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Quatre grandes tendances en immobilier commercial

Charles Poulin|Édition de la mi‑mai 2023

Quatre grandes tendances en immobilier commercial

Certains magasins comme Winners ou Home Sense désirent ouvrir d'autres boutiques afin de se rapprocher de leur clientèle, selon Vincent Chiara, président du Groupe Mach. (Photo: 123RF)

IMMOBILIER COMMERCIAL. L’immobilier commercial est en ébullition depuis le début de la pandémie. Les modèles d’affaires évoluent extrêmement rapidement pour faire face à la nouvelle réalité postpandémique. Voici quatre des tendances mises en lumière par les experts interrogés par Les Affaires.

 

1. Volume de transactions à la baisse

Le volume de transactions dans l’immobilier d’investissement se dirige vers une baisse en 2023, prévoit Christian-Pierre Côté, associé et conseiller en recherche et analyse de données chez Côté Mercier Service immobilier. Il est passé de 7,3 milliards de dollars (G$) en 2018 à 9,2 G$en 2019 avant de retomber à 7,1 G$en 2020, gracieuseté de la pandémie.

Les deux dernières années ont vu une explosion d’investissement immobilier:12,8 G$en 2021 et 18,4 G$l’an dernier, ce qui inclut la transaction entourant les actifs de Cominar, évaluée à environ 3 G$. 

«Présentement, on [se dirige vers un volume de transactions qui se situe] entre les totaux de 2019 et de 2020, selon ce qui est publié dans le Registre foncier du Québec, avance-t-il. L’activité immobilière est intimement liée au taux d’intérêt, et je crois qu’on va subir l’effet de ces hausses en 2023.»

 

2. Boutiques près de chez vous

Le président du Groupe Mach, Vincent Chiara, affirme que le commerce de détail connaît un bon début d’année 2023. Tellement que plusieurs entreprises tentent de se rapprocher de leur clientèle. 

«On voit des marques comme Winners ou Home Sense qui veulent ouvrir d’autres magasins pour resserrer leur marché, explique-t-il. Plutôt que de n’avoir qu’un seul grand magasin qui couvre de grandes distances, ils vont ouvrir des boutiques plus petites, d’environ 10 000 pieds carrés au lieu de 50 000, dans plusieurs marchés.»Il croit que cela va rendre le commerce de détail plus accessible pour la clientèle, mais également avoir un effet sur les prix à cause d’une plus grande compétition dans plusieurs marchés.

 

3. Usages non traditionnels

Il est loin d’être évident de remplacer un Sears ou un Zellers (ou encore un Target, qui a remplacé le Zellers dans plusieurs centres commerciaux), des commerces «ancres»qui occupaient beaucoup d’espace. «Il y a eu un cycle de remplacement de ces grandes surfaces au cours des dernières années, souligne le gestionnaire de portefeuille principal au Groupe Westcliff, Marc Montpetit. Nous avons réalisé plusieurs des projets de réaménagement de ces espaces-là avec des usages non conventionnels.»Il mentionne notamment le Carrefour du Nord, à Saint-Jérôme. La moitié de la superficie autrefois occupée par le Sears est désormais consacrée au Centre de formation générale des adultes de la Rivière-du-Nord.

 

4. Commerces locaux ou grandes bannières ?

Les commerces locaux québécois occupaient une grande partie de la superficie des centres commerciaux régionaux au tournant des années 1980. Petit à petit, ils ont cédé le pas aux grandes bannières. 

Y a-t-il encore de la place pour des boutiques locales? «Certainement, tranche Vincent Chiara. J’ai vu des magasins magnifiques à Québec, dans nos centres commerciaux, et ce sont des détaillants locaux. À Trois-Rivières et à Sherbrooke aussi. Ce qu’on voit beaucoup, ce sont des détaillants qui sont bien connus dans leur région parce qu’ils y sont implantés depuis longtemps. Il y a de la place pour des magasins locaux sophistiqués.»