Grève des ingénieurs employés par Québec dès jeudi soir
La Presse Canadienne|Publié le 15 juillet 2021(Photo: 123RF)
INGÉNIEURS. Les ingénieurs à l’emploi du gouvernement du Québec amorceront à compter de la nuit de jeudi à vendredi une grève partielle. Ils débraieront de soir, de nuit et de fin de semaine.
L’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec, qui représente 1650 ingénieurs à l’emploi des différents ministères, surtout aux Transports et à l’ Environnement, affirme que ses négociations avec le Conseil du trésor sont dans une impasse.
La prochaine rencontre de négociation n’est prévue que le 25 août, a indiqué en entrevue Marc-André Martin, président de l’APIGQ.
Ses membres vont donc s’en tenir à leurs tâches normales, à l’horaire régulier de jour, la semaine. Ce sont les travaux prévus de nuit, parce que la circulation est assez importante, comme à Montréal et à Québec, qui seront principalement affectés, a précisé M. Martin.
En cas d’urgence, les ingénieurs seront toutefois au poste.
Les services essentiels ont d’ailleurs été négociés entre les parties, a affirmé M. Martin, bien qu’il semble que le ministère veuille faire ajouter d’autres travaux à ces services essentiels.
La grève débutera à 0 h 1 dans la nuit de jeudi à vendredi pour se poursuivre jusqu’à 7 h vendredi matin. Elle recommencera ensuite à 22 h vendredi soir pour se poursuivre jusqu’à 7 h lundi matin.
Points en litige
Plusieurs points sont en litige: les salaires, la formation, l’autonomie professionnelle, le suivi de la sous-traitance. Ces points sont abordés dans un rapport, dont les parties avaient convenu, lors de la dernière négociation.
Ce rapport devait permettre de ramener l’expertise des ingénieurs au sein du gouvernement, selon M. Martin. Ceux-ci sont en effet moins rémunérés que dans les firmes privées de génie-conseil. Il rapporte un salaire moyen de 82 710 $ pour un « ingénieur standard » au sein du gouvernement. Le maximum de l’échelle salariale est de 95 859 $.
Ce rapport traite de rémunération, mais aussi de mentorat entre ingénieurs plus et moins expérimentés, de projets qui représentent un défi pour les ingénieurs et qui sont aptes à les stimuler dans le développement de leur carrière.
M. Martin affirme que ce rapport, d’une importance cruciale pour l’APIGQ, a été carrément « tabletté » par le gouvernement. « Le gouvernement a pris le rapport Gendreau et il l’a mis à la poubelle. Il refuse d’en parler », soutient le président du syndicat.
Les ingénieurs, qui avaient fondé beaucoup d’espoir dans la mise en application de ce rapport, se sentent donc « trahis ». « Le gouvernement a une obligation morale de discuter avec nous du rapport, de son application. Ce qui a permis de signer la convention, la dernière fois (en 2017), c’est ce comité indépendant », s’est exclamé M. Martin.
Joint au téléphone, le Conseil du trésor n’a pas voulu commenter les moyens de pression des ingénieurs du gouvernement. Il a toutefois indiqué que « les négociations se poursuivent à la table ».