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De l’huile québécoise à la conquête de vos assiettes

Emmanuel Martinez|Édition d'avril 2022

De l’huile québécoise à la conquête de vos assiettes

De gauche à droite: Marc-Antoine Cloutier, avocat et directeur affaires juridiques; Guillaume Cloutier, agronome et directeur R-D; Raymond Durivage, producteur agricole et président du conseil; Chantal Van Winden, PDG; Valérie Janssen, Coordonnatrice qualité; Benoit Grégoire, CPA et directeur des finances; Simon Durivage Guertin, directeur production agricole (Photo: courtoisie)

«En 2022, notre message, c’est: Nous sommes l’huile du Québec!», s’exclame la PDG d’Oliméga, Chantal Van Winden. Cette entreprise familiale de Saint-Édouard, en Montérégie — qui commercialise ses produits sous le nom de Signé Caméline —, espère donc devenir prophète en son pays, elle qui exporte environ le quart de ses huiles de caméline, une plante nordique originaire du nord de l’Europe et d’Asie centrale, parfaitement adaptée à notre climat. 

Des graines qu’elle cultive et récolte, la PME tire de l’huile, qui représente 75% de ses revenus. Dans la province, celle-ci est vendue dans plus de 800 endroits, dont chez les gros détaillants, comme Metro et Provigo. «La pandémie nous a permis de passer de la section des produits biologiques et naturels vers celle des huiles», se réjouit la patronne de l’entreprise fondée en 2014.

Pour gruger davantage les parts de marché occupées par l’huile d’olive, son entreprise a même réduit ses prix, une manœuvre à contre-courant en ces temps d’inflation. «On l’a fait parce qu’on veut être accessibles», précise-t-elle. En 2021, la bouteille de 500 ml d’huile est donc passée de 19,99$ à 15,99$.

Cette «baisse importante» a été rendue possible par des économies d’échelle générées par de plus gros volumes, de meilleurs rendements dans les champs ainsi que par l’automatisation d’une partie de la production.

La gamme Signé Caméline comprend aussi des graines, qui peuvent remplacer le chia ou le sésame, et du miel de caméline. Des bouchées ainsi que du chocolat comprenant des graines sont également élaborés. De plus, des débouchés sont envisagés pour les résidus de graines pressées.

 

Nouvelle clientèle

La marque Signé Caméline cherche maintenant à séduire le grand public, plutôt que celui spécialisé de ses débuts. «Nos premiers consommateurs, c’était ceux qui s’intéressaient vraiment aux propriétés nutritives pour la santé avec le fort pourcentage d’oméga-3 de la caméline, affirme Chantal Van Winden. C’était davantage un public qui aime essayer quelque chose de nouveau.»

Au fil des ans, la dirigeante a constaté que sa clientèle s’est fidélisée. «Environ 60% des consommateurs achetaient notre huile lors de promotions chez Sobeys et IGA en 2020, par exemple. Maintenant, on est descendus à 30%. Cela veut dire que les gens l’ont intégrée dans leur alimentation au quotidien.»

Afin de se faire connaître, la PME s’est notamment associée à Marilou, de Trois fois par jour, ainsi qu’avec une grande boulangerie québécoise qui lancera bientôt un nouveau produit avec de la farine de caméline. 

Dans le milieu de la restauration, l’entreprise a fait des percées, comme avec la chaîne La Cage — Brasserie sportive, qui a remplacé l’huile d’olive par celle de caméline dans ses vinaigrettes. 

 

Innovation au menu

D’ici trois ans, Chantal Van Winden a pour objectif de tripler son chiffre d’affaires annuel, qui est actuellement d’environ 1 million de dollars.

Pour y arriver, l’entreprise compte sur l’innovation. L’an dernier, elle a ainsi lancé une huile de caméline torréfiée qui a reçu un prix du Conseil de transformation alimentaire du Québec.

«On présente quelque chose d’unique, mentionne-t-elle. Son goût rappelle l’huile de sésame grillé et l’arachide. On est les seuls à faire ça dans le monde.»

Cet esprit d’innovation est en quelque sorte dans l’ADN de la PME, dont l’équipe a travaillé pendant huit ans avant de lancer son huile vierge en 2015. «Comme le café ou le vin, la caméline n’a pas un goût unique, affirme celle qui a grandi dans un milieu agricole. Pour notre première huile, on a testé différentes variétés pour en arriver au meilleur mélange possible. En plus du goût, on a analysé les valeurs nutritives ainsi que le rendement dans les champs.»

Chantal Van Winden fait d’ailleurs valoir que la caméline est excellente pour les agriculteurs d’ici. La culture de cette plante régénère les sols et permet d’éliminer naturellement le ver fil-de-fer, un insecte ravageur qui attaque le maïs, les oignons, les pommes de terre et d’autres légumes. Elle est donc tout indiquée pour la rotation des cultures et pour une meilleure biodiversité dans les champs. Sans compter que la caméline contribue à l’économie locale et à la réduction de l’empreinte environnementale, des arguments de choix pour s’imposer dans les assiettes des Québécois.

 

 

 

 

«En 2022, notre message, c’est: Nous sommes l’huile du Québec!», s’exclame la PDG d’Oliméga, Chantal Van Winden. Cette entreprise familiale de Saint-Édouard, en Montérégie — qui commercialise ses produits sous le nom de Signé Caméline —, espère donc devenir prophète en son pays, elle qui exporte environ le quart de ses huiles de caméline, une plante nordique originaire du nord de l’Europe et d’Asie centrale, parfaitement adaptée à notre climat. 
Des graines qu’elle cultive et récolte, la PME tire de l’huile, qui représente 75% de ses revenus. Dans la province, celle-ci est vendue dans plus de 800 endroits, dont chez les gros détaillants, comme Metro et Provigo. «La pandémie nous a permis de passer de la section des produits biologiques et naturels vers celle des huiles», se réjouit la patronne de l’entreprise fondée en 2014.
Pour gruger davantage les parts de marché occupées par l’huile d’olive, son entreprise a même réduit ses prix, une manœuvre à contre-courant en ces temps d’inflation. «On l’a fait parce qu’on veut être accessibles», précise-t-elle. En 2021, la bouteille de 500 ml d’huile est donc passée de 19,99 $ à 15,99 $.
Cette «baisse importante» a été rendue possible par des économies d’échelle générées par de plus gros volumes, de meilleurs rendements dans les champs ainsi que par l’automatisation d’une partie de la production.
La gamme Signé Caméline comprend aussi des graines, qui peuvent remplacer le chia ou le sésame, et du miel de caméline. Des bouchées ainsi que du chocolat comprenant des graines sont également élaborés. De plus, des débouchés sont envisagés pour les résidus de graines pressées.
Nouvelle clientèle
La marque Signé Caméline cherche maintenant à séduire le grand public, plutôt que celui spécialisé de ses débuts. «Nos premiers consommateurs, c’était ceux qui s’intéressaient vraiment aux propriétés nutritives pour la santé avec le fort pourcentage d’oméga-3 de la caméline, affirme Chantal Van Winden. C’était davantage un public qui aime essayer quelque chose de nouveau.»
Au fil des ans, la dirigeante a constaté que sa clientèle s’est fidélisée. «Environ 60% des consommateurs achetaient notre huile lors de promotions chez Sobeys et IGA en 2020, par exemple. Maintenant, on est descendus à 30%. Cela veut dire que les gens l’ont intégrée dans leur alimentation au quotidien.»
Afin de se faire connaître, la PME s’est notamment associée à Marilou, de Trois fois par jour, ainsi qu’avec une grande boulangerie québécoise qui lancera bientôt un nouveau produit avec de la farine de caméline. 
Dans le milieu de la restauration, l’entreprise a fait des percées, comme avec la chaîne La Cage — Brasserie sportive, qui a remplacé l’huile d’olive par celle de caméline dans ses vinaigrettes. 
Innovation au menu
D’ici trois ans, Chantal Van Winden a pour objectif de tripler son chiffre d’affaires annuel, qui est actuellement d’environ 1 million de dollars.
Pour y arriver, l’entreprise compte sur l’innovation. L’an dernier, elle a ainsi lancé une huile de caméline torréfiée qui a reçu un prix du Conseil de transformation alimentaire du Québec.
«On présente quelque chose d’unique, mentionne-t-elle. Son goût rappelle l’huile de sésame grillé et l’arachide. On est les seuls à faire ça dans le monde.»
Cet esprit d’innovation est en quelque sorte dans l’ADN de la PME, dont l’équipe a travaillé pendant huit ans avant de lancer son huile vierge en 2015. «Comme le café ou le vin, la caméline n’a pas un goût unique, affirme celle qui a grandi dans un milieu agricole. Pour notre première huile, on a testé différentes variétés pour en arriver au meilleur mélange possible. En plus du goût, on a analysé les valeurs nutritives ainsi que le rendement dans les champs.»
Chantal Van Winden fait d’ailleurs valoir que la caméline est excellente pour les agriculteurs d’ici. La culture de cette plante régénère les sols et permet d’éliminer naturellement le ver fil-de-fer, un insecte ravageur qui attaque le maïs, les oignons, les pommes de terre et d’autres légumes. Elle est donc tout indiquée pour la rotation des cultures et pour une meilleure biodiversité dans les champs. Sans compter que la caméline contribue à l’économie locale et à la réduction de l’empreinte environnementale, des arguments de choix pour s’imposer dans les assiettes des Québécois.