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Retour au bureau: des gestionnaires d’immeubles en mode solutions

Claudine Hébert|Publié le 16 octobre 2023

Retour au bureau: des gestionnaires d’immeubles en mode solutions

Le hall d’entrée rénové du 1981 McGill College offre aux employés un nouvel espace immersif. (Photo: courtoisie)

IMMOBILIER COMMERCIAL. Le retour des employés au bureau repose essentiellement sur la culture qui règne au sein des entreprises. Néanmoins, un petit coup de main de la part des gestionnaires d’immeubles n’est pas de refus.

« Nous nous devons de sauver l’écosystème commercial qui entoure les bureaux si on ne veut pas que nos villes connaissent le même sort que San Francisco et autres centres-villes nord-américains qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes », soutient d’emblée Vincent Chiara, président de Groupe Mach, une entreprise qui détient un des parcs immobiliers les plus importants au Québec avec plus de 40 millions de pieds carrés.

Au cours de la dernière année, Groupe Mach a justement sorti son portefeuille pour aider plusieurs locataires de ses immeubles phares (l’Édifice Sun Life, Le 1000 De La Gauchetière, la tour CIBC, la Place Victoria et la tour KPMG, à Montréal, ainsi que le Complexe Jules-Dallaire et Place de la Cité, à Québec) à transformer leurs espaces de travail dans un mode « bureau destination ». Un concept qui consiste à offrir un maximum de services au sein de l’immeuble pour inciter les employés à se rendre au travail.

« Généralement, les frais, dit d’allocation, alloués aux locataires pour leur aménagement étaient de 30 $ à 40 $ le pied carré. En fait, ils ne dépassaient jamais les 50 $ », indique Vincent Chiara. Aujourd’hui, ces frais ont carrément doublé atteignant 80 $, même 100 $ le pied carré, admet le gestionnaire. « Des coûts qui sont partiellement amortis, sur le prix du loyer. Mais, plus que jamais, le propriétaire de l’immeuble en assume une importante partie », soutient le président de Groupe Mach.

 

Restaurant, gym et de nombreux lounges

Il cite, entre autres, un de ses clients, un grand cabinet d’avocats, qui vient de transformer son espace cafétéria en vaste cuisine de type restaurant avec service aux tables. « Plusieurs autres locataires nous ont également demandé d’aménager davantage d’espaces de type lounge, un gym, des espaces pour les vélos, des casiers ainsi que des douches », partage Vincent Chiara.

Des aménagements qui s’invitent aussi dans les immeubles du gestionnaire Redbourne, notamment au 1801, rue McGill College. Près de deux millions de dollars ont été injectés au cours des derniers mois pour redonner du lustre aux planchers, à l’éclairage et au hall d’entrée. L’investissement a également servi pour l’aménagement d’un gym, la création de douches, d’espaces pour les vélos, sans oublier une vaste terrasse qui avait jusqu’à présent été sous-utilisée. « Nous louons également des BBQ pour plusieurs occasions », signale Thomas Spencer, vice-président des opérations pour le groupe Redbourne. Résultat : la terrasse a été sollicitée pour des événements d’entreprises plus d’une fois par semaine pendant l’été, ajoute-t-il.

La fièvre des ajouts de services gagne aussi les immeubles voisins. Alors que le 1981 McGill College sera doté d’un gym aux appareils sophistiqués d’ici le début du printemps prochain, le 2020 Robert-Bourassa College dispose déjà d’une terrasse sur son toit. Gérés tous les deux par le groupe Canderel, ces nouveaux services pourront être partagés par les occupants des deux immeubles, soutient Martine Thériault, vice-présidente gestion immobilière, à Canderel.

 

Des atouts qui plaisent à tous les secteurs

« On constate que l’effet communauté, qui était recherché principalement par les entreprises technologiques pour attirer et retenir les meilleurs talents, l’est désormais par des firmes comptables, des institutions financières et des cabinets juridiques », observe Christopher Thorne, vice-président de la location pour les immeubles de Montréal et Ottawa du Groupe Allied.

Ce gestionnaire de propriétés tient d’ailleurs à souligner que la création de l’effet communauté fait partie de l’ADN du groupe Allied depuis ses toutes premières transformations d’immeubles. Ces jours-ci, poursuit-il, l’entreprise s’active sur au moins sept projets de transformation au cœur de Montréal, notamment le 1001, Robert-Bourassa (l’ex-700, rue de la Gauchetière acheté au coût de 322,5 millions de dollars [M$] en 2019). En juin 2022, le président d’Allied, Michael Emory, a annoncé un investissement de plus de 80 M$ pour moderniser l’immeuble construit en 1983.

Inspirée par les actuels et futurs locataires, l’équipe d’Allied promet de créer un effet wow avec la transformation de cet immeuble qui a célébré ses 40 ans d’existence en 2023. Un indice ? Il y aura un peu plus de 500 espaces pour garer les vélos. « Et si ce n’est pas suffisant, nous avons prévu un autre espace qui permettra de doubler le nombre de bicyclettes », conclut Christopher Thorne qui promet de partager davantage de détails très bientôt.