« Nous encourageons les équipes à ne prévoir aucune réunion avant 9 h ni après 16 h 30, afin de laisser aux parents le temps de s’occuper de leurs enfants», soutient Julie Beauséjour, première VP du secteur international d’Exp. (Photo: courtoisie)
GÉNIE-CONSEIL. Lors de la production de son premier rapport environnemental, social et de gouvernance (ESG) en 2022, la firme de génie-conseil Exp a pris conscience de la faible représentation des femmes et de la diversité dans ses postes de direction. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle se mette en action et obtienne, un an plus tard, la certification Parité de La gouvernance au féminin, version bronze. Parcours d’une firme de génie-conseil qui a choisi de s’attaquer à la dimension « S » de ESG, avec franchise et bonne volonté.
« Après le rapport de 2022, nous en sommes venus à la conclusion que nous avions une faible représentation de femmes et de gens issus de la diversité à la direction », reconnaît Julie Beauséjour, première vice-présidente du secteur international d’Exp. Par souci de transparence, la firme de génie-conseil a d’ailleurs choisi de publier ses résultats dans son prochain rapport ESG, prévu en novembre : en 2023, elle comptait donc 14 % de femmes dans la haute direction et dans les équipes de gestion, contre 30 % dans l’ensemble de l’organisation. « Nous voulions être honnêtes avec ce constat et agir en conséquence », annonce la VP internationale.
Le défi, précise-t-elle, est complexe. « Au-delà des chiffres, il y a un aspect qui touche au plan de carrière et à la satisfaction des employés dans leur environnement de travail. Ce n’est pas un seul programme qui va améliorer la situation, c’est un ensemble de facteurs. » C’est pourquoi Exp a choisi d’attaquer la question sur plusieurs fronts. La firme a créé deux projets pilotes de « gouvernance au féminin » et de « mentorat au féminin » et elle entend maintenant ouvrir ces programmes à un maximum d’employés. Par la suite, elle s’est engagée dans la certification Parité de La gouvernance au féminin et a obtenu le niveau « bronze », ce qui signifie qu’elle s’est soumise à une évaluation de 75 critères « quantitatifs et qualitatifs » portant sur la diversité, l’équité et l’inclusion en entreprise, et qu’elle a fait approuver un plan d’action à cet égard.
De « bons coups »
Jusqu’à maintenant, Julie Beauséjour perçoit une réponse positive de la part des employés dans le dossier. « Comme on a publié nos chiffres, ils savent qu’ils pourront nous tenir responsables de poursuivre nos engagements et d’améliorer la situation dans les prochaines années. »
Exp a d’autres « bons coups » à son actif. Lorsqu’on monte au plus haut échelon de l’entreprise, on constate que le conseil d’administration est composé à 57 % de femmes. Sur le terrain des opérations quotidiennes, Exp a su montrer sa sensibilité pour un milieu de travail plus inclusif, qui tient compte des réalités de chacun : en 2021, la firme de génie-conseil est devenue la première entreprise de 1000 employés et plus à obtenir la certification Concilivi, qui est un sceau de reconnaissance en conciliation de famille-travail. Une des mesures phares de cette certification est l’aménagement d’un temps de déconnexion pour les employés. « Nous encourageons les équipes à ne prévoir aucune réunion avant 9 h ni après 16 h 30, afin de laisser aux parents le temps de s’occuper de leurs enfants. »
D’ailleurs, la directrice voit un lien direct entre le fait d’encourager un équilibre travail-vie personnel et l’accessibilité à des postes de direction par la nouvelle génération. « Si les jeunes ingénieurs ont seulement comme modèle des patrons qui passent tout leur temps au bureau, ils ne se sentiront pas inspirés d’aller vers des postes de gestion. » Le principe s’applique autant aux femmes qu’aux hommes ingénieurs, précise-t-elle, car ces derniers doivent eux aussi savoir qu’ils peuvent s’occuper de leurs enfants sans être pénalisés. Il en va de même des gens issus de la diversité, qui doivent se sentir « acceptés » et « reconnus ».
Ultimement, Julie Beauséjour se dit « fière des progrès » accomplis par sa firme dans le dossier de l’inclusion et de la parité. « Ça va avoir un gros impact sur notre vision [d’entreprise]. Les jeunes générations, c’est notre matériel. Nous vendons des cerveaux inspirés, de la créativité et de l’innovation. Donc, on ne peut pas se permettre de perdre une catégorie d’employés qui représentent la moitié de la population à cause de microbarrières et de biais sur lesquels on peut travailler. »