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Les «TOD» prennent racine autour du Grand Montréal

Claudine Hébert|Mis à jour le 13 juin 2024

Les «TOD» prennent racine autour du Grand Montréal

Le développement du SolarUniquartier a commencé en 2017, à l’angle des autoroutes 10 et 30, à Brossard. (Photo: courtoisie)

IMMOBILIER RÉSIDENTIEL. L’essor des zones résidentielles orientées vers le transport en commun, que l’on appelle communément des TOD (Transist-Oriented-Development), n’est pas aussi bouillonnant au Québec qu’il l’est à Toronto et à Vancouver. Bien que timide, le déploiement de ces complexes se poursuit néanmoins autour du Grand Montréal. Et contribue, en quelque sorte, à bonifier le parc résidentiel. En voici le bilan.

Entamé en 2006, le tout premier TOD québécois ayant vu le jour, l’Espace Montmorency, à Laval, développé par le promoteur immobilier Montoni, le Fonds immobilier de solidarité FTQ et Montez Corporation vient d’être achevé en 2023. Déployé autour de la station de métro Montmorency, ce complexe de 1,5 million de pieds carrés compte aujourd’hui 717 appartements occupées à plus de 85 %.

« La tour de bureaux de 15 étages est déjà louée à plus de 90 % », signale la directrice, affaires publiques et communication à Montoni, Frédérick Truchon-Gagnon. Outre Montoni qui y a emménagé son siège social, la tour accueille également plusieurs institutions (Intact, Scotia, Deloitte…), un cabinet d’avocats ainsi que le Collège Montmorency.

Il faut dire que ce nouveau quartier, délimité par les boulevards du Souvenir, Le Corbusier, La Concorde Ouest, et l’Avenir, compte parmi ses voisins deux campus universitaires, un cégep ainsi que la Place Bell, domicile du Rocket, club-école du Canadien de Montréal.

Mentionnons qu’Espace Montmorency a la particularité d’introduire une boucle énergétique reliant l’ensemble de ses bâtiments. Cette première au Québec a pour effet de réduire de 50 % les coûts d’énergie au sein du complexe, avise Frédérick Truchon-Gagnon. D’ailleurs, Espace Montmorency a déjà obtenu sa certification Leed Or pour l’aménagement des quartiers. Elle vise également décrocher les certifications, Leed Or noyau et enveloppe pour sa section résidentielle ainsi que Leed Platine noyau et enveloppe pour ses espaces de bureaux.

Malgré les déboires du partenaire financier Groupe Sélection, dont les parts équivalents à 25 % ont été rachetées au printemps 2023 par le Fonds FTQ (qui détient maintenant 50 % des parts), l’échéancier de construction a été respecté. « Tout comme les coûts évalués dès le départ à 450 millions de dollars », signale la porte-parole du Groupe Montoni.

 

Et ce n’est pas fini

À peine vient-il de terminer le TOD lavallois que le Groupe Montoni, en partenariat avec le Fonds immobilier de solidarité FTQ, planche déjà sur un autre projet plus colossal : le développement du site Molson.

Ce futur complexe, qui s’articulera sur près de 6 millions de pieds carrés, incluant près d’un demi-kilomètre longeant le fleuve Saint-Laurent, prévoit la construction de plus de 5000 logements, d’une école, d’un parc ainsi que la création d’un pôle d’innovation économique. Soulignons que ce nouveau complexe mixte bénéficiera (un jour) d’une station du futur REM de l’Est. En attendant, une première pelletée de terre est attendue sous peu. Mais ce ne sera pas pour des logements. Les premiers travaux, qui devraient commencer au cours de l’été, serviront d’abord à réaménager le siège social de l’entreprise Molson-Coors, qui occupe le site depuis 1786.

 

De l’autre côté du fleuve

Un autre TOD dont on surveille l’évolution est celui du SolarUniquartier, dont le développement a commencé en 2017, à l’angle des autoroutes 10 et 30, à Brossard. Évalué à plus de 3 milliards de dollars, ce complexe constitue le tout premier TOD permettant un accès direct au REM. « Avec plus de 1334 condos et plus de 747 logements, le complexe est au tiers de son développement », avise Marco Fontaine, vice-président développement immobilier, résidentiel et marketing.

Malgré une économie qui grafigne les ardeurs de la plupart des promoteurs, ici, la construction se poursuit. Tout près de 245 nouveaux appartements seront complétés pour décembre prochain, ajoute-t-il. D’ailleurs, Marco Fontaine tient à préciser que l’échéancier des travaux du complexe qui doit arriver à terme en 2030 affiche actuellement six mois d’avance.

En parallèle avec ce projet, qui abrite déjà un hôtel, des espaces de bureaux et commerciaux ainsi qu’un complexe de logements pour 55 ans et plus, le Groupe Devimco Immobilier travaille déjà sur le développement d’un autre TOD. Cette fois-ci le projet doit s’articuler autour du métro Longueuil-Université-de-Sherbrooke. Alors que très peu de nouveaux projets voient le jour, les travaux d’une première tour de 555 logements et condos de 33 étages, baptisée Myral, ont commencé à la fin du mois de février. « Déjà plus d’une cinquantaine de condominiums ont déjà trouvé preneur », conclut Marco Fontaine.