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Des tours à logements convoitées

Claudine Hébert|Édition de février 2021

Des tours à logements convoitées

La FPI torontoise Canadian Apartment Properties REIT détient déjà une trentaine d’immeubles dans le Grand Montréal, dont le complexe du Village Olympique. (Photo: courtoisie)

IMMOBILIER RÉSIDENTIEL. Il n’y a pas que les petits immeubles à logements qui attisent l’intérêt des investisseurs par les temps qui courent. Les complexes résidentiels sont tout autant convoités, et ils se vendent à prix d’or.

«Ces immeubles sont très prisés par les firmes de gestion immobilière privées et publiques, les fiducies de placements immobiliers, sans oublier les institutions financières», confirme Benoit Poulin, premier vice-président de CBRE, qui dirige l’équipe nationale d’investissement multirésidentiel à Montréal.

La COVID-19 ne semble pas vouloir ralentir les ardeurs de ces grands propriétaires investisseurs. «Même si les taux d’inoccupation grimpaient de 5 à 10 points, la plupart des grands gestionnaires et propriétaires d’immeubles à logements disposent de capitaux et de liquidités par rapport à la valeur de leurs propriétés. En d’autres termes, les tours de logements continuent de représenter de bons placements», soutient cet expert de l’immobilier.

 

Les gros coups

Selon une analyse des actes notariés publiés dans le Registre foncier du Québec et colligés par JLR Solutions foncières, plus d’une quarantaine de transactions impliquant des complexes résidentiels ont affiché des montants de plus de 20 millions de dollars (M$) depuis le printemps 2019. Près du tiers de ces ventes majeures (13) ont même eu lieu en pleine pandémie, soulève Joanie Fontaine, économiste principale à JLR Solutions foncières.

C’est le cas, entre autres, de la vente du complexe Havre-des-îles, à Laval, qui appartenait jusqu’à tout récemment à la fiducie Paradis. La société 2525 HDI – liée à l’homme d’affaires montréalais Jeremy Kornbluth – a versé 71 M$ en novembre 2020 pour acquérir cet ensemble résidentiel de 400 appartements.

L’immeuble Art, situé sur le boulevard René-Lévesque, à Montréal, a aussi changé de mains en novembre dernier. Cette propriété de 138 logements qui appartenait au Groupe Daca, de Montréal, a été achetée au coût de 72,4 M$ par la fiducie de placement immobilier (FPI) privé ontarienne Centurion Apartment REIT.

 

Minto prend ses aises à Montréal

Tout comme Centurion, les principales FPI canadiennes évoluant dans le secteur résidentiel ont les tours de logements montréalaises dans leur mire. La torontoise Canadian Apartment Properties REIT détient déjà une trentaine d’immeubles dans le Grand Montréal, dont le complexe du Village Olympique, situé dans Rosemont. Et voilà que Minto Apartment REIT veut, elle aussi, sa part du gâteau. Et y met le prix.

En mai 2019, cette société d’Ottawa est devenue copropriétaire à 50 % du complexe Rockhill, situé sur le chemin Côte-des-Neiges. Cette FPI et le fonds immobilier Groupe Investors ont payé 268 M$ pour mettre la main sur le complexe de six immeubles qui appartenait à Ivanhoé Cambridge. Reconnu comme l’icône de la montagne depuis sa construction en 1967, cet ensemble résidentiel de quelque 1000 appartements était évalué à 235 M$ lors du dernier rôle d’évaluation, en 2018.

Après ce coup d’éclat, Minto Apartment a poursuivi ses emplettes en sol montréalais en devenant, à l’automne 2019, l’unique propriétaire du complexe Le 4300, sur le boulevard De Maisonneuve Ouest – qui compte 318 logements – au coût de 192 M$. La FPI a également déboursé 88,7 M$ pour acquérir le complexe Haddon Hall, qui regroupe une dizaine d’immeubles totalisant 210 logements dans le quadrilatère formé par les rues Sherbrooke Ouest, Lambert-Closse, Chomedey et l’avenue Lincoln, dans le secteur de Shaughnessy Village. Désormais, les adresses montréalaises de Minto représentent 20 % du portefeuille de la fiducie ontarienne.