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La compétitivité du Canada dépend d’une implication avec la Chine

Le courrier des lecteurs|Publié le 23 février 2024

La compétitivité du Canada dépend d’une implication avec la Chine

(Photo: courtoisie)

Un texte de Sarah Kutulakos, directrice exécutive et cheffe des opérations, Conseil d’affaires Canada-Chine


COURRIER DES LECTEURS. Récemment, le Conseil d’affaires Canada-Chine (CCBC) a publié les résultats de son plus récent sondage sur l’état des affaires entre le Canada et la Chine.

Tous les deux ans, ce sondage évalue les performances, le sentiment et les obstacles reliés aux affaires bilatérales.

Habituellement, nous constatons des améliorations sur divers aspects, mais cette fois-ci, les nouvelles sont presque qu’entièrement négatives.

Bien que des enquêtes similaires menées auprès d’entreprises aux États-Unis et en Europe révèlent également une détérioration des perspectives d’affaires avec la Chine, les résultats de notre sondage sont davantage négatifs, nous laissant craindre que la compétitivité mondiale du Canada pourrait être compromise par notre manque d’engagement. 

Tous les sondages comparatifs reflètent une politisation de l’environnement d’affaires, mais pour les entreprises canadiennes, la politique agit comme un frein plus important.

Le risque géopolitique est maintenant perçu comme le principal obstacle, particulièrement avec les relations Canada-Chine prises au milieu des dynamiques États-Unis-Chine.

De plus, le voyage (2e principal obstacle) est devenu un défi politique avec des itinéraires à seulement 10% de la capacité d’avant COVID-19.

Avec le retour en 2021 des «deux Michael», on anticipait à une reprise progressive des dialogues bilatéraux, ce qui tarde à se produire. Ce n’est pas le cas pour nos pays alliés et concurrents. 

Avec un ratio du commerce au PIB de 62%, la prospérité du Canada dépend de notre engagement avec le plus de pays possible et il est impératif d’être compétitifs d’être compétitif dans un marché significatif comme la Chine.

En effet, bien que la croissance de 5,2% l’année dernière puisse sembler décevante, la Chine continue de représenter le tiers de la croissance du PIB mondiale.

Le marché chinois étant déjà un marché avec une concurrence locale et étrangère effrénée (4e obstacle dans le sondage), les points mentionnés ajoutent une couche de complication pour les entreprises canadiennes.

Ainsi, les entreprises canadiennes doivent être sans failles et très compétitives. Pour cela, elles ont besoin d’un environnement commercial transparent et prévisible. 

Un pays qui ne maintient pas un engagement continu à plusieurs niveaux, comme le Canada, risque d’être surpris lorsque des décisions apparemment arbitraires sont prises.

En effet, des secteurs tels que le bœuf et la nourriture pour animaux ont été exclus d’un marché en croissance au cours des dernières années, sans signes réalistes d’une possible résolution.

Il existe une longue liste de pays, tels que les États-Unis, l’Australie, la France et l’Allemagne, qui ont maintenu ou repris des dialogues bilatéraux et dont les responsables se rencontrent régulièrement, diminuant le risque de décisions arbitraires et qui augmentent leurs exportations aux dépens du Canada. 

Le seul point positif du sondage était la perception envers la «marque Canada», qui continue d’avoir une valeur significative auprès des consommateurs chinois et qui peut être exploitée par plus d’entreprises si l’environnement commercial bilatéral s’améliore.

Nous sommes encouragés de constater que la position enviable de la «marque Canada» récompense ceux qui sont prêts à persévérer, mais nous espérons que nos gouvernements reprendront le dialogue afin que le Canada puisse tirer davantage parti de la force de sa marque et retrouver sa compétitivité dans plusieurs secteurs clés de notre économie.

 

 

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