Quand l’aluminium contribue au verdissement des emballages
Anne-Marie Provost|Édition de la mi‑juin 2021Ce métal a également la caractéristique d’être recyclable « à l’infini », sans perte de qualité. (Photo: 123RF)
INDUSTRIE DE L’EMBALLAGE. L’aluminium peut contribuer à verdir l’industrie de l’emballage, qui dépend encore largement de matériaux plus polluants et moins durables tels le plastique et la styromousse. Des entreprises s’activent donc à changer la donne.
En novembre dernier, Stobia s’est donné comme objectif de produire 100 millions de contenants en aluminium durant sa première année d’activité. L’usine de la jeune PME du secteur alimentaire, située dans l’arrondissement de Jonquière, à Saguenay, fabrique principalement des récipients pour la nourriture prête à emporter, des assiettes à tartes et à pâtés, ainsi que des plats de services pour les traiteurs.
La PME offre une alternative locale aux entreprises qui se fournissent en contenants à l’étranger, ce qui implique du transport plus coûteux et polluant. Elle travaille également sur des projets destinés à remplacer des matériaux moins écologiques.
« Par exemple dans les boucheries et les épiceries, il y a des types de contenants volumineux qui n’ont jamais été faits en aluminium », illustre son président, William Allard, sans vouloir donner trop de détails sur le futur produit de Stobia, comme une annonce sera faite sous peu.
L’idée est de développer un produit à la conception similaire, qui respectera les propriétés du contenant original tout en obtenant un résultat plus vert. Il mentionne que la refonte de l’aluminium ne requiert que 5 % de l’énergie nécessaire à sa fabrication initiale. « C’est un avantage que d’autres matières n’ont pas », rappelle William Allard.
Ce métal a également la caractéristique d’être recyclable « à l’infini », sans perte de qualité. « On pense que l’aluminium est la matière idéale pour remplacer le plastique ou la styromousse, dans l’optique d’une utilisation qui est plus écoresponsable, estime le président de Stobia. Plusieurs utilisations n’ont pas été tentées et nous voyons un grand potentiel d’applications possibles. »
La canette, une boucle de recyclage propre
L’aluminium est également de plus en plus dominant dans l’industrie de la bière québécoise, qui a pris ce virage depuis quelques années. Marie-Ève Myrand, directrice générale de l’Association des microbrasseries du Québec, calcule qu’aujourd’hui, les brasseurs utilisent 70 % de canettes contre 30 % de bouteilles en verre. Principalement pour des raisons logistiques.
« Pour les détaillants, c’est beaucoup plus simple de manipuler une canette plutôt qu’une bouteille, explique-t-elle. Ça ne casse pas, et ça s’entrepose mieux sur une étagère. »
Si le fonctionnement par consigne et la réutilisation de la bouteille en verre sont des pratiques environnementales très efficaces, la canette représente toutefois un bel exemple de récupération, d’optimisation et de réutilisation de l’aluminium. « Elle est dans sa propre boucle de récupération, souligne François Racine. On estime qu’une canette achetée au supermarché prend 60 jours avant de revenir dans un autre supermarché. »