Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Le meilleur du génie-conseil en 2021

Simon Lord|Édition de la mi‑octobre 2021

Le meilleur du génie-conseil en 2021

Projet d'inspection du Pont-Victoria de Jordan Dallaire. (Photo: courtoisie)

GÉNIE-CONSEIL. La 19e édition des Grands Prix du génie-conseil québécois, qui visent à promouvoir les meilleures pratiques en matière de réalisation de projets, s’est tenue virtuellement le 21 septembre dernier. Sélectionnés parmi 50 projets finalistes dans 13 catégories, les lauréats couronnés par l’Association des firmes de génie-conseil — Québec ont été évalués selon leur degré d’innovation, de complexité et d’intégration du développement durable. En voici quatre.

 

Relève du génie-conseil

Lauréat : Jordan Dallaire, responsable des projets ferroviaires à Norda Stelo

L’an dernier, Jordan Dallaire s’est particulièrement démarqué lors de la réalisation du projet d’inspection du pont Victoria, qui consistait à effectuer une inspection visuelle complète ainsi que l’inspection détaillée de dommages potentiels. Le défi de ce genre d’inspection consiste à trouver un bon équilibre entre la prise de données exhaustive et la minimisation de l’impact sur le transport routier et ferroviaire, explique le document de présentation du lauréat. Un défi de taille considérant que l’ouvrage long de 2,8 km reliant l’île de Montréal à sa rive sud est traversé par 25 000 véhicules et 67 trains par jour.

« Ça demande une planification et une gestion des risques, aussi, parce qu’on travaille quand même en hauteur — parfois, on est suspendu dans les airs, a fait remarquer Jordan Dallaire lors de la remise des Grands Prix. Ça demande beaucoup de préparation. »

Son mentor au sein de la division ferroviaire de Norda Stelo, le gestionnaire Martin Perreault, a souligné son appréciation du travail de son collègue diplômé en génie civil. « Le savoir-faire technique est très important en génie-conseil, a-t-il rappelé. Mais selon moi, un facteur de réussite clé dans les projets, c’est la communication et le travail d’équipe. […] Et Jordan Dallaire, c’est ça. C’est une recette gagnante. »

 

Visionnaire

Lauréat : gbi, pour le projet de l’école primaire Curé-Paquin de Saint-Eustache

La firme montréalaise gbi a été récompensée pour son travail d’ingénierie en mécanique et électricité du bâtiment, ainsi qu’en économie d’énergie, lors de la conception de l’école primaire Curé-Paquin. L’établissement de Saint-Eustache est en effet le premier projet au Québec — et la première école au Canada — à obtenir la certification Bâtiment à carbone zéro émise par le Conseil du bâtiment durable du Canada. Des panneaux solaires photovoltaïques ont été installés sur la toiture du gymnase et un système géothermique a été implanté pour le chauffage et la climatisation. 

« Quand gbi nous a approchés, on avait l’occasion de développer un projet phare qui démontrerait qu’il est possible d’allier le développement durable et la réussite éducative », a expliqué Véronique Beaudoin, directrice adjointe aux investissements, au service des ressources matérielles du Centre de services scolaire de la Seigneurie-des-Miles-Îles, à la remise du prix. « Et on a accompli ce travail-là sans laisser tomber des balles, se félicite-t-elle. Je crois que c’est ça qui fait que le projet est visionnaire et innovant. » 

 

Bâtiment mécanique-électrique

Lauréat : Bouthillette Parizeau, pour le projet de migration du Biodôme de Montréal 

Dans le but de conserver sa position dans le top 10 des institutions muséales en Amérique du Nord, le Biodôme de Montréal s’est modernisé en rendant l’expérience des visiteurs plus immersive et en améliorant ses infrastructures de recherches sur la biodiversité. Ce décloisonnement, note le rapport de présentation du projet mené par Bouthillette Parizeau, a exigé des prouesses en matière d’ingénierie mécanique et électrique. 

L’équipe du projet a finalement réussi à surmonter le double défi de réduire de moitié l’empreinte environnementale du bâtiment tout en conservant les conditions climatiques extrêmes entre les écosystèmes où évoluent les centaines d’espèces d’animaux. Parmi les nouveautés pour les visiteurs, on retrouve notamment un tunnel de glace, créé comme élément d’immersion au monde polaire. « C’est un serpentin de refroidissement qui a été installé », explique Philippe Duchesne, ingénieur et chargé de projets de la firme.

 

Infrastructures urbaines

Lauréat : EXP, pour le projet de réaménagement durable de l’avenue Papineau, à Montréal

La firme EXP a été mandatée en 2016 par la Ville de Montréal pour travailler au projet de réaménagement de manière durable de l’avenue Papineau sur une distance d’environ deux kilomètres, entre les rues Barnabé-Larocque et Louvain. Le projet incluait la réhabilitation d’égout et d’aqueduc, l’ajout de drainage pluvial, l’éclairage décoratif et fonctionnel, la reconstruction de la chaussée, l’aménagement paysager et l’ajout d’une piste multifonctionnelle d’une largeur de quatre mètres favorisant le transport actif. 

Les infrastructures vertes comprennent entre autres des bassins de biorétention et des noues végétalisées — soit des fossés végétalisés servant à recueillir les eaux de ruissellement — permettant de gérer les eaux pluviales tout en proposant un espace vivant et naturel.

« La rue a été reverdie entièrement pour apporter un bien-être aux usagers, soit les piétons, les cyclistes et les automobilistes, a expliqué David Courchesne, associé écologique LEED et expert en gestion durable des eaux pluviales à EXP, lors de la remise de prix. La particularité, c’est qu’on utilise la nature, les plantations et la terre pour gérer nos eaux de pluie et les dévier du réseau de la ville. »

Cela signifie donc que 90 % des eaux de pluie — l’équivalent de six piscines olympiques — sont ainsi écartées du réseau municipal, ce qui contribue à soulager l’usine d’épuration Jean-R. Marcotte, dans l’est de Montréal.

 

Les autres lauréats des Grands Prix

Bâtiment Structure

Firmes : Tetra Tech | GHD Consultants

Projet : Nouveau complexe hospitalier de Baie-Saint-Paul

 

Énergie

Firme : AECOM

Projet : Aménagement hydroélectrique Peter Sutherland Sr.

 

Environnement

Firme : Golder Associés

Projet : Gestion durable de l’ancien dépotoir Sambault

 

Géotechnique et ingénierie des matériaux

Firme : GHD Consultants

Projet : Reconstruction de l’échangeur Turcot

 

Gestion de projet

Firmes : AECOM et Tetra Tech

Projet : Reconstruction de l’échangeur Turcot et voies ferrées

 

Industrie

Firme : Tetra Tech

Projet : Amélioration du traitement des eaux usées

 

Infrastructures de transport

Firme : SNC-Lavalin

Projet : Pont Samuel-De Champlain

 

International

Firme : CIMA+

Projet : Microréseau d’Igiugig hydrolienne/batteries

 

Mentor.e de l’année en génie-conseil

Mentor : Yvan Côté, ing., PA LEED

Firme : Bouthillette Parizeau

 

Télécommunications et nouvelles technologies

Firme : CIMA+

Projet : Modernisation des systèmes du tunnel de Melocheville

La 19e édition des Grands Prix du génie-conseil québécois, qui visent à promouvoir les meilleures pratiques en matière de réalisation de projets, s’est tenue virtuellement le 21 septembre dernier. Sélectionnés parmi 50 projets finalistes dans 13 catégories, les lauréats couronnés par l’Association des firmes de génie-conseil — Québec ont été évalués selon leur degré d’innovation, de complexité et d’intégration du développement durable. En voici quatre.
Relève du génie-conseil
Lauréat : Jordan Dallaire, responsable des projets ferroviaires à Norda Stelo
L’an dernier, Jordan Dallaire s’est particulièrement démarqué lors de la réalisation du projet d’inspection du pont Victoria, qui consistait à effectuer une inspection visuelle complète ainsi que l’inspection détaillée de dommages potentiels. Le défi de ce genre d’inspection consiste à trouver un bon équilibre entre la prise de données exhaustive et la minimisation de l’impact sur le transport routier et ferroviaire, explique le document de présentation du lauréat. Un défi de taille considérant que l’ouvrage long de 2,8 km reliant l’île de Montréal à sa rive sud est traversé par 25 000 véhicules et 67 trains par jour.
« Ça demande une planification et une gestion des risques, aussi, parce qu’on travaille quand même en hauteur — parfois, on est suspendu dans les airs, a fait remarquer Jordan Dallaire lors de la remise des Grands Prix. Ça demande beaucoup de préparation. »
Son mentor au sein de la division ferroviaire de Norda Stelo, le gestionnaire Martin Perreault, a souligné son appréciation du travail de son collègue diplômé en génie civil. « Le savoir-faire technique est très important en génie-conseil, a-t-il rappelé. Mais selon moi, un facteur de réussite clé dans les projets, c’est la communication et le travail d’équipe. […] Et Jordan Dallaire, c’est ça. C’est une recette gagnante. »
Visionnaire
Lauréat : gbi, pour le projet de l’école primaire Curé-Paquin de Saint-Eustache
La firme montréalaise gbi a été récompensée pour son travail d’ingénierie en mécanique et électricité du bâtiment, ainsi qu’en économie d’énergie, lors de la conception de l’école primaire Curé-Paquin. L’établissement de Saint-Eustache est en effet le premier projet au Québec — et la première école au Canada — à obtenir la certification Bâtiment à carbone zéro émise par le Conseil du bâtiment durable du Canada. Des panneaux solaires photovoltaïques ont été installés sur la toiture du gymnase et un système géothermique a été implanté pour le chauffage et la climatisation. 
« Quand gbi nous a approchés, on avait l’occasion de développer un projet phare qui démontrerait qu’il est possible d’allier le développement durable et la réussite éducative », a expliqué Véronique Beaudoin, directrice adjointe aux investissements, au service des ressources matérielles du Centre de services scolaire de la Seigneurie-des-Miles-Îles, à la remise du prix. « Et on a accompli ce travail-là sans laisser tomber des balles, se félicite-t-elle. Je crois que c’est ça qui fait que le projet est visionnaire et innovant. » 
Bâtiment mécanique-électrique
Lauréat : Bouthillette Parizeau, pour le projet de migration du Biodôme de Montréal 
Dans le but de conserver sa position dans le top 10 des institutions muséales en Amérique du Nord, le Biodôme de Montréal s’est modernisé en rendant l’expérience des visiteurs plus immersive et en améliorant ses infrastructures de recherches sur la biodiversité. Ce décloisonnement, note le rapport de présentation du projet mené par Bouthillette Parizeau, a exigé des prouesses en matière d’ingénierie mécanique et électrique. 
L’équipe du projet a finalement réussi à surmonter le double défi de réduire de moitié l’empreinte environnementale du bâtiment tout en conservant les conditions climatiques extrêmes entre les écosystèmes où évoluent les centaines d’espèces d’animaux. Parmi les nouveautés pour les visiteurs, on retrouve notamment un tunnel de glace, créé comme élément d’immersion au monde polaire. « C’est un serpentin de refroidissement qui a été installé », explique Philippe Duchesne, ingénieur et chargé de projets de la firme.
Infrastructures urbaines
Lauréat : EXP, pour le projet de réaménagement durable de l’avenue Papineau, à Montréal
La firme EXP a été mandatée en 2016 par la Ville de Montréal pour travailler au projet de réaménagement de manière durable de l’avenue Papineau sur une distance d’environ deux kilomètres, entre les rues Barnabé-Larocque et Louvain. Le projet incluait la réhabilitation d’égout et d’aqueduc, l’ajout de drainage pluvial, l’éclairage décoratif et fonctionnel, la reconstruction de la chaussée, l’aménagement paysager et l’ajout d’une piste multifonctionnelle d’une largeur de quatre mètres favorisant le transport actif. 
Les infrastructures vertes comprennent entre autres des bassins de biorétention et des noues végétalisées — soit des fossés végétalisés servant à recueillir les eaux de ruissellement — permettant de gérer les eaux pluviales tout en proposant un espace vivant et naturel.
« La rue a été reverdie entièrement pour apporter un bien-être aux usagers, soit les piétons, les cyclistes et les automobilistes, a expliqué David Courchesne, associé écologique LEED et expert en gestion durable des eaux pluviales à EXP, lors de la remise de prix. La particularité, c’est qu’on utilise la nature, les plantations et la terre pour gérer nos eaux de pluie et les dévier du réseau de la ville. »
Cela signifie donc que 90 % des eaux de pluie — l’équivalent de six piscines olympiques — sont ainsi écartées du réseau municipal, ce qui contribue à soulager l’usine d’épuration Jean-R.
Marcotte, dans l’est de Montréal.