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Productivité: l’IA générative, solution incontournable pour les PME

Courrier des lecteurs|Mis à jour à 10h03

Productivité: l’IA générative, solution incontournable pour les PME

(Photo: 123RF)

Un texte de Daniel Caramori, vice-président, relations avec les membres et services, Chambre de commerce du Canada et de Patrick Gill, directeur principal, opérations et partenariats, Laboratoire de données sur les entreprises (LDE), Chambre de commerce du Canada

COURRIER DES LECTEURS. Récemment, le gouverneur de la Banque du Canada a souligné que la croissance de la productivité est le talon d’Achille du pays. Le Québec, comme l’ensemble du Canada, fait face à un défi majeur: la baisse des niveaux de productivité. Au cours des dix dernières années, la productivité au Canada n’a augmenté que de 0,9% par an, avec un rendement au Québec généralement inférieur à la moyenne nationale.

La faible concurrence au sein des secteurs, la sous-utilisation d’une main-d’œuvre hautement qualifiée, la prédominance de petites entreprises et l’insuffisance des investissements dans les équipements industriels et la recherche sont autant de facteurs qui ont alimenté cette tendance. Conséquence directe: le Canada se classe comme le deuxième pays le moins productif du G7.

Accroître notre productivité n’est pas seulement un impératif économique, c’est aussi un impératif sociétal. Une faible productivité se traduit par des salaires plus bas, des revenus fiscaux réduits pour des services publics et une incertitude quant à l’emploi, mettant en péril le niveau de vie et la stabilité économique de chacun.

Pour les PME québécoises, ces enjeux sont particulièrement aigus. Les dirigeants de petites entreprises sont souvent contraints de jongler avec des ressources limitées, des processus manuels et une concurrence féroce. En automatisant les tâches de faible valeur, l’IAg libère du temps pour les travailleurs, les encourageant ainsi à se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée, tout en rendant le travail plus productif à moindre coût. Par exemple, pour une PME, l’IAg peut automatiser la génération de contenu, les expériences clients personnalisées, l’automatisation des tâches, ainsi que prendre des décisions fondées sur des données.

L’avantage? Avec l’IAg, les coûts de mise en œuvre de l’IA sont beaucoup moins coûteux et facilitent de façon significative sa mise en œuvre.

Dans un nouveau rapport intitulé «Promouvoir la productivité», le Laboratoire de données sur les entreprises (LDE) de la Chambre de commerce du Canada prévoit que, selon le rythme d’adoption par les entreprises, l’IAg pourrait accroître la productivité du Canada de 1% à 6% au cours de la prochaine décennie.

Pourtant, malgré ces prévisions prometteuses, les trois quarts des entreprises québécoises et canadiennes n’ont pas encore exploré l’IAg, une hésitation qui pourrait coûter cher à tous. Le rapport indique également que l’adoption de cette technologie pourrait prendre jusqu’à six ans avant d’atteindre un taux de 50%, un délai bien trop long pour rester compétitifs sur la scène mondiale.

Cette réalité est particulièrement inquiétante pour le Québec, qui abrite pourtant une expertise de pointe en intelligence artificielle. Alors que Montréal, avec ses universités et ses institutions de recherche de renommée mondiale, est à l’avant-garde de l’innovation en IA, seulement 10% des entreprises québécoises ont adopté l’IAg, contre 18% en Ontario.

Selon Statistique Canada, en 2023, 54% des entreprises québécoises ont rapporté une forme ou une autre de déficit de compétences parmi leurs employés. Au début de 2024, 34% des entreprises québécoises ont déclaré rencontrer des difficultés à recruter les employés qualifiés dont elles avaient besoin. L’IA générative pourrait combler ces lacunes en automatisant les tâches routinières, libérant ainsi les employés pour des tâches à plus forte valeur ajoutée, améliorant ainsi la productivité globale.

Cependant, seuls 14% des entreprises canadiennes ont adopté l’IA générative pour améliorer leurs produits et services. Ces pionniers, présents dans toutes les régions du Québec et du Canada, montrent la voie à suivre. Il est crucial que les petites entreprises québécoises saisissent rapidement cette occasion pour rester compétitives, se positionner en leaders de leur secteur et garantir leur avantage concurrentiel dans un monde en constante évolution technologique.

L’appel à l’action pour les entreprises canadiennes, notamment les petites entreprises du Québec, est clair: innover dès maintenant. L’adoption de l’IAg commence par des petites victoires grâce à des projets pilotes à petite échelle, permettant de tester la faisabilité et l’impact. Cette approche prépare les employés à un avenir où l’IA sera au cœur de leurs processus de travail, assurant ainsi une transition en douceur et une amélioration continue de la productivité.

L’IAg n’est pas seulement un outil de productivité, c’est un catalyseur pour un renouveau économique. Elle est la clé qui ouvrira les portes d’une nouvelle ère d’efficacité et d’innovation, garantissant la prospérité de notre nation pour les générations futures. Pour rester compétitifs sur la scène mondiale, il est impératif que les décideurs politiques et les entreprises collaborent afin de créer un environnement propice à l’adoption rapide de l’IAg.