Abaisser sans provoquer l’embrasement immobilier
Le courrier des lecteurs|Mis à jour le 13 juin 2024(Photo: courtoisie)
Un texte de Jules Boudreau, économiste principal, équipe des stratégies multi-actifs chez Placement Mackenzie
COURRIER DES LECTEURS. Depuis le début de 2024, les données économiques ont clairement montré que l’économie canadienne ne peut pas soutenir des taux d’intérêt à 5%.
Le marché de l’emploi s’est détérioré au cours des huit derniers mois – à l’exception notable du mois dernier – et l’inflation a diminué très rapidement.
Bien que le marché immobilier se soit redressé ces derniers mois, nous ne constatons pas l’embrasement généralisé dans l’immobilier que nous avons vu au printemps 2023, lorsque la majorité des Canadiens croyaient que les taux avaient atteint leur sommet à 4,5%.
Le récent budget fédéral, bien que loin d’être grippe-sou, ne contenait pas de mesures de relance à court terme pour stimuler l’économie canadienne.
Le Canada flirte dangereusement avec une récession.
À ce stade, la seule chose qui peut relancer l’économie canadienne est une série de baisses de taux, pour atteindre 3,25% à la fin de 2025.
Éviter de mettre le feu
La Banque du Canada sait tout cela. Mais les responsables de la Banque du Canada savent également que leurs baisses de taux doivent être lentes et ordonnées pour éviter d’allumer des flammes spéculatives sur le marché immobilier.
Ils veulent également éviter le genre de politique «stop-and-go» qui a érodé la crédibilité de la Banque du Canada aux yeux de certains Canadiens et Canadiennes en 2023.
De plus, la Banque du Canada ne bénéficiera pas de la compagnie de la Réserve fédérale américaine pour réduire les taux cette année. C’est un énorme renversement par rapport au début de l’année, quand les marchés s’attendaient à deux fois plus de baisses de la Fed que de la part de la Banque du Canada en 2024.
Candidement, nous nous attendions à ce que la Banque attende à juillet pour faire une première baisse de taux. La décision de juillet sera accompagnée de la publication d’un rapport de politique monétaire et de ses sondages sur les entreprises. Ça lui aurait permis à la Banque d’étoffer son cas.
Mais nous nous attendions à trois baisses totales en 2024, ce que nous voyons toujours comme le scénario le plus probable. Une autre baisse en juillet est loin d’être impossible.
Les propos du gouverneur Tiff Macklem n’ont rien fait pour changer notre conviction que les taux sont trop élevés et diminueront progressivement jusqu’à la fin de 2025.
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