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130 banques promettent de faire plus pour «verdir» la finance

AFP|Publié le 24 septembre 2019

130 banques promettent de faire plus pour «verdir» la finance

(Photo: 123RF)

INVESTISSEMENT RESPONSABLE. Plus d’une centaine de banques internationales se sont engagées lundi depuis New York à redoubler d’efforts pour accélérer le «verdissement» de la finance et faire œuvre de davantage de transparence quant aux conséquences de leur activité sur la société.

Au total, quelque 130 établissements bancaires de 46 pays au total ont signé dimanche une charte de principes pour «une banque responsable» à l’occasion de l’assemblée générale des Nations unies réunie à New York. 

Ces établissements représentent collectivement 47 000 milliards de dollars d’actifs et ainsi plus du tiers de l’industrie bancaire mondiale.

«En adhérant à ces principes, les banques affirment croire que seule une société inclusive fondée sur la dignité humaine, l’égalité et l’utilisation raisonnée des ressources naturelles peut permettre aux clients particuliers et entreprises de prospérer», précise la déclaration publiée sur le site de l’Initiative financière du programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP FI).

Réunis sous six grandes catégories, ces principes portent notamment sur la mise en œuvre de politiques plus favorables à l’environnement et à la lutte contre le réchauffement climatique, le développement d’une culture de «banque responsable» au sein des entreprises et l’élaboration d’indicateurs dédiés pour évaluer l’influence des activités bancaires sur le reste de la société.

Évaluation régulière

Les établissements bancaires doivent notamment mettre les bouchées doubles pour mieux aligner leurs stratégies sur les objectifs de développement durable des Nations unies et de l’accord de Paris sur le climat, signé en 2015 et dont le but est de contenir le réchauffement à +1,5°C d’ici la fin du siècle.

Les signataires promettent aussi «de faire une évaluation périodique de la mise en œuvre individuelle et collective de ces principes et d’être transparents quant à (leurs) impacts positifs et négatifs ainsi qu’à (leur) contribution aux objectifs de la société», détaille la déclaration de l’UNEP FI.

«On a de grandes déclarations de principes, mais sans actions de court terme sur leur activité. (…) Rien n’est dit concrètement sur le financement des énergies fossiles, ce qui est assez inquiétant», a nuancé auprès de l’AFP Lucie Pinson, porte-parole de l’association Les Amis de la Terre.

«On attend des actes immédiats par les signataires car on sait déjà qu’on n’atteindra pas la neutralité carbone d’ici 2050 et on ne respectera pas les accords de Paris avec le maintien d’investissements vers des compagnies qui construisent toujours de nouveaux projets de charbon, de pétrole ou de gaz», déplore cette porte-parole.

Du côté français, les groupes BNP Paribas, Société Générale, BPCE, Crédit Agricole et La Banque Postale comptent parmi les signataires.

Dans le cadre de ces principes, une trentaine de banques de différents pays, dont BNP Paribas, BPCE ou encore Crédit Agricole, ont pris des engagement supplémentaires et plus précis pour financer le développement d’une économie pauvre en émissions de carbone et plus respectueuse de l’environnement.

«Malus/Bonus»

Natixis a notamment annoncé lundi le lancement d’un mécanisme interne de bonus/malus appliqué à son portefeuille de financements visant à favoriser sur le temps long les investissements «verts». Fruit d’un an et demi de conception, ce mécanisme dit de «Green weighting factor» doit encourager les financements verts au sein du groupe en augmentant les exigences de capitaux pour les investissements dans des actifs considérés comme polluants ou peu respectueux de l’environnement.

De son côté, BNP Paribas a indiqué avoir consacré 168 milliards d’euros de financements en faveur de la transition énergétique et s’est engagé lundi «à financer la transition écologique des navires à hauteur d’un milliard d’euros d’ici 2025».

Crédit Agricole SA a réaffirmé son objectif de devenir numéro européen de l’investissement responsable d’ici 2022, grâce notamment à sa sortie programmée du charbon thermique en 2030 dans l’UE et les pays de l’OCDE.

Société Générale a pour sa part annoncé lundi vouloir lever 120 milliards d’euros pour la transition énergétique d’ici 2023.

Les 31 banques signataires promettent en outre d’établir et de rendre publics des objectifs spécifiques de réorientation de leurs portefeuilles d’investissements «dans un délai maximum de trois ans après la signature de ces engagements», selon leur déclaration publiée lundi.