Outre Airbus et Bombardier, le secteur compte aussi Bell Helicopter, Pratt & Whitney, Mecachrome et Safran. (Photo: 123RF)
FOCUS RÉGIONAL: LAURENTIDES. Dans les bureaux de Mirabel économique, des horloges murales affichent aussi l’heure à Seattle, Toulouse, Tokyo et São Paulo. Pour rappeler aux visiteurs que cette ville de plus de 55 000 habitants est devenue au fil des ans un pôle aéronautique d’aussi grande importance que ces villes où sont implantés les géants Boeing, Airbus, Mitsubishi Aircraft et autres Embraer.
Outre la présence d’Airbus et de Bombardier, où on y construit l’ex-CSeries, devenu l’Airbus A220, d’autres entreprises d’envergure telles que le constructeur Bell Helicopter, installé depuis le milieu des années 1980, et le motoriste Pratt & Whitney sont implantées à Mirabel. De même que les fabricants de pièces Mecachrome et Safran, ou encore les sociétés d’entretien et de réparations Avianor et L3 Mas.
«Dans un rayon de moins de 10 kilomètres carrés, on peut créer et construire un aéronef de A à Z, faire des essais en vol, puis assurer la livraison», affirme Gilbert Leblanc, directeur de Mirabel économique, en soulignant que 6 000 des 21 400 emplois sur le territoire sont directement liés au secteur aéronautique. Soit près d’un employé sur trois.
Il faut aussi ajouter à ce nombre les employés travaillant à l’aéroport de Mirabel – appelé aujourd’hui Aérocité internationale de Mirabel – pour les entreprises Purolator, UPS, Cargojet et autres transitaires ou manutentionnaires qui y traitent annuellement quelque 200 000 tonnes de marchandises. Comme les Boeing 747 cargos qui y transportent chaque été l’imposant matériel des écuries de F1 en vue de la tenue du Grand Prix du Canada, à Montréal.
Investissement de 107 millions de dollars
Mirabel s’est donc bien remise de la décision prise par Aéroports de Montréal (ADM) de transférer, en 2004, les derniers vols de passagers restants à Dorval. À l’époque, l’aéroport international Montréal-Mirabel employait environ 1 400 personnes. Une décision qui n’a donc pas pour autant sonné le glas de cet aéroport, dont la vocation allait changer pour se concentrer sur le transport de marchandises par avions-cargos.
«L’aéroport de Mirabel n’a pas de restriction d’horaire ni de couvre-feu, donc il a l’avantage d’être toujours en service, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7», fait valoir M. Leblanc. Autre atout majeur : deux pistes de 12 000 pieds (environ 3,66 km) lui permettent d’accueillir tous les types d’avions, moyens comme grands porteurs.
Or, l’aéroport profitera aussi d’investissements de 107 M $ annoncés en septembre par ADM (57 M $) et Transports Canada (50 M $) afin d’y accroître la valeur et le volume des marchandises exportées du Canada vers les marchés outremer par la voie des airs. Ces travaux permettront notamment d’agrandir l’aire de trafic principale, d’améliorer le réseau routier du secteur, d’augmenter la capacité de l’aire de stationnement des aéronefs et de construire une aire d’entreposage d’une superficie de 20 000 m2 afin d’améliorer le transport aérien de marchandises et la logistique.
Ne reste plus qu’à terminer le projet initial de l’autoroute 13, qui se termine actuellement à la jonction avec l’autoroute 640, à Boisbriand, dont le prolongement a été inscrit au Plan québécois des infrastructures 2019-2029 du gouvernement de François Legault.