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Corriger une «injustice fiscale» à l’égard du golf

Claudine Hébert|Édition de la mi‑mars 2022

Corriger une «injustice fiscale» à l’égard du golf

Nadia Di Menna, propriétaire du club de golf Le Versant, à Terrebonne et présidente de la section du Québec de l’Association nationale des propriétaires de terrains de golf (Photo: courtoisie)

L’année 2022 marque le 50e anniversaire de l’entrée en vigueur du budget fédéral qui a retiré toutes possibilités aux entreprises et aux particuliers de déduire de leurs impôts leurs dépenses de golf à des fins d’affaires. 
Cette modification faisait partie du livre blanc proposé par le ministre des Finances Edgar John Benson en juin 1971. Afin d’éliminer les déductions de « dépenses à caractère manifestement privé », cette réforme ne permettait plus désormais de déduire les cotisations des associations ou des clubs offrant à leurs membres des services de restauration et de récréation. N’étaient aussi plus reconnues les dépenses se rapportant à un yacht, un chalet, un pavillon de chasse ou un terrain de golf.
Un pas que le gouvernement provincial a instantanément choisi d’emboîter.
Cinq décennies plus tard, l’industrie québécoise du golf souhaite que le vent tourne. « Les billets de hockey au Centre Bell sont déductibles. La journée de ski entre employés est déductible. La sortie au théâtre offerte à des fournisseurs est déductible. Alors, pourquoi la partie de golf entre gens d’affaires ne l’est-elle toujours pas ? », se questionne Nadia Di Menna, propriétaire du club de golf Le Versant, à Terrebonne. 
Depuis cinq ans, celle qui est également présidente de la section du Québec de l’Association nationale des propriétaires de terrains de golf (ANPTG) multiplie les représentations auprès des deux ordres gouvernementaux afin que soit corrigée cette « injustice fiscale » à l’égard du golf. Une démarche, dit-elle, qui est appuyée, entre autres, par la Chambre de commerce et d’industries Les Moulins, qui regroupe près de 800 membres.
Selon Nadia Di Menna, une étude pancanadienne menée il y a cinq ans auprès des entreprises révélait que les dépenses de golf liées à des fins d’affaires représentaient plus de 293 millions de dollars par année. « À l’ANPTG, nous estimons que ce montant pourrait aisément doubler si les règles fiscales étaient enfin modifiées », soutient-elle.
La gestionnaire souhaite être très claire sur un point : son organisation ne se bat pas pour permettre la déduction fiscale des adhésions aux clubs de golf. « Nous demandons à ce que les droits de jeu liés à des rencontres entre gens d’affaires sur les verts puissent l’être au même titre que les autres activités de loisirs », précise-t-elle.
Une clientèle d’affaires déjà au rendez-vous
Le directeur général de l’Association des clubs de golf du Québec, Stéphane Dubé, dénonce également l’injustice à laquelle est confrontée son industrie. « Certes, la pandémie a donné des ailes à de nombreuses administrations. Mais ne nous leurrons pas : l’inflation et les incertitudes économiques pourraient ébranler prochainement notre industrie, avance-t-il. Une éventuelle déduction fiscale permettrait de favoriser une stabilité à moyen et à long terme. »
En attendant que les gouvernements apportent des modifications aux règles, plusieurs clubs de golf développent des stratégies, sous forme de forfaits, pour attirer les entreprises sur leurs allées. C’est notamment le cas du club Le Portage, à L’Assomption, dont le programme Affaires a séduit une trentaine de PME. Même chose au club de golf La Tempête, dont la presque totalité des 400 membres est issue des communautés d’affaires de Québec et de Lévis. 
Au club de golf Le Versant, plus du tiers des 100 000 rondes jouées sur ses 72 trous réunit déjà des partenaires d’affaires, des fournisseurs et même des employés des entreprises environnantes, estime sa directrice.
« En fait, croit Nadia Di Menna, une révision des déductions fiscales envers le golf aiderait à la relance économique postpandémie. D’ailleurs, je suis convaincue que ces déductions pourraient jouer un rôle clé au sein des entreprises qui cherchent des activités favorisant l’attraction et la rétention de leur personnel.» 

INDUSTRIE DU GOLF. L’année 2022 marque le 50e anniversaire de l’entrée en vigueur du budget fédéral qui a retiré toutes possibilités aux entreprises et aux particuliers de déduire de leurs impôts leurs dépenses de golf à des fins d’affaires. 

Cette modification faisait partie du livre blanc proposé par le ministre des Finances Edgar John Benson en juin 1971. Afin d’éliminer les déductions de « dépenses à caractère manifestement privé », cette réforme ne permettait plus désormais de déduire les cotisations des associations ou des clubs offrant à leurs membres des services de restauration et de récréation. N’étaient aussi plus reconnues les dépenses se rapportant à un yacht, un chalet, un pavillon de chasse ou un terrain de golf.

Un pas que le gouvernement provincial a instantanément choisi d’emboîter.

Cinq décennies plus tard, l’industrie québécoise du golf souhaite que le vent tourne. « Les billets de hockey au Centre Bell sont déductibles. La journée de ski entre employés est déductible. La sortie au théâtre offerte à des fournisseurs est déductible. Alors, pourquoi la partie de golf entre gens d’affaires ne l’est-elle toujours pas ? », se questionne Nadia Di Menna, propriétaire du club de golf Le Versant, à Terrebonne. 

Depuis cinq ans, celle qui est également présidente de la section du Québec de l’Association nationale des propriétaires de terrains de golf (ANPTG) multiplie les représentations auprès des deux ordres gouvernementaux afin que soit corrigée cette « injustice fiscale » à l’égard du golf. Une démarche, dit-elle, qui est appuyée, entre autres, par la Chambre de commerce et d’industries Les Moulins, qui regroupe près de 800 membres.

Selon Nadia Di Menna, une étude pancanadienne menée il y a cinq ans auprès des entreprises révélait que les dépenses de golf liées à des fins d’affaires représentaient plus de 293 millions de dollars par année. « À l’ANPTG, nous estimons que ce montant pourrait aisément doubler si les règles fiscales étaient enfin modifiées », soutient-elle.

La gestionnaire souhaite être très claire sur un point : son organisation ne se bat pas pour permettre la déduction fiscale des adhésions aux clubs de golf. « Nous demandons à ce que les droits de jeu liés à des rencontres entre gens d’affaires sur les verts puissent l’être au même titre que les autres activités de loisirs », précise-t-elle.

 

Une clientèle d’affaires déjà au rendez-vous

Le directeur général de l’Association des clubs de golf du Québec, Stéphane Dubé, dénonce également l’injustice à laquelle est confrontée son industrie. « Certes, la pandémie a donné des ailes à de nombreuses administrations. Mais ne nous leurrons pas: l’inflation et les incertitudes économiques pourraient ébranler prochainement notre industrie, avance-t-il. Une éventuelle déduction fiscale permettrait de favoriser une stabilité à moyen et à long terme. »

En attendant que les gouvernements apportent des modifications aux règles, plusieurs clubs de golf développent des stratégies, sous forme de forfaits, pour attirer les entreprises sur leurs allées. C’est notamment le cas du club Le Portage, à L’Assomption, dont le programme Affaires a séduit une trentaine de PME. Même chose au club de golf La Tempête, dont la presque totalité des 400 membres est issue des communautés d’affaires de Québec et de Lévis. 

Au club de golf Le Versant, plus du tiers des 100 000 rondes jouées sur ses 72 trous réunit déjà des partenaires d’affaires, des fournisseurs et même des employés des entreprises environnantes, estime sa directrice.

« En fait, croit Nadia Di Menna, une révision des déductions fiscales envers le golf aiderait à la relance économique postpandémie. D’ailleurs, je suis convaincue que ces déductions pourraient jouer un rôle clé au sein des entreprises qui cherchent des activités favorisant l’attraction et la rétention de leur personnel.»