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Trois tendances qui s’invitent dans les 5 à 7

Claudine Hébert|Mis à jour le 18 juin 2024

Trois tendances qui s’invitent dans les 5 à 7

Les mocktails sont populaires auprès des participants de 5 à 7. Ce serait plus d'une personne sur dix qui commanderait des consommations sans alcool lors des banquets tenus au ­Centre ­Sheraton ­Montréal. (Photo: Nate ­Johnston pour ­Unsplash)

ÉVÉNEMENTIEL D’AFFAIRES. De nouvelles tendances ponctuent la formule des 5 à 7 en 2024 : les lunchs d’équipe au bureau, les mocktails et l’étiquette du 5 à 7. Les Affaires fait le point.

 

1. Les lunchs d’équipeau bureau

Selon le site nord-américain ezCater, le nouveau happy hour se déroule carrément à l’heure du lunch. L’entreprise, qui a sondé plus de 500 employés américains à l’automne 2023, révèle que près de huit répondants sur dix préfèrent casser la croûte comme nouvelle formule de réseautage entre collègues.

En fait, les répondants de ce sondage soutiennent que socialiser pendant les heures de travail les aide à maintenir un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et privée. Les répondants ont également fait savoir que la formule lunch présente des avantages plus inclusifs, dont celui de ne pas subir la pression des pairs de devoir prendre de l’alcool en dehors des heures de travail.

Une tendance qu’observe tous les jours Sasha Fares, directrice des ventes et des relations clients de Prêt à table, une division de Société Traiteur. Depuis le retour au travail après la pandémie, cette entreprise montréalaise a vu les demandes de boîtes à lunch et de buffets préparés à l’attention des employés grimper de plus de 50 %. La demande est telle que Société Traiteur a créé une division pour répondre aux demandes quotidiennes des quelque 200 entreprises de la région de Montréal et ses alentours, figurant parmi les principaux clients de la PME. Certains clients, ajoute-t-elle, commandent même plus d’une fois par semaine les plats que l’entreprise prépare tous les matins.

 

2. Les mocktails en vedette

« Présenter des suggestions non alcoolisées de style mocktail dans les bars et restaurants n’est plus une fantaisie, mais bien une nécessité », soulève Henry Gonzalez, directeur de la nourriture et de la boisson au Centre Sheraton Montréal. Le gestionnaire constate que plus d’un participant sur dix présent lors des banquets tenus à l’hôtel opte désormais pour les consommations sans alcool qui y sont proposées.

Parmi les produits vedettes, il cite entre autres une création de l’hôtel, le Sunshine Fix, qui mélange jus d’orange, lime, sirop de coco et bière de gingembre. Les boissons Mox, des prêts-à-boire sans alcool, lancées l’an dernier par Maripier Morin et des membres de la famille Rubino, ont aussi la cote, dit-il.

Ces consommations non alcoolisées gagnent aussi des adeptes au restaurant-bar Le Stanley, qui affiche un tout nouveau décor depuis un an. Le gestionnaire observe d’ailleurs une hausse marquée de plus de 30 % de la clientèle 5 à 7, et ce, quel que soit le jour de la semaine. « Avant, notre clientèle 5 à 7 dépendait essentiellement de l’occupation de l’établissement et des activités présentées au Centre Bell. Depuis que des travaux de rénovation de 1,5 million de dollars ont métamorphosé l’espace, près du tiers de la clientèle 5 à 7 est composée de clients extérieurs », observe Henry Gonzalez.

 

3. Réapprivoiser l’étiquette du 5 à 7

Réapprivoiser les bonnes manières du réseautage est devenu un des sujets tendance abordés lors des 5 à 7. C’est ce que constate Julie Blais Comeau, une spécialiste de l’étiquette du monde des affaires.

Comment tenir son verre et ses petites bouchées ? Comment aborder des sujets de conversation avec un membre de la direction ou une personne que l’on ne connaît pas du tout ? Quels sujets entretenir sans causer d’impair ? « Maîtriser l’étiquette, ce n’est pas avoir une attitude nez en l’air. Au contraire, c’est une façon de maîtriser l’aisance sociale. L’objectif est de donner confiance à la personne pour qu’elle gagne en crédibilité devant ses pairs et de nouveaux prospects. Des conseils qui sont très appréciés des jeunes générations », insiste cette experte qui traite de ce sujet depuis plus d’une vingtaine d’années à titre de conférencière et autrice.

Depuis la reprise des activités de réseautage, Julie Blais Comeau, qui a développé des cours, notamment pour Affaires mondiales Canada et La Cité, à Ottawa, soutient être invitée de deux à trois fois par mois par des cabinets d’avocats, des institutions financières et plusieurs entreprises de services, que ce soit à Montréal, Ottawa ou Toronto, pour discuter de l’étiquette lors des 5 à 7 ou des dîners-conférences de ces entreprises.

Le côté protocole et culturel est également à l’honneur, dit-elle, pour ceux qui sont appelés à voyager à l’extérieur de la province pour affaires. Mais aussi pour ceux qui côtoient des collègues d’origine internationale. À ce propos, l’experte en étiquette tient à signaler que dans l’Hexagone, un 5 à 7 peut parfois faire référence à un rendez-vous extraconjugal en fin d’après-midi. Mieux vaut en être averti.