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MENTORAT, PARRAINAGE ET COACHING. Quel genre de relation désignent exactement les termes mentorat, coaching et parrainage ?
Mentorat
L’Odyssée d’Homère raconte que Mentor est celui qui a conseillé et guidé le fils d’Ulysse après que le souverain eut quitté son royaume pour prendre part à la guerre de Troie. Plusieurs siècles plus tard, ce prénom est devenu synonyme d’accompagnateur avisé, même s’il évoque davantage Yoda, le Grand Maître Jedi dans l’imaginaire populaire.
« Un mentor, c’est des oreilles qui te parlent et qui t’aident à structurer tes idées. C’est aussi un grand coeur, parce qu’il s’engage bénévolement », résume Pierre Duhamel, directeur général de la Fondation de l’entrepreneurship, qui gère le Réseau M. « C’est de l’écoute active au cours de laquelle le mentor apprend tout autant que le mentoré, car il s’agit d’un partage d’expériences. Ils sont avant tout dans le savoir-être. »
Une relation mentorale, ou dyade, vise le développement professionnel harmonieux au sens large du terme. Elle consiste généralement en rencontres à intervalles réguliers qui s’étendent sur une ou plusieurs années. Elle peut être informelle ou encadrée, que ce soit par un programme interne d’entreprise ou par une organisation externe. Cette dernière offre un service gratuit ou un service pour un montant forfaitaire destiné à couvrir ses frais de gestion. « Au Réseau M, nous avons une structure éthique très forte, afin que le rapport soit le plus désintéressé possible », ajoute M. Duhamel.
Coaching
Une autre forme d’accompagnement a prospéré en parallèle : le coaching (seul le vocable anglophone est utilisé dans le domaine). Comme son pendant sportif, ce processus vise à atteindre un objectif précis ou à surmonter un obstacle qui nuit au développement professionnel. Le savoir-faire est davantage mis de l’avant. « Il s’agit d’une relation le plus souvent rémunérée et circonscrite dans le temps, durant laquelle un coach professionnel va travailler avec son client sur un enjeu à régler ou à améliorer », explique Caroline Phaneuf, consultante senior chez Analys, un cabinet-conseil en développement organisationnel et de carrière.
Le questionnement menant à des prises de conscience puis à la mise en action est au coeur de cette démarche. Certains coachs vont suggérer des solutions et donner des conseils, d’autres non. À l’inverse du mentorat, le supérieur hiérarchique peut être tenu au courant des progrès de son employé ou gestionnaire coaché. « Le mentor ne porte jamais sur ses épaules le résultat de sa relation, mais si le coach ne génère jamais de résultat, c’est sûr que d’autres clients ne feront pas appel à lui », fait valoir Yvon Chouinard, lui-même chef de pratique chez Pauzé Coaching, en plus d’être président d’Isotope Conseil et président sortant de l’organisme Mentorat Québec.
Parrainage
La troisième grande forme d’accompagnement, le parrainage, possède au Québec un double sens. « Le parrainage est surtout utilisé pour faciliter l’intégration de nouveaux employés dans une organisation ou encore des immigrants dans leur premier emploi au Québec ; le parrain est une ressource à qui l’on peut poser toutes ses questions, précise Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés. Le second sens, qui se rapproche davantage de la notion anglophone de sponsoring, signifie qu’une personne d’expérience – le sponsor – fait la promotion d’un protégé, qu’elle pose des gestes concrets pour faire avancer sa carrière. » Diverses variations de cette notion – dont le caractère public s’éloigne de la confidentialité et de la discrétion des deux précédents – sont mises en oeuvre par des entreprises et des associations.