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Le MBA en mode travaux pratiques

Anne-Marie Tremblay|Édition de janvier 2022

Le MBA en mode travaux pratiques

Gregory Richards, vice-doyen des programmes de 2e cycle et directeur du MBA pour cadres à l’École de gestion Telfer (Photo: courtoisie)

FORMATION MBA. Que ce soit en donnant un coup de pouce aux organisations pour gérer des projets ou en agissant comme consultants, les étudiants à la maîtrise en administration des affaires (MBA) sont amenés à mettre leurs apprentissages en pratique pendant leur parcours scolaire. Des possibilités qui se déclinent différemment d’une université à l’autre.

Comment utiliser l’intelligence artificielle dans la gestion des ressources humaines ? De quelle manière concevoir les espaces de stationnement pour les véhicules autonomes ? Voici quelques questions sur lesquels les étudiants du MBA pour cadres de l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa se sont penchés au cours des dernières années pour le compte de l’hôpital d’Ottawa. 

Il faut dire qu’en s’inscrivant à ce programme destiné aux gestionnaires en exercice, les étudiants ont six projets de consultation en entreprise à l’horaire, explique Gregory Richards, vice-doyen des programmes de 2e cycle et directeur du MBA pour cadres à l’École de gestion Telfer. « Cela permet aux étudiants d’apprendre des concepts et de les appliquer immédiatement avec les clients. Ainsi, ils peuvent s’assurer qu’ils comprennent réellement les différentes notions acquises. » Ce faisant, ils découvrent différentes perspectives, ce qui bonifie leur parcours, estime le vice-doyen. 

Ce MBA intensif met aussi à l’horaire deux voyages à l’international, dont l’un dans la Silicon Valley américaine. Une excursion qui permet aux étudiants d’être en contact avec la culture d’innovation des entreprises de ce coin du monde, explique Gregory Richards. 

Dans un deuxième temps, les cohortes se rendent dans des pays comme le Vietnam, la Chine, le Chili ou le Brésil pour effectuer du développement d’affaires et de marché. Une des étudiantes a par exemple, effectué une mission à Kuala Lumpur, en Malaisie, pour le compte de la Monnaie royale canadienne, cite Gregory Richards. « Pour ce genre de mandats, il s’agit toujours de dénicher de nouveaux marchés, des partenariats. » Des activités qui peuvent également se dérouler à distance, pandémie oblige.

 

Mettre ses connaissances à profit

À l’instar de l’Université d’Ottawa, d’autres établissements proposent différentes expériences pratiques à leurs étudiants au MBA. Ainsi, dans le cadre du programme conjoint offert par HEC Montréal et l’Université McGill aux cadres et dirigeants, « tous les étudiants sont jumelés avec une entreprise en démarrage », explique Kevin J. Johnson, professeur et directeur du programme de MBA à HEC Montréal. Ils ont alors pour mission de développer un modèle d’affaires et de le présenter à des gestionnaires de capital de risque. Ceux qui optent plutôt pour le MBA de HEC Montréal ne sont pas en reste, puisqu’ils ont plusieurs mandats de consultation à compléter pendant leurs études. 

De son côté, l’Université de Sherbrooke a ajouté, au cours des deux dernières années, une expérience pratique au parcours de ses étudiants au MBA à temps partiel. Depuis plusieurs années, ceux qui choisissaient d’étudier à temps plein terminaient déjà leurs études en effectuant un « mandat stratégique » en entreprise, relate Yves Trudel, professeur de finances et directeur des programmes de MBA. C’est donc maintenant le cas pour tous les étudiants inscrits à ce programme. 

Pour ce faire, l’établissement a mis sur pied des partenariats avec Sherbrooke Innopole et Développement économique de l’agglomération de Longueuil, afin d’offrir cette occasion aux étudiants qui fréquentent leur campus montérégien, précise Yves Trudel. « Ces ententes nous ont aidés à ouvrir le chemin pour trouver des entreprises pour accueillir des étudiants. Pour nous, c’est identitaire : on veut que notre MBA soit intégrateur, pratique et ancré dans le milieu. C’est vraiment ce qui nous distingue. »

Et les résultats sont concluants, selon lui. « Plusieurs nous disent que ce mandat stratégique est le cours le plus important qu’ils n’ont jamais eu dans leur vie, car tout ce qu’ils ont vu avant, ils ont l’occasion de le mettre en pratique, affirme-t-il. Il y a aussi un paquet de nuances qu’on ne peut pas percevoir dans un cours, mais qui apparaissent en contexte réel. » Les organisations qui ont fait appel à ces étudiants sont aussi très satisfaites, ajoute Yves Trudel.

Ces incursions en entreprise permettent également d’apprendre à travailler en équipe, souligne Gregory Richards. « Chaque étudiant retient des éléments différents de ses cours. En discutant ensemble, ils apportent leur propre vision et les résultats sont parfois surprenants. » Un exercice d’autant plus formateur que, dans le contexte réel comme sur les bancs de l’école, il faut savoir tirer profit des forces de chacun, comprendre la dynamique d’une équipe et exercer son leadership pour réussir.