Charles Ormsby a toujours été motivé par la dimension humaine du génie urbain. (Photo: courtoisie)
GRANDS PRIX DU GÉNIE-CONSEIL. CATÉGORIE: RELÈVE DU GÉNIE-CONSEIL – Cumulant à peine une dizaine d’années d’expérience, l’ingénieur Charles Ormsby a travaillé sur des projets aux quatre coins du monde, en plus d’avoir été parmi l’équipe réduite qui a mis sur pied sur le bureau montréalais de la firme Arup. Et il vient tout juste de terminer son premier chantier où il a œuvré comme chef de projet de la conception à la livraison pour VIA Rail.
Une évolution à vitesse grand V qui a permis à l’ingénieur civil d’être lauréat lors des Grands Prix du génie-conseil québécois 2019 dans la catégorie relève. Pendant ses études, il s’envole pour Londres, où il a effectué un stage puis travaillé au siège social d’Arup. De retour au Québec, il participe à la création du bureau montréalais lancé en 2012 de cette firme d’envergure mondiale. « Nous n’étions que quatre au départ et j’étais le plus jeune, alors que nous sommes maintenant 50 ! », se rappelle celui qui est aujourd’hui chargé de projet, infrastructures urbaines.
Penser aux plus vulnérables
Charles Ormsby a toujours été motivé par la dimension humaine du génie urbain, une spécialité qu’il a pu développer au fil de ses mandats. Récemment, le jeune homme s’est rendu jusqu’à Bogota pour livrer une conférence sur la conception des villes en fonction des… enfants ! Pour lui, le principe est simple : si les infrastructures sont adaptées aux plus vulnérables, elles le sont pour tous. Une vision du génie qu’il a transposé dans plusieurs dossiers, notamment celui de l’amélioration de l’accessibilité de la Gare d’Ottawa, le premier où il agissait comme chef de projet de l’idée à la fin du chantier.
« C’est un million de passagers qui fréquentent cette gare chaque année. Si on peut améliorer la qualité de leur expérience et diminuer leur stress, cela peut faire une différence importante. Et c’est ce qui me passionne », s’enthousiasme-t-il. Plus encore, s’il s’agit de concevoir le tout en fonction des personnes à mobilité réduite, comme ce fut le cas avec ce projet, ce qui peut carrément changer leurs vies, poursuit Charles Ormsby. « Se déplacer est tellement complexe pour eux que le moindre progrès a un impact énorme ! »
Ainsi, dans la partie rénovée de la gare d’Ottawa, les rails sont maintenant surélevés pour faciliter l’accès aux wagons. Plus besoin de monter pour y entrer. Ce faisant, les parents avec une poussette, les voyageurs traînant leurs valises ainsi que les travailleurs y gagnent au change ! Le quai est également chauffé, ce qui élimine l’utilisation de sel de déglaçage et améliore les déplacements, poursuit l’ingénieur. « Quand nous avons inauguré la gare, en février, le président du Conseil canadien des aveugles n’en revenait pas de se retrouver sur un quai libre de glace ! » Ascenseurs et rampes d’accès s’ajoutent à la série de mesures mises en place par VIA Rail.
Charles Ormsby garde aussi en tête les notions de développement durable, une autre expertise qu’il a développée en travaillant sur des projets comme la requalification stratégique des installations olympiques de Londres. Par exemple, les rails ont été aménagés pour accueillir des trains propulsés à l’énergie renouvelable et le système de drainage, modernisé en fonction des changements climatiques. « L’objectif, c’est non seulement de rendre l’accès aux trains plus facile, mais aussi de promouvoir le transport collectif pour limiter l’utilisation de l’auto solo », ajoute Charles Ormsby. Un premier projet de 10 M$ qui pourrait voyager, d’un océan à l’autre !