Malgré le prétexte de diversification économique avancé, il se cache derrière ses dépenses une stratégie de soft power des plus complexes, via ce qu’on appelle le sportwashing. (Photo: 123RF)
INDUSTRIE DU GOLF. Le regain pour la pratique du golf sourit également à des PME québécoises qui évoluent dans cette industrie. Notamment celles dont les activités sont bénéfiques en matière de récupération.
L’entreprise familiale Mulligan International, qui compte près d’une centaine d’employés, en est un bel exemple. Depuis 2008, cette PME de Beloeil se spécialise dans la récupération de balles de golf au fond des étangs des clubs de golf. « Au fil des ans, la société en est venue à récupérer près de 24 millions de balles par année dans plus de 1000 clubs au pays, et plus de 400 autres en Europe », affirme fièrement son président, François Pouchet. Ces balles, explique-t-il, sont, par la suite, nettoyées à l’usine de Beloeil et revendues dans les clubs, ainsi que dans plusieurs grandes surfaces au pays.
Il y a trois ans, l’entreprise a investi près d’un demi-million de dollars pour développer une technologie brevetée lui permettant de remplacer le travail des plongeurs sous-marins. Grâce à ces appareils, qui éliminent au passage les algues nuisibles, Mulligan International détourne plus de 1750 tonnes de plastique annuellement du fond des lacs. « Les exploitants de parcours de golf ont longtemps considéré notre entreprise comme un distributeur de produits leur permettant de réaliser des économies. De plus en plus, les gestionnaires nous perçoivent comme des partenaires les aidant à jouer un rôle positif au sein de leur environnement », indique l’entrepreneur.
Ce modèle d’affaires permet à la PME de générer, dit-il, plus de 20 millions de dollars (M$) de revenus par année. Des revenus qui pourraient exploser d’ici trois ans avec de nouveaux partenaires aux Etats-Unis. Grâce à un partenariat avec l’exploitant de parcours de golf Club Links, Mulligan International pourra récupérer les balles des cinq clubs américains de cette entreprise en 2023. Il s’agira d’une première percée chez nos voisins du Sud pour l’entreprise de Beloeil. « Et sans doute pas la dernière », soutient François Pouchet.
Récupération de bâtons
Dans les locaux de l’entreprise montréalaise Golf Avenue, division du groupe Laps, ce sont les bâtons de golf qui ont droit à une seconde vie. Fondée par Pierre-Luc Laparé et Marc-Antoine Bovet, la PME récupère plus de 150 000 bâtons chaque année. « Nous estimons que notre modèle d’affaires réduit considérablement l’empreinte environnementale d’un bâton. D’autant plus, il permet aux consommateurs d’économiser entre 30 % et 70 % à l’achat d’un bâton seconde main », partage son vice-président ventes et marketing, Gautier Poiret.
Le site transactionnel Golf Avenue a aussi l’avantage de minimiser les taxes. « Notre panier d’achats permet au client d’acheter et vendre en une seule transaction ses bâtons. Ainsi, il ne paie les taxes que sur la différence des produits », signale Gautier Poiret.
Mentionnons que la société Laps, qui détient également les marques Cycling Avenue et Golfbidder (au Royaume-Uni), a reçu un généreux coup de pouce de 20 M$ l’an dernier de la part de la Caisse de dépôt et placement du Québec. L’entreprise, qui se spécialise dans l’économie circulaire des équipements sportifs, cumule aujourd’hui près d’un million de clients et prévoit doubler ses ventes d’ici 2024.
Des évaluations qui réduisent les achats
Au club B2 Golf, à Québec, le mode récupération se conjugue à une meilleure évaluation de l’équipement des golfeurs et golfeuses. Ces rendez-vous personnalisés permettent à l’équipe de professionnels d’analyser le contenu du sac et de s’assurer que les joueurs bénéficient du meilleur équipement en fonction de leur calibre. « Nous constatons que cet exercice peut faire économiser des centaines de dollars à plusieurs consommateurs n’ayant pas besoin d’investir pour un nouvel équipement. Au cours de la dernière année, près d’un sac de golf sur cinq évalué par notre équipe n’a nécessité que quelques ajustements mineurs, tels un changement de grippes, un ou deux changements de tige ou l’ajout d’un bâton ou deux », souligne le cofondateur de l’entreprise Pierre-Luc Bergeron. Et la grande majorité des bâtons qui ont dû être changés ont pu être envoyés chez Golf Avenue ou revendu par leur propriétaire, note-t-il.
Selon Pierre-Luc Bergeron, ce service, jusqu’alors méconnu, gagne de plus en plus de nouveaux adeptes. Le calendrier de réservations de B2Golf en témoigne. Avant la pandémie, l’équipe réalisait quelque 500 évaluations et ajustements de bâtons par année. En 2022, ce sont plus de 800 rendez-vous qui ont eu lieu dans les locaux de l’entreprise de la rue Bouvier. Et l’agenda de 2023 s’annonce tout aussi rempli.