(Photo: 123RF)
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Année chargée pour Norton Rose Fulbright
Lorsque toute l’équipe de Norton Rose Fulbright s’est retrouvée en télétravail, Me Solomon Sananes, associé directeur du bureau de Montréal, a constaté que les professionnels aimaient bien travailler de chez eux, mais il craignait qu’ils deviennent un peu moins productifs.
« En fait, c’est l’inverse qui est arrivé : ils ont été encore plus productifs, mais ils s’ennuient des contacts humains et du réseau social que générait la présence au bureau », analyse-t-il. Le télétravail complique aussi l’intégration des nouveaux avocats, notamment les plus jeunes.
Lorsque la pandémie a frappé, le volume d’affaires a diminué jusqu’à la fin avril, sauf dans la Division du droit des affaires, laquelle a au contraire été très occupée. La fermeture temporaire des tribunaux a freiné les dossiers de litige et plusieurs entreprises ont mis leurs projets transactionnels sur pause.
Puis, dès le mois de mai, l’activité a repris avec une intensité qui a agréablement surpris l’associé directeur. « Le volume a continué d’augmenter à l’été, à l’automne et même cet hiver », confirme-t-il. Le cabinet a notamment conseillé Bombardier dans la vente de sa division Transport à Alstom et dans les transactions qui ont accompagné son retrait de l’aviation civile commerciale.
La firme réfléchit maintenant à l’organisation du travail après la pandémie. « La flexibilité entre le travail au bureau et le télétravail ne doit pas nuire à la culture organisationnelle, qui constitue un élément très important pour notre cabinet », estime Me Sananes.
Deux nouveaux groupes chez Fasken
Comme tous les cabinets, Fasken s’est vite converti au travail à distance en mars 2020, tout en se rapprochant de ses clients, dont certains craignaient pour leur survie.
« Nous sommes rapidement entrés en contact avec eux afin de connaître leurs besoins et pour qu’ils sentent notre présence, en plus de déployer différents types de communications », raconte Me Éric Bédard, associé directeur pour le Québec.
Chaque jour, les clients reçoivent ainsi un résumé des messages gouvernementaux. Fasken prépare aussi de l’information hebdomadaire sur les programmes d’aide publics. Le cabinet a de plus organisé plusieurs conférences et séances d’information, notamment avec des collègues européens, des institutions financières ou des représentants des gouvernements.
La pandémie n’a pas freiné le développement de la firme. En octobre dernier, Fasken a lancé un nouveau groupe de pratique multidisciplinaire centré sur la sécurité nationale et la protection des infrastructures essentielles. Deux mois plus tard, le bureau a dévoilé une équipe de conseillers en énergie d’hydrogène.
Sur le plan des affaires, Fasken a senti un ralentissement entre la mi-mars et le début juin, notamment dans les transactions. Les entreprises et les fonds d’investissement ont marqué un temps d’arrêt pour réévaluer leur situation. Mais le redémarrage à la mi-juin a été fort et se maintient depuis.
« On note entre autres une grande effervescence depuis l’automne sur les marchés publics, par exemple du côté des premiers appels publics à l’épargne et des prises de contrôle inversées », selon Me Bédard. Fasken a accompagné l’introduction en Bourse du fabricant de boisson énergétique Guru, ainsi que l’acquisition de Smart2Pay par Nuvei Corporation.
Cain Lamarre lorgne le marché montréalais
Malgré la pandémie, Cain Lamarre a poursuivi ses projets structurants en 2020. Les travaux majeurs au bureau de Val-d’Or ont continué, tout comme les investissements dans les infrastructures technologiques et la cybersécurité. « La cybersécurité est d’ailleurs devenue un enjeu encore plus important à cause de l’explosion du télétravail », souligne l’associée directrice Me Gina Doucet.
Le cabinet a aussi planché sur sa planification stratégique à Montréal, où il souhaite se tailler une place intéressante. En janvier dernier, il annonçait la nomination de Me Jean-François Hudon au poste d’associé directeur et de Christian Dufour, un professionnel de la gestion, à celui de directeur général. « Nous avons une équipe très compétente, nous sommes bien implantés en région et nous connaissons très bien le territoire québécois, affirme Me Doucet. Cela nous donne un caractère distinctif attrayant pour des clients montréalais qui souhaitent faire des affaires au Québec. »
Cain Lamarre se projette aussi dans l’après-pandémie, qui créera des occasions d’affaires. « La résilience n’est pas seulement de survivre à la crise, mais d’en sortir plus fort », croit l’associée directrice. La pandémie a généré des besoins et modifié les perceptions des entreprises quant à la vulnérabilité de leurs chaînes d’approvisionnement. Ces réflexions ouvrent de nouveaux créneaux. Le cabinet, qui possède une solide expertise en agroalimentaire, voit par exemple d’un bon œil la volonté québécoise d’augmenter son autonomie alimentaire.
La firme note aussi que les clients s’intéressent toujours plus aux questions environnementales, créant ainsi des occasions d’affaires en économie circulaire et en développement durable. En septembre 2020, Cain Lamarre est d’ailleurs devenu « partenaire volet juridique » du Réseau Environnement.
Une année de transition pour BCF Avocats d’affaires
BCF Avocats d’affaires a eu l’occasion, en 2020, de se féliciter de sa décision prise il y a quelques années de passer à l’infonuagique. « Grâce à cela, tous nos professionnels sont devenus opérationnels très rapidement lors du premier confinement, quand ils se sont retrouvés en télétravail », confirme l’associé directeur Me Pierre Allard.
Le cabinet a géré la crise tout en poursuivant la consolidation de sa nouvelle équipe de direction. « Nous sommes en pleine transition vers la deuxième génération de dirigeants », rappelle Me Allard. Lui-même a succédé à Me Mario Charpentier, le premier associé directeur de la firme, en novembre 2019. Se sont ajoutés depuis moins de deux ans Caroline Bilodeau au poste de cheffe des ressources humaines, Jocelyn Poirier à celui de chef des opérations, Nelson Pires comme chef des technologies de l’information et Susan Da Silva en tant que cheffe de la direction financière.
De mars à mai 2020, le cabinet a soutenu plusieurs de ses clients dans la crise, pour les conseiller en droit du travail et les guider dans les nombreux programmes d’aide gouvernementaux. Le litige a par contre vécu une petite pause quand les tribunaux se sont arrêtés au début de la pandémie, ce qui a ralenti certains dossiers.
Côté transactionnel, l’année a été bonne malgré un certain fléchissement au printemps. BCF Avocats d’affaires a notamment représenté Roxboro Excavation dans le cadre de sa fusion avec Groupe BauVal. Le cabinet a aussi assisté le regroupement de La Capitale et SSQ Assurance dans le développement de sa nouvelle marque Beneva.
Lavery Avocats a accéléré son développement TI
« Pour l’industrie du droit comme pour les clients, 2020 a été une année inédite remplie de stress et d’incertitude, mais elle nous a permis de progresser rapidement sur le plan technologique et dans la livraison des services », résume Anik Trudel, cheffe de la direction de Lavery Avocats.
Le cabinet a réalisé en quelques mois un virage numérique qu’elle avait prévu réaliser en trois ans. Il a aussi innové pour compenser la distance physique qui s’est imposée entre les professionnels, notamment avec les « braindate ». Cette formule vise à reproduire en ligne des discussions de corridor sur différents thèmes afin de recréer un peu de normalité et de faire émerger de nouvelles idées.
Les avocats en droit du travail ont connu une année très occupée en raison des multiples dilemmes que la pandémie a provoqués chez leurs clients. La hausse du prix de l’or— qui a dépassé les 2 000 $ l’once en 2020 — ainsi que des métaux industriels comme le cuivre a quant à elle généré de la croissance dans les mandats liés à l’énergie et aux ressources naturelles.
Par ailleurs, le recours massif au télétravail s’est accompagné d’une explosion des attaques informatiques. Les entreprises demandent beaucoup de conseils en cybersécurité pour mieux se protéger contre ces piratages qui peuvent coûter très cher.
« Somme toute, l’industrie du droit s’en est assez bien sortie depuis le début de la pandémie, notamment parce que l’activité économique s’est globalement maintenue, malgré un impact plus dur sur certains secteurs », constate Anik Trudel.