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INDUSTRIE DE L’EMBALLAGE. Le marché de l’emballage personnalisé comptait pour plus de 25 milliards de dollars en 2017. Il devrait atteindre 35 G$ en 2024. C’est principalement le secteur agroalimentaire qui contribue à cette hausse, estime la firme Zion Market Research, dans un rapport publié en août dernier.
Certes, le marketing influence les choix d’emballage et d’imprimés que font les entreprises, mais la population va elle aussi contribuer à cette hausse d’emballage, signale Sylvain Charlebois, professeur en distribution et politiques agroalimentaires à l’Université Dalhousie.
«Selon Statistique Canada, environ 28 % des ménages canadiens se composent d’une seule personne. Autrement dit, quatre millions de personnes vivent actuellement en solo. D’ici 2025, ce nombre pourrait excéder cinq millions. Phénomène auquel devra s’adapter l’industrie agroalimentaire», indique cet expert.
Déjà, dit-il, les portions individuelles et les comptoirs de mets prêts-à-manger occupent de plus en plus de place dans les supermarchés. «Les marchands réagissent vite en réalisant qu’il est plus payant de vendre huit morceaux de gâteau à 4 $ la pièce au lieu d’un gâteau entier à 25 $», soulève M. Charlebois.
Ces portions uniques se traduisent toutefois par une augmentation du volume d’emballage. «À lui seul, le gâteau vendu en huit morceaux représente une augmentation de 80 % de ce volume», poursuit le professeur. C’est sans compter tous les emballages des entreprises qui livrent des repas prêts à cuisiner à la maison. Prenez à lui seul le géant américain Blue Apron. Selon le site Mother Jones, l’entreprise livre plus de huit millions de boîtes repas par mois. Et ce nombre ne fait qu’augmenter.
«Tout le monde veut du sur-mesure. C’est à nous, manufacturiers de l’emballage, de suggérer des solutions plus durables à nos clients», dit Chris Papp, propriétaire fondateur de SienaBlü, à Montréal. L’entreprise, en affaires depuis 2006, travaille étroitement avec de grands noms des secteurs cosmétique et alimentaire, tel Lise Watier, Henkel et DavidsTea. «Depuis un an, on développe justement des emballages compostables et recyclables qui répondent aux demandes des consommateurs de nos clients. Nos études de marché montrent même que le consommateur est maintenant prêt à débourser les 10 % à 30 % de plus que coûtera le même produit pour ce type d’emballage.»
Une solution pour tous
Chez Creopack, l’ensemble des clients manufacturiers et industriels, qui évoluent dans les secteurs médical et aérospatial, exigent, eux aussi, des emballages sur mesure pour assurer la protection des équipements et produits lors du transport. Depuis trois ans, l’entreprise de Mont-Royal a tout de même développé une solution plus adaptable qui réjouit déjà plus de 20 % de ses clients.
L’entreprise a développé un modèle de boîte pliable qu’elle a baptisée Creosnap. Créées il y a trois ans, ces boîtes pliables sont offertes dans une trentaine de formats. «Elles comptent déjà pour 15 % de nos revenus annuels et ça continue de progresser», affirme Jean-Sébastien Comtois, vice-président et associé chez Creopack. Il concède que ces boîtes réutilisables ont réduit les ventes d’unités d’emballage sans trop vouloir préciser combien. «Mais elles nous ont permis de séduire de nouveaux clients, particulièrement aux États-Unis. Nous sommes actuellement une des premières entreprises en Amérique du Nord à proposer ce type de solution», indique l’entrepreneur.