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Trouver le soutien approprié pour innover

Simon Lord|Édition de la mi‑Décembre 2022

Trouver le soutien approprié pour innover

Selon le Conseil de l’innovation du Québec, l’écosystème québécois de soutien à l’innovation regroupe 650 organismes. (Illustration: Camille Charbonneau)

INNOVATION. L’écosystème québécois de soutien à l’innovation est riche en ressources. Selon le Conseil de l’innovation du Québec, il regroupe au-delà de 650 organismes. Survol des différents acteurs, des services offerts et des avantages d’y recourir. 

Sans le coup de main fourni par une poignée d’organismes de soutien, Mathieu Raad estime que l’entreprise qu’il dirige et qu’il a cofondée, SmartBiotic, n’aurait pas le succès qu’elle connaît aujourd’hui. 

SmartBiotic développe et commercialise une série d’applications visant à aider les docteurs à calculer la dose optimale de médicament à prescrire à un patient. Depuis juin dernier, l’entreprise est incubée au Centech, à Montréal. Une collaboration qui devrait durer deux ans. Déjà, les retombées sont au rendez-vous. « Cette semaine, on a commencé à travailler avec le CHU Sainte-Justine pour y implanter notre solution, raconte Mathieu Raad. Sans le Centech, on n’aurait jamais eu cette possibilité. Ce sont eux qui nous ont mis en contact avec la bonne personne. C’est un gros coup d’accélérateur. » 

Au-delà du Centech, SmartBiotic est soutenue également par le Conseil de l’innovation du Québec, entre autres, de même que par l’Institut TransMedTech. Ce dernier aide notamment l’entreprise à naviguer dans la réglementation qui encadre le type de technologie qu’elle développe.

SmartBiotic bénéficie par ailleurs des bons d’incubation du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, un programme de soutien financier pour les jeunes entreprises innovantes à fort potentiel de croissance. « Je suis Français d’origine, dit Mathieu Raad. Et je dois le dire, je suis bluffé de voir tout le soutien offert. »

 

Du médical au manufacturier 

L’écosystème offre un peu de tout pour tous les goûts… et tous les secteurs. 

À Longueuil, par exemple, le Digifab QG a pour objectif d’aider les entreprises de partout au Québec à réussir leur transformation numérique. 

Pour y arriver, l’organisme dispose d’un centre de 1000 pieds carrés permettant notamment aux entreprises d’expérimenter concrètement différentes technologies, comme des robots, avant de s’engager et d’investir. Son équipe de dix experts, issus de milieux manufacturiers, est également disponible pour accompagner les PME dans leur transformation. « Nos services sont utiles, quel que soit le stade de maturité technologique de l’entreprise. Du diagnostic à l’élaboration d’un plan d’action priorisant les projets numériques à mettre en place, on se voit vraiment comme des provocateurs d’innovation », explique Rémi Taurines, expert en transformation numérique et en développement des affaires au Digifab QG.

Cette année seulement, l’organisme a accompagné une centaine d’entreprises. Il a par exemple soutenu Labplas, un fabricant de produits d’analyse pour laboratoires basé à Sainte-Julie, à lancer une cellule d’innovation en interne pour optimiser ses opérations à long terme.

Il a également aidé Loop Mission, un producteur de boissons montréalais, à sélectionner une solution technologique de suivi en temps réel de la production de même qu’un outil de gestion documentaire d’usine sans papier. Le Digifab QG a finalement aidé bon nombre d’autres entreprises, comme Delta Star et Acier Sélect, à mettre en place un plan numérique.

« Nos services sont payants, note Rémi Taurines. Mais comme on a des subventions qui couvrent de 75 % à 90 % des coûts, le tout est très avantageux pour les entreprises, qui obtiennent un accompagnement solide à prix réduit. »

 

Vue d’ensemble 

L’écosystème québécois de soutien à l’innovation est vaste. C’est sa force, mais c’est également un défi pour les entreprises, qui ont parfois de la difficulté à s’y retrouver. Quels types d’aide sont offerts, et quel organisme offre quel service ? 

Les soutiens peuvent être classés en trois catégories, explique Benoit Labbé, directeur principal des partenariats et des écosystèmes au Conseil de l’innovation du Québec. 

La première catégorie de soutien est celle de l’aide à la recherche et au développement. Bon nombre d’organismes peuvent intervenir à cette étape, mais Benoit Labbé mentionne les trois principales. 

Il y a d’abord les RSRI, ou Regroupements sectoriels de recherche industrielle. On en compte neuf, et chacun d’entre eux se spécialise dans un domaine d’innovation. Prompt, par exemple, est en charge des technologies de l’innovation. Prima se spécialise dans les matériaux avancés.

« Les RSRI sont des organismes d’intermédiation qui mettent en relation des entreprises avec des chercheurs, précise Benoit Labbé. Ils peuvent également offrir un soutien financier de 25 % à 80 % d’un projet innovant. C’est loin d’être banal. » 

Le second organisme à garder en tête, en ce qui a trait l’aide à la recherche et au développement, est Investissement Québec — CRIQ, un centre de recherche industrielle appliquée. Celui-ci offre une large gamme de services allant du conseil stratégique au soutien technique en passant par le financement. « C’est très intéressant, notamment pour tout ce qui touche au manufacturier et à l’industrie 4.0 », explique Benoit Labbé. 

Le dernier organisme important en aide à la recherche et développement est Axelys, la société de valorisation de la recherche du Québec. Son rôle : trouver des entreprises intéressées à commercialiser des innovations développées dans les milieux universitaires.

 

Conseil technologique 

La seconde catégorie de soutien offert par l’écosystème est celle du soutien à l’innovation. Dans cette catégorie, on retrouve une offre des services allant de l’élaboration du plan stratégique aux prévisions financières au conseil en ressources humaines. 

On parle ici, par exemple, des espaces régionaux d’accélération et de croissance, de l’Institut de développement de produits, d’Inno-centre et de l’ADRIQ, avec son Réseau conseil en technologie et en innovation. 

Enfin, la troisième catégorie d’aide est celle du soutien aux jeunes pousses. « Il y a des incubateurs et des accélérateurs un peu partout au Québec, dit Benoit Labbé. À Montréal, il faut s’adresser à Startup Montréal pour obtenir des renseignements. Ailleurs au Québec, il faut parler avec le Main, le Mouvement des accélérateurs d’innovation du Québec. »

Au-delà du soutien à strictement parler, l’écosystème d’innovation a donné naissance à d’autres initiatives intéressantes pour les entreprises, comme les prix Innovation, de l’ADRIQ.

« Finalement, c’est important de souligner les bons coups, dit Pascal Monette, PDG de l’organisme. C’est une marque de confiance pour une entreprise. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, ça attire les meilleurs et ça souligne le travail des équipes en place en plus d’encourager toute l’entreprise à continuer d’innover. »

Ça aussi, ça donne un bon coup de pouce à l’innovation.

 

 

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Petit glossaire de l’innovation 

Innovation : Mise en œuvre d’une idée nouvelle qui crée de la valeur, que celle-ci touche aux produits, aux services, aux processus de production ou à tout autre aspect de l’entreprise. 

Intermédiation : Processus par lequel un organisme est chargé de mettre en relation deux ou plusieurs parties. 

Recherche et développement : Ensemble des étapes liées à la recherche de l’innovation, de la conception à la fabrication d’un nouveau produit en passant par sa mise au point. 

Stade de maturité technologique : Degré actuel d’intégration des nouvelles technologies numériques d’une entreprise. 

Transformation numérique : Adoption stratégique de technologies numériques visant à améliorer notamment les processus, la productivité, l’expérience client ainsi que la gestion des risques et des coûts.