Parmi ceux qui voulaient acheter une propriété, 57% affirment que les enjeux financiers sont le principal facteur qui les motive dans leur décision de retourner en location plutôt que d'acheter cette année. (Photo: 123RF)
Le coût d’acquisition d’une propriété incite les locataires à reporter leur projet d’achat prévu pour 2023, révèle un sondage mené par Royal LePage.
L’étude indique que 35% des répondants ont envisagé d’acheter une propriété plutôt que de louer un logement, mais se sont finalement ravisés et vont demeurer locataires.
De ce nombre, 57% affirment que les enjeux financiers sont le principal facteur qui les motive dans leur décision de retourner en location plutôt que d’acheter une propriété cette année.
Ils sont 24% à avoir choisi d’attendre que les prix des propriétés diminuent, 15% à attendre que les taux d’intérêt diminuent, 10% à ne pas disposer d’une mise de fonds suffisante et 8% à ne pas se qualifier pour un prêt hypothécaire suffisant.
«Pour la plupart, ce sont des questions financières qui sont le principal motif du report de leur intention d’achat, explique Roseline Guèvremont, courtière immobilière résidentielle chez Royal LePage Tendance à Montréal. Ce qu’on remarque, c’est qu’une famille composée de deux enfants et deux adultes où les parents ont de bons salaires, entre le coût de l’épicerie, de l’essence et des loyers qui ont augmenté, ce sont des gens qui ne sont pas capables de mettre assez d’argent de côté pour accéder à la propriété.»
L’indexation des salaires n’a pas suivi l’inflation, remarque-t-elle. Lorsqu’on ajoute la hausse des prix de l’immobilier et celle des taux d’intérêt de la dernière année, plusieurs acheteurs potentiels ont donc dû mettre leur rêve de se procurer une propriété de côté.
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Parmi ceux qui ont décidé d’attendre, seulement 18% disent tout de même vouloir acheter d’ici deux ans.
«Il y a une crainte qui est là, avoue Roseline Guèvremont. Les gens cherchent un secteur particulier où habiter : près du métro, du travail, d’une école. Ils regardent le coût des propriétés dans leur secteur de prédilection et ils ne sont pas sûrs d’avoir assez de mise de fonds d’ici deux ans pour obtenir une propriété à cet endroit.»
La grande majorité fait donc le calcul qu’à court et moyen terme, il est plus avantageux de rester locataire, soutient-elle.
Avantageux?
Parmi ceux qui voulaient acheter en 2023, mais qui ne prévoient plus maintenant faire de démarche d’ici deux ans, 32% croient que leurs revenus ne leur permettront pas d’acquérir une propriété dans le secteur convoité, et 16% avancent que la location reste plus abordable à court et moyen terme.
Est-ce que les personnes qui reportent l’achat d’une propriété vont en trouver une dans leurs moyens dans trois ou cinq ans? Difficile à dire, laisse tomber la courtière.
«Pour contrer la pénurie de logements et de propriétés, il faudra accélérer le rythme de mises en chantier, estime-t-elle. Ils sont actuellement en diminution, et c’est donc difficile de faire baisser les prix. Il va falloir s’y mettre en grande voile pour éviter que la situation ne se détériore encore plus.»