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Marier les données et la gouvernance avec Prodago

Emmanuel Martinez|Mis à jour le 13 juin 2024

Marier les données et la gouvernance avec Prodago

«Je suis fier de ce qu’on fait, car on a un outil vraiment unique», explique Mario Cantin, fondateur et président de Prodago.

Deux fois citée par la prestigieuse firme Gartner ces dernières années pour son approche innovante, la start-up montréalaise Prodago espère conquérir le monde en matière de gestion de données.

Faisant déjà affaire avec de nombreux ministères fédéraux et de grandes institutions financières canadiennes, la PME fondée en 2013 mise sur une solution qui permet aux organisations de se conformer plus facilement aux lois, normes et politiques internes requises en matière de gestion de données, que ce soit pour la protection des renseignements personnels, le transfert de données, la traçabilité, les métadonnées, le recours à l’intelligence artificielle, etc.

Durant les cinq dernières, Prodago, dont le nom est tiré des premières syllabes de «Project Data Governance», a bâti une vaste banque de connaissance de plus de 3000 pratiques opérationnelles pour la gestion et la gouvernance de données. Par exemple, pour la Loi 25 sur la protection des renseignements personnels, la PME peut fournir des gabarits et la marche à suivre pour s’y conformer. Elle peut le faire pour plus de 150 lois ou normes, ici, mais aussi aux États-Unis, en Europe et en Asie. 

«On a une obsession pour l’opérationnalisation de différents types d’encadrement», déclare son fondateur et président Mario Cantin en entrevue.

Prodago a également développé une intelligence artificielle qui est en mesure de prendre un cadre réglementaire et de le déduire en activités opérationnelles en puisant dans cette base de connaissance.

«On rentre un cadre et l’IA sort un plan de match opérationnel, soutient le dirigeant. Elle explique exactement ce qui doit être fait et qui doit le faire. On est des pionniers en matière d’IA. Je suis fier de ce qu’on fait, car on a un outil vraiment unique.»

 

Comprendre les besoins d’affaires

La montée de l’IA est en soi au cœur du modèle d’affaires de cette entreprise, car l’IA nécessite de poser une foule d’action afin de respecter la vie privée, la gestion des données, l’éthique, etc.

«J’ai la capacité de bien saisir les besoins d’affaires et la gestion des données, explique Mario Cantin qui a travaillé dans de grandes institutions financières dans le passé. J’ai compris qu’il y a une énorme difficulté à orchestrer tout cela.»

Il a vu de ces yeux des échecs de plusieurs centaines de millions de dollars liés aux données, car trop de changements compliqués étaient nécessaires. Il a donc saisi l’impératif de bien arrimer les objectifs d’affaires avec la transformation de la gestion des données.

«Mon approche, c’est que tu te sers de tes projets pour identifier tes priorités en matière de gestion de données et de gouvernance, et que tu agis spécifiquement là-dessus, dit-il. Tu utilises tes projets comme vecteurs de transformation.»

Face aux défis d’orchestration, qui nécessitent souvent de passer d’une technologie à une autre, de répondre à un cadre réglementaire et de faire travailler différents départements ensemble, Prodago vient appuyer la planification, l’exécution, la surveillance et la gouvernance dans les projets de gestion de données et d’IA.

Une grosse année

Prodago s’attend à une année 2024 fort occupée.

«On vivra une forte croissance, dit le patron. On compte multiplier de deux à cinq fois les revenus par rapport à 2023. On pense qu’on atteindra 10 millions de dollars en revenus au minimum, grâce à la commercialisation de notre logiciel qui a commencé il y a six mois.»

L’entreprise désire s’allier à de grands intégrateurs de solutions et à des clients qui sont préoccupés par la gouvernance des données. Que ce soit avec Microsoft, EY et KPMG, Prodago estime que ces grandes entreprises ont besoin d’un coup de main pour que leurs clients soient en mesure d’atteindre les requis nécessaires afin que leurs projets liés aux données soient couronnés de succès.

Comptant sur une trentaine d’employés, la PME montréalaise souhaite doubler ses effectifs d’ici six mois. Que ce soit à la commercialisation, au support technologique ou pour le développement du logiciel, les besoins sont immenses. Ces embauches auront lieu non seulement au Québec, mais aussi à l’étranger.

«On a un beau mélange de gens qui travaillent au Québec et d’autres qui sont à l’international, note le président. J’ai des employés en Inde, en Indonésie, en France et aux États-Unis.»

La PME tire ses revenus de la consultation et de la stratégie, mais surtout d’abonnement à son logiciel.

«On entreprend une commercialisation plus large, ajoute Mario Cantin. C’est ambitieux, mais on a quelque chose de vraiment unique. C’est une solution qui n’existe nulle part ailleurs.»