert se réjouit des bonnes ventes d’abonnements de saison, il reste néanmoins réaliste, affirmant que pour faire vivre une montagne, il faut avant tout un bel hiver.