La Ville de Saint-Hyacinthe a offert gratuitement un camion de livraison aux 50 des 133 commerçants du centre-ville qui sont demeurés ouverts. (Photo: courtoisie)
IMMOBILIER COMMERCIAL. Depuis le 16 mars dernier, Vision centre-ville, à Gatineau, publie une infolettre du lundi au vendredi. Ce document numérique a la particularité de s’adresser à l’ensemble des commerçants du centre-ville et à de nombreux décideurs économiques et gouvernementaux. Qu’ils soient membres ou non de l’organisme, précise Stefan Psenak, directeur général de Vision centre-ville.
«Dès le début du confinement, nous avons voulu faire notre part pour continuer de stimuler l’activité commerciale en ville. Notre liste compte plus de 1 500 abonnés, soit cinq fois plus que le nombre de nos membres. Et le taux d’ouverture moyen frôle les 40 %», signale fièrement le directeur général.
Chaque jour, dit-il, le document contient un mot du DG, les nouvelles du jour ainsi qu’une carte interactive qui met en relief tous les commerces qui sont demeurés ouverts et dans quelle mesure ils continuent d’offrir leurs services. Le document inclut aussi le portait d’un commerce différent ainsi qu’une boîte à outils pour y voir plus clair dans les subventions et aides gouvernementales. «Au total, plus de 50 % des commerces du centre-ville ont pu garder leurs portes ouvertes», soutient Stefan Psenak, convaincu que l’infolettre aura servi de stimulant… et de vitrine pour montrer l’importance de faire partie d’une association forte.
Depuis déjà deux décennies que cet organisme consacre ses énergies à redynamiser cinq pôles commerciaux du centre-ville de Gatineau (secteur Hull) autour desquels se déploient plus de 400 entreprises : le pôle culturel Ruisseau-Montcalm, la rue Eddy, le pôle ludique Laval-Aubry-Kent, le boulevard Saint-Joseph et la promenade du Portage. Des pôles où les taux d’inoccupation varient entre moins de 10 % à près de 30 %.
«La pandémie a levé d’un cran le besoin des consommateurs d’acheter local. On travaillait déjà sur le développement d’une campagne à cet effet. La COVID-19 nous a donné un coup de main», dit Stefan Psenak.
Site web et capsules vidéo
Pour venir en aide à ses commerçants, Commerce Sherbrooke a créé une page web consacrée entièrement aux développements liés à la pandémie. «Toutes les informations, les subventions y sont mises à jour», indique Charles-Olivier Mercier, directeur général de Commerce Sherbrooke.
L’organisme a également réalisé trois capsules web dans lesquelles des commerçants demeurés ouverts ont partagé divers conseils, notamment sur leur plateforme numérique, les promotions croisées et autres trucs liés aux aménagements et aux nouvelles mesures d’hygiène avec la réouverture des commerces. «Ces capsules vidéo, dit Charles-Olivier Mercier, ont généré plus de 100 000 vues.»
Au début du mois de mai, très peu d’entreprises du centre-ville sherbrookois envisageaient une fermeture à court ou à moyen terme, souligne le directeur général.
Des initiatives de relance à Trois-Rivières
En Mauricie, l’équipe d’Innovation et développement économique (IDE) Trois-Rivières n’a pas chômé non plus. «Rapidement, nous avons participé au développement du site web, « Resto 3R », qui réunissait les restaurants indépendants demeurés ouverts depuis le confinement. On y trouve plus d’une soixantaine d’établissements, soit 75 % de nos restaurants indépendants», souligne Mario De Tilly, directeur général d’IDE Trois-Rivières. L’organisme a également lancé le service «Créatifs pour emporter» afin d’aider des entreprises à préparer la relance de leurs activités. Jusqu’au 13 avril, les entreprises de Trois-Rivières qui avaient ou qui souhaitaient mettre en place un projet pour pivoter ou rebondir des suites de la crise de la COVID-19 pouvaient soumettre leurs idées. Plus d’une quinzaine ont participé, indique Mario de Tilly. Une deuxième phase sera proposée à la mi-mai.
À la fin du mois d’avril, la Ville a aussi annoncé la formation d’un comité de relance qui réunit 17 chefs d’entreprises et leaders trifluviens. «Un comité unique dont le mandat sera de transformer la crise de la COVID-19 en une occasion», dit le directeur général d’IDE.
Transport aux couleurs de la ville
Du côté de Saint-Hyacinthe, l’aide aux commerçants du centre-ville s’est conjuguée en plusieurs initiatives telles que le report de taxes pour trois mois, la création d’un site web et le lancement d’un service de transport. «Dès le début du confinement, des entreprises telles Buropro Citation et Plombexel ont fourni gratuitement leur camion et l’essence aux commerçants du centre-ville afin de les aider à effectuer leurs livraisons. Lorsque ses entreprises ont repris du service en avril, la Ville a décidé de poursuivre leur initiative», indique Sylvain Gervais, directeur du développement commercial de Saint-Hyacinthe Technopole.
La Ville de Saint-Hyacinthe a ainsi offert gratuitement un camion de livraison, lettré pour la circonstance, aux 50 des 133 commerçants du centre-ville qui sont demeurés ouverts. «Un service que l’on aimerait bien prolonger le plus longtemps possible. Même une fois la crise passée», souhaite Sylvain Gervais.