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La Compagnie de la Baie d’Hudson s’offre l’américaine Neiman Marcus

La Presse Canadienne|Mis à jour le 04 juillet 2024

La Compagnie de la Baie d’Hudson s’offre l’américaine Neiman Marcus

Un magasin de la Baie d'Hudson à Toronto est présenté le lundi 27 janvier 2014. (Photo: La Presse Canadienne)

Plusieurs grands magasins nord-américains unissent leurs forces dans le cadre d’un accord qui verra la Compagnie de la Baie d’Hudson (HBC) racheter Neiman Marcus et la transformer en une entreprise plus vaste avec certains de ses autres détaillants de luxe.

L’acquisition de 2,65 milliards de dollars américains (G$US) par HBC, annoncée jeudi, donne à la plus ancienne société au Canada la propriété du groupe Neiman Marcus, établi à Dallas, qui possède un réseau de 38 grands magasins de luxe sous les bannières Neiman Marcus et Bergdorf Goodman. Les deux marques vendent des vêtements, des accessoires et des articles ménagers de créateurs.

Selon les modalités de l’accord, la société torontoise HBC regroupera Neiman Marcus et Bergdorf Goodman dans une nouvelle entreprise aux côtés de Saks Fifth Avenue et Saks Off 5th, qu’elle possède depuis 2013. La nouvelle entité s’appellera Saks Global et sera dirigée par le chef de la direction de Saks.com. Marc Metrick.

L’union des marques met fin aux spéculations de longue date sur la consolidation des détaillants et testera si les entreprises sont plus fortes ensemble que séparément. 

«Depuis des années, de nombreux acteurs de l’industrie anticipent cette transaction et les avantages qu’elle apporterait aux clients, aux partenaires et aux employés», a déclaré le président et chef de la direction de HBC, Richard Baker, dans un communiqué annonçant la transaction.

«Nous vivons une période passionnante dans le secteur de la vente au détail de luxe, où les progrès technologiques créent de nouvelles opportunités pour redéfinir l’expérience client, et nous sommes impatients de livrer une valeur significative pour nos clients, nos marques partenaires et nos employés.»

Neiman Marcus et HBC ont refusé les demandes d’entrevue pour discuter de l’accord, qui verra le géant du commerce électronique Amazon.com et le géant du logiciel Salesforce devenir investisseurs dans Saks Global. Les entreprises technologiques n’ont pas répondu aux questions quant à savoir si elles prenaient une participation dans Saks Global dans le cadre de la transaction.

Une période critique

Ce rapprochement intervient à un moment critique pour le marché de détail et les marques de luxe, qui ont vu les consommateurs réduire leurs achats en raison de l’inflation et des taux d’intérêt élevés qui se sont matérialisés au moment même où les entreprises commençaient à se remettre de la pandémie de COVID-19. Parallèlement, les grands magasins sont tombés en disgrâce face à l’essor du commerce électronique et des ventes directes aux consommateurs.

Alors que Neiman Marcus était aux prises avec ces problèmes, l’entreprise a déposé une demande de mise en faillite en mai 2020, mais a réussi à survivre.

HBC, quant à elle, a fait face à des vents contraires en licenciant du personnel, en fermant certains de ses magasins et en vendant des millions de dollars de biens immobiliers au cours des dernières années. 

«Réunir Saks et Neiman Marcus serait en quelque sorte un mariage de convenance», a déclaré Neil Saunders, directeur général de GlobalData, dans une note mercredi alors que des publications américaines rapportaient qu’un accord avait été conclu. 

«Les deux chaînes ont connu des difficultés de croissance et toutes deux s’inquiètent de leurs perspectives.»

L’accord laissera HBC en dehors du conglomérat Saks Global, mais verra le détaillant canadien «recapitalisé en tant qu’entité autonome» avec un endettement considérablement amenuisé et des liquidités améliorées, indique un communiqué de presse.

HBC continuera de détenir la totalité de ses actifs commerciaux et immobiliers au Canada, y compris La Baie d’Hudson et un portefeuille immobilier de 2G$. 

Liza Amlani, cofondatrice du Retail Strategy Group, a prédit que la transaction entraînerait une réduction de l’empreinte de HBC. 

«Certains magasins fermeront leurs portes. Ils les revendront s’ils ne sont pas rentables», a-t-elle déclaré. Elle ne serait pas non plus surprise si HBC décidait de migrer vers un format de magasins plus petit et plus localisé, capable de mieux générer des ventes.