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Le golf, c’est rendu cool (et lucratif)!

Claudine Hébert|Publié le 13 mars 2023

Le golf, c’est rendu cool (et lucratif)!

Un récent sondage mené auprès des membres de l’Association des clubs de golf du Québec (AGCQ) révèle qu’au moins trois clubs de golf sur cinq se trouvent actuellement en terrain rentable. (Photo: 123RF)

INDUSTRIE DU GOLF. Après une dizaine d’années de vaches maigres, l’industrie du golf du Québec surfe sur une belle lancée depuis trois ans. Gracieuseté de la COVID-19, les parcours ont retrouvé leur public… et les profits.

Un récent sondage mené auprès des membres de l’Association des clubs de golf du Québec (AGCQ) révèle qu’au moins trois clubs de golf sur cinq se trouvent actuellement en terrain rentable. « Près d’un club sur trois (29 %) affiche d’ailleurs de meilleurs profits que [durant] l’année 2021 », soutient son président, Martin Ducharme.

Ses membres ont toutefois observé une légère baisse de fréquentation de 13 % en 2022. « N’empêche que nous avons plus de 27 % de golfeurs sur les parcours qu’il y en avait à l’été 2019. Ce qui, en soi, est une excellente nouvelle pour notre industrie », poursuit le président de l’ACGQ, qui est aussi directeur général du golf Château Bromont.

Martin Ducharme reconnaît que la situation n’est pas rose pour tout le monde. Certains clubs fermeront leurs portes. C’est le cas notamment du Club de golf Mémorial, à Shawinigan, actuellement en vente à titre de terrain agricole. Le Golf Beauport, appartenant à la Ville de Québec, pourrait également connaître le même sort d’ici la fin de la saison 2023 s’inquiète la direction qui n’a pu renouveler une entente avec les actuels élus municipaux.

 

Le retour des listes d’attente

La pénurie de main-d’œuvre, particulièrement dans les cuisines, oblige également plusieurs clubs à limiter leurs activités de restauration. « Dans le Grand Montréal, une vingtaine de clubs n’offrent plus les petits-déjeuners ni les soupers certains soirs faute de personnel », avise-t-il. Cette situation a pour conséquence de limiter le nombre de destinations pouvant accueillir des tournois de golf alors que la demande pour cette activité connaît une forte croissance.

La direction du Club Le Mirage, à Terrebonne, peut en témoigner. Depuis l’automne dernier, son calendrier de tournois 2023 affiche complet. « De la mi-mai au mois de septembre, tous nos lundis et mardis ont été réservés par des organisations, idem pour les quelques jeudis disponibles au calendrier. Pour la toute première fois depuis l’ouverture du club, nous avons au moins une liste d’attente regroupant une trentaine d’organisations qui espèrent une annulation », soulève Éric Lafrenière, directeur général du complexe privé. Ce qui s’est rarement vu dans l’histoire du club fondé en 1992.

Ce domaine de deux parcours de 18 trous, qui a déjà appartenu à la chanteuse Céline Dion, présente également, depuis deux ans, une liste d’attente d’une soixantaine de golfeurs toutes catégories qui souhaitent devenir membres.

 

Diversification des activités

Le retour à la rentabilité incite de nombreux clubs de golf à investir dans la diversification. « Depuis deux ans, ce sont plus de la moitié des quelque 150 clubs membres de l’ACGQ qui préconisent des activités 12 mois par année », mentionne Martin Ducharme. Il cite notamment les clubs de golf Saint-Anicet, en Montérégie, Les Cèdres en Estrie, et le Beaurivage dans la région de Québec, qui permettent désormais le ski de fond et la randonnée pédestre hivernale sur leurs sentiers.

Des dizaines de clubs ont également opté pour l’installation de simulateurs de golf intérieur. Au Myo Club Privé, à Laval, où l’on retrouve l’académie de golf du professionnel Steve Foisy, près d’un million de dollars ont justement été investis pour équiper les lieux de deux écrans de pratique, d’un vert inclinable pour travailler les coups roulés et de logiciels pour analyser les mouvements et techniques des golfeurs.

Grâce à ces équipements et une étroite collaboration avec les clubs de golf Champêtre et Rosemère Fontainebleau, le Foisy Golf Académie (FGA) a prodigué plus de 3000 heures d’enseignement et de réajustements de bâtons personnalisés au cours de l’année 2022. « Plus du tiers de ces heures étaient adressées à des golfeurs âgés de moins de 40 ans », fait remarquer le professionnel Steve Foisy. « Le golf dispose aujourd’hui de nombreuses technologies qui rejoignent davantage les jeunes qui sont beaucoup plus connectés. Ce qui fait du golf, un sport pas mal plus cool qu’il y a 20 ans. Un facteur qui ne nuira sans doute pas à la pérennité de notre industrie », conclut le professionnel.