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Alliance Montréal-Francfort en matière d’intégration ESG

Charles Poulin|Publié le 03 juillet 2023

Alliance Montréal-Francfort en matière d’intégration ESG

L'entente a comme objectif d'aider le développement des capacités liées à la divulgation extrafinancière en lien avec la durabilité des parties prenantes et des participants au marché des deux côtés de l'océan Atlantique. (Photo: 123RF)

Finance Montréal a signé un protocole d’entente avec son homologue allemand Frankfurt Main Finance afin de promouvoir le développement des capacités liées aux nouvelles normes sur les informations financières en lien avec la durabilité dévoilées la semaine dernière par l’International Sustainability Standards Board (ISSB).

La collaboration entre les deux organisations permettra de développer les capacités par le biais de diverses activités telles que des webinaires, des conférences et des articles de réflexion, en mettant l’accent sur la biodiversité, le changement climatique et le capital humain. L’expertise, le contenu et les enseignements seront échangés au profit des écosystèmes financiers de Montréal et de Francfort, qui abritent tous deux les bureaux de l’ISSB.

«Le but de l’entente, c’est de voir comment nous pouvons travailler ensemble pour aider à la diffusion de tout ce qui va constituer les normes de divulgation extra financières reliées aux critères ESG, explique le directeur général de Finance Montréal, Jacques Deforges. L’ISSB n’a pas la vocation ni les moyens d’aller rejoindre les milliers d’entreprises qui devront intégrer les nouvelles normes, et ce sera donc à nous de sensibiliser des entreprises, de créer des contenus particuliers et de procéder à des échanges avec les milieux universitaires.»

 

Même langage

Les nouvelles normes S1 et S2 présentées la semaine dernière par l’ISSB, et qui entreront en vigueur dès le 1er janvier 2024, serviront de vocabulaire élémentaire pour tout le domaine financier, indique le vice-président, finances durables, chez Finance Montréal, Florian Roulle.

«Mais encore faut-il que le langage soit le même dans toutes les juridictions, note-t-il. C’est vraiment l’objet de ce rapprochement entre les deux co-bureaux chefs de l’ISSB pour ainsi aider au développement des capacités des parties prenantes et des participants au marché, que ce soient les institutions financières ou les entreprises, particulièrement les PME.»

La collaboration entre les deux organisations permettra de développer les capacités par le biais de diverses activités telles que des webinaires, des conférences et des articles de réflexion, en mettant l’accent sur la biodiversité, le changement climatique et le capital humain. L’expertise, le contenu et les enseignements accumulés par chacun des organismes seront échangés au profit des écosystèmes financiers de Montréal et de Francfort.

 

Déjà en route

Finance Montréal a déjà monté et démarré certaines formations liées à la divulgation extrafinancière en lien avec la durabilité avec des partenaires tels l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, l’Université Concordia et l’Université de Sherbrooke, révèle Florian Roulle.

Ces programmes visent pour l’instant, dans une très grande majorité, les professionnels du secteur financier qui suivent pendant huit semaines des cours propulsés par des professeurs universitaires et des intervenants professionnels qui occupent des fonctions clés dans le secteur financier.

«Le public cible qu’on commence à adresser, c’est l’économie réelle, mentionne Florian Roulle. Il faut se rappeler qu’au Québec, nous avons plus de 250 000 PME et, de ce point de vue-là, il est important que les entreprises commencent à comprendre et intégrer dans leurs opérations ce que le secteur financier regarde en termes d’intégration et d’évaluation extra inancière pour des prises de décision, que ce soit pour du financement ou de l’investissement.»

Mandat

Le ministère de l’Environnement et la Lutte contre les changements climatiques a d’ailleurs confié un mandat à Finance Montréal de développer un «réseau d’apprentissage» à l’échelle du Québec en finance durable et en action climatique pour les PME, souligne Florian Roulle.

« L’idée, c’est que ces concepts clé, ces définitions, ces cadres de référence qu’on utilise dans notre industrie, percolent vers les PME, particulièrement les PME entre 50 et 250 employés, et ce à l’échelle des 17 régions administratives du Québec pour s’assurer qu’on puisse atteindre les objectifs qui sont contenus dans la stratégie de développement durable 2023-2028 ou dans le Plan pour une économie verte 2030, explique-t-il. Il y a une dimension de transition très forte de ce point de vue là. »

Jacques Deforges remarque un besoin intrinsèque de pluridisciplinarité sur les enjeux de divulgation, ce que peut apporter un centre de recherches ou des universités, que ce soit ici ou de l’autre côté de l’Atlantique.

« On vise vraiment à bâtir des ponts entre les deux co-bureaux chefs pour faire en sorte que, conjointement, nous soyons en mesure de développer les capacités de nos propres écosystèmes sur ces normes-là », avance-t-il.