L’idée est de créer des écoles radicalement différentes du modèle classique. (Photo: 123RF)
Les chantiers des six projets soutenus par le Lab-École se mettront en branle dans les prochains mois. Une occasion de tester concrètement la vision de l’«école de demain» portée par cet organisme à but non lucratif.
Cinq de ces projets ont été choisis par concours d’architecture le premier à se tenir au Québec pour des écoles depuis 1964 et le sixième, à Québec, profite d’un accompagnement interne de l’organisme. À Shefford, Saguenay, Québec et Rimouski, il s’agira de la construction de nouveaux établissements d’enseignement, alors qu’on parle plutôt d’agrandissement de bâtiments existants à Gatineau et Maskinongé. Dans tous les cas, l’objectif est de créer une école radicalement différente du modèle classique.
«Nous avons réalisé tout un travail de réflexion et de consultation pour déterminer les éléments qui devraient devenir des incontournables dans la construction d’écoles, parce qu’ils favoriseront la réussite éducative des élèves, explique Natacha Jean, directrice générale du Lab-École. Ces chantiers représentent une première application de ces principes.»
La nouvelle approche s’éloigne des locaux de classes qui se succèdent de chaque côté de longs corridors pour faire la part belle à des aires communes intérieures et extérieures destinées à l’enseignement et à d’autres activités. Par ailleurs, la moyenne d’espace par élève augmente de 9 mètres carrés à 12 mètres carrés.
La cour intérieure devient aussi un élément central. «Au cours des prochains mois, nous terminerons une réflexion sur la cour d’école, qui mènera à la publication d’un ouvrage en 2021», précise Natacha Jean. Elle rappelle que cet espace a longtemps été le parent pauvre des établissements d’enseignement; il prenait souvent de cinq à huit ans avant d’être terminé et devait se contenter des miettes de budget restantes. Cette situation sera corrigée dans les projets appuyés par le Lab-École.
Le financement pour les six projets, d’une valeur totale de plus de 100 millions de dollars, avait déjà été autorisé avant la pandémie et Natacha Jean n’anticipe pas de changement à cet égard. Les mesures de relance économique adoptées par le gouvernement du Québec pourraient même donner un coup d’accélérateur à leur réalisation. Le projet de Saguenay, notamment, figure sur la liste des 181 infrastructures publiques concernées par le projet de loi 66.
«La seule inquiétude qu’il pourrait y avoir se trouve du côté de la disponibilité de la main-d’oeuvre dans certaines régions, en raison du grand nombre de projets d’infrastructures publiques qui se feront en même temps», indique la directrice générale du Lab-École.