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Trois espaces de bureau inspirants

Claudine Hébert|Publié le 16 octobre 2023

Trois espaces de bureau inspirants

La terrasse de l’immeuble Fabrik8 Mile-Ex, situé à l’angle des rues Waverly et Jean-Talon, est équipée d'une patinoire, de vélo de spinning et bien plus. (Photo: courtoisie)

IMMOBILIER COMMERCIAL. Le concept « bureau destination » demeure encore timide dans le Grand Montréal. N’empêche qu’il y a déjà de beaux exemples d’environnement de travail qui donnent envie de bosser ailleurs qu’à la maison.

 

1. L’audacieuse formule Fabrik8

Un gymnase qui occupe l’essentiel du 7e et dernier étage ; une patinoire (et terrasse) sur le toit avec vue sur le Mont-Royal ; des cours de yoga ; un atelier mécanique pour vélo ; un espace café lumineux dont les menus santé, renouvelés au quotidien, sont affichés à chaque sortie d’ascenseur ; des événements organisés pour les locataires tous les trois mois… la panoplie de services offerts au sein de l’immeuble Fabrik8 Mile-Ex, situé à l’angle des rues Waverly et Jean-Talon, a de quoi faire saliver tout gestionnaire d’entreprise en quête d’un lieu de travail inspirant pour ses employés.

D’ailleurs, les quelque 125 000 pieds carrés de superficie d’espaces de bureau de cet immeuble — dont la construction a coûté au bas mot tout près de 28 millions de dollars (M$) —, sont déjà loués à 100 %, avise son propriétaire et gestionnaire, Pierre-Antoine Fernet. « Depuis l’ouverture officielle de l’ensemble de l’immeuble en mai dernier, au moins deux entreprises nous appellent chaque semaine pour connaître nos futures disponibilités », souligne-t-il. Ce qui a motivé l’entrepreneur à instaurer une liste d’attente pour une phase 2 actuellement en préparation.

Précisons que l’un des six étages aménagés pour le travail, soit le deuxième, propose une formule flexible à ses occupants permettant ainsi de quitter l’endroit en donnant un délai de quatre à huit mois d’avis. Le troisième étage s’adresse à des PME de 10 à 25 employés qui favorisent un bail d’une durée de un à trois ans. Les autres sont réservés aux ententes à long terme, soit des baux entre cinq et dix ans.

« Mon objectif était de bâtir un immeuble axé sur la santé avec des services que seules les grandes entreprises pouvaient s’offrir jusqu’à présent. Actuellement, parmi mes locataires, je compte tout près d’une cinquantaine de PME variant de 4 à 100 employés », soulève le gestionnaire qui attend d’un jour à l’autre la confirmation de sa certification Well.

Mentionnons que les espaces communs de Fabrik8, notamment la terrasse sur le toit, servent également de lieux événementiels — au moins une à deux fois semaine —, aux locataires, mais aussi à des entreprises et organismes qui viennent de l’extérieur de l’immeuble. Ce qui, conclut Pierre-Antoine Fernet, contribue au dynamisme qui règne au sein de l’immeuble.

Sid Lee mis sur son décor, qui repose essentiellement sur un design biophilique et qui sert de facteur de rétention et d’attraction pour son personnel. (Photo: courtoisie)

2. La signature Sid Lee

Lorsque l’entreprise Sid Lee a décidé qu’elle déménageait ses pénates de la rue Queen au cœur de la Place Ville-Marie (dans les locaux laissés vacants par la Banque Royale), la direction était doublement convaincue de la portée de l’architecture et du design que prendrait son nouvel environnement surnommé Sid Lee Biosquare. Certes, elle voulait en faire un lieu signature pour inspirer sa clientèle en quête de tendances. Sur ce point, Sid Lee reçoit la visite de dizaines d’entreprises et d’institutions scolaires chaque mois. Mais la firme de créativité et d’architecture savait que sa nouvelle adresse lui serait fort utile auprès de ses propres troupes.

Son décor qui repose essentiellement sur un design biophilique sert de facteur de rétention et d’attraction pour son personnel. « Plus de 70 % des 350 employés sont présents trois jours semaine et ce nombre dépasse même les 85 % le jeudi », observe sa vice-présidente, communications mondiales et image de marque, Katia Aubin. Elle tient également à préciser qu’un employé sur trois se présente au travail les lundi et vendredi.

Le télétravail faisait déjà partie de la culture de l’entreprise, tient-elle à préciser. La formule n’était toutefois pas systématiquement répandue comme ce l’est depuis le retour à la normale.

Quoi qu’il en soit, ces nouveaux espaces qui s’inscrivent dans la revitalisation de l’immeuble, annoncée au coût de 200 M$ par son propriétaire Ivanhoé Cambridge avant la pandémie, baignent dans un environnement blanc et lumineux. Des puits de lumière, des agoras, des passerelles et de multiples plantes ponctuent les sept étages qu’occupe l’entreprise de création. « Le déménagement de notre siège social était un geste stratégique, et c’est réussi ! », soutient Katia Aubin.

3. Le pari de LSR Gesdev

Depuis une dizaine d’années, la plupart des nouveaux projets de construction en immobilier commercial favorisent une formule mixte qui permet un mélange d’appartements, de bureaux, de commerces et même d’hôtels au sein de leur complexe. À l’exception des concepts appartements résidentiels/hôtels, dont les clientèles se partagent l’accès au gym et à la piscine, rarement a-t-on vu un partage des espaces communs entre résidents et employés de bureau. Or, la direction du nouveau complexe Novia — un investissement de 160 M$ réalisé par le promoteur immobilier LSR Gesdev, à Longueuil, en collaboration avec le Fonds immobilier de solidarité FTQ —, va tenter l’expérience.

La piscine tout comme le gym seront accessibles aux occupants des 357 appartements ainsi qu’à la quarantaine d’employés de la firme de production KO.TV qui emménageront au deuxième étage du complexe dès janvier prochain. « C’est une formule en lien avec nos valeurs que l’on souhaite expérimenter. Les employés et les résidents vont aussi se partager l’accès au sauna, à la cuisine communautaire, au cinéma maison ainsi qu’aux trois terrasses, dont une qui est panoramique », avise la présidente de LSR Gesdev, Annie Lemieux.

La gestionnaire soutient que l’accès à l’ensemble de ces services a été la principale condition qui a incité Louis Morissette à louer plus de 75 % des espaces commerciaux du nouveau complexe. Une recette qui, estime Annie Lemieux, devrait lui permettre de louer très rapidement les autres 6500 pieds carrés commerciaux de son nouvel immeuble situé à proximité du métro Longueuil-Université de Sherbrooke.