(Photo: 123RF)
Par Yohann Harvey-Simard, Initiative de journalisme local
La coopérative Nutrinor se positionne comme un acteur de la lutte aux changements climatiques grâce à ses nouveaux emballages carboneutres et au transport carbo-compensé pour ses formats de lait 2 litres et 1 litre.
C’est aujourd’hui que débutait officiellement l’embouteillage du lait dans les nouveaux contenants, faisant de Nutrinor la première laiterie québécoise à employer des emballages carboneutres.
La carboneutralité des contenants est d’abord rendue possible grâce à un nouveau procédé de fabrication comptant moins d’étapes, ce qui permet de réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre en comparaison avec les anciens emballages. Afin d’atteindre la pleine carboneutralité des emballages, le reste des émissions générées par leur production est compensé par l’achat de crédits carbone.
Par ailleurs, l’achat de crédits carbone permettra également à la coopérative de carbo-compenser le transport de son lait. Une première au Canada.
«En plus de le faire pour les opérations de la laiterie, la coopérative compense pour l’ensemble des GES produits par le transport du lait, de la ferme au marché», mentionne le chef de la direction de Nutrinor, Michael Norman.
Au total, illustre-t-il, ce sont 1 340 tonnes de GES qui seront compensées annuellement, soit l’équivalent de la quantité générée par 1 300 voitures qui partent de Montréal et se rendent à Vancouver (4500 km chacune).
Accroître les ventes
Selon Michael Norman, outre leurs bienfaits environnementaux, les emballages constitueront un argument de vente convainquant pour séduire de nouveaux consommateurs.
«Dans la région, rappelle-t-il, nous ne sommes pas les seuls sur le marché, il y a des compétiteurs dans le lait de consommation. Donc, c’est certain que d’avoir une offre différente, ça nous permet d’aller chercher de nouveaux consommateurs, notamment ceux qui sont soucieux de faire des achats écoresponsables. On a simplement à penser aux nouvelles générations. On croit fermement que c’est un avantage unique pour Nutrinor. »
De plus, alors que les ventes de Nutrinor se concentrent actuellement au Saguenay–Lac-Saint-Jean, on estime que les pratiques écoresponsables de la coopérative faciliteront la percée du marché à l’échelle provinciale.
«On espère que les détaillants supporteront nos initiatives en nous offrant de l’espace sur les tablettes un peu partout au Québec. »
Un pari calculé
L’achat des crédits carbone représentera une dépense annuelle supplémentaire de plusieurs centaines de milliers de dollars. Une hausse de coûts de production qui sera toutefois sans impact pour les consommateurs alors que les formats de lait 2 litres et 1 litre continueront de se détailler au même prix.
En ce sens, Michael Norman explique que l’objectif était de doter le lait Nutrinor d’une valeur ajoutée, sans pour autant en diminuer la compétitivité sur le plan monétaire.
«Nous voulions nous assurer qu’à prix égal, nous allions avoir une offre unique. Dans notre analyse de rentabilité, nous avons trouvé des façons de compenser en allant chercher des économies ailleurs pour éviter d’augmenter nos prix sur le marché. »