Lyne Leblanc, présidente d’ICF Québec
MENTORAT, PARRAINAGE ET COACHING. Quand un travailleur recherche un coach pour l’accompagner dans un processus de changement, il a l’embarras du choix : coach professionnel, coach de vie, coach de gestion, coach de performance, coach de développement d’affaires, coach exécutif…
Comme il ne s’agit pas d’une profession à titre réservé, aucune formation ni certification n’est nécessaire pour proposer de tels services. Les écoles et instituts qui offrent des cours sont légion, et leurs programmes varient du coaching proprement dit à la programmation neurolinguistique (PNL) en passant par plusieurs autres approches de croissance personnelle et professionnelle. « Le terme est un peu galvaudé, admet Daniel Beaulé, accompagnateur stratégique et conseiller en gestion au sein d’Altius Coaching. Mais dans tous les cas, la ligne à ne jamais dépasser est d’essayer de régler les problèmes personnels passés. À ce moment-là, il faut référer la personne à un psychologue. »
L’International Coach Federation (ICF) s’est donné comme mission de « crédibiliser » cette pratique. « Avec un peu plus de 33 000 membres dans environ 140 chapitres à travers le monde, c’est la plus grande instance qui s’assure de la pertinence des formations, de la déontologie et de l’expérience des coachs », affirme la présidente d’ICF Québec, Lyne Leblanc. Ainsi, après avoir suivi une formation reconnue dans l’une des écoles partenaires, il est possible de faire une demande de certification auprès de l’ICF. Selon l’expérience acquise, le titre de coach associé certifié (ACC), de coach professionnel certifié (PCC) ou de maître-coach certifié (MCC) est décerné après des examens. « Ces titres garantissent que la personne adhère à un code de déontologie et à une obligation de formation continue », fait valoir Mme Leblanc, elle-même PCC.
Ce qui ne veut pas dire que les autres coachs qui ne détiennent pas de titres de l’ICF sont moins bons, nuance Sara Gilbert, fondatrice de Développement des affaires Strategist (e). « J’ai une certification PNL et toutes les heures nécessaires, mais j’ai préféré développer ma propre approche plutôt que d’adhérer à l’ICF, illustre-t-elle. Je ne coache pas seulement l’entrepreneur qui me sollicite, mais aussi son équipe directe. » En général, le coaching consiste en un accompagnement individuel.
Pour cette même raison, certains coachs exécutifs – qui travaillent avec les membres des cadres supérieurs et des hauts gestionnaires – de Proaction international sont certifiés, tandis que les « équipes de coaching de performance » de l’entreprise ne le sont pas. Ces dernières oeuvrent auprès de plusieurs personnes à la fois afin d’améliorer l’ensemble des processus organisationnels d’un service, par exemple.
« Qu’elle soit certifiée ou non, une fois qu’une personne a appris les compétences et les outils de base du coaching – qui sont les mêmes pour toutes les spécialités – elle choisit la « niche » qui va être la sienne », précise Lyne Leblanc. Le coach de vie s’attardera davantage sur la vie personnelle du coaché, le coach exécutif sur les responsabilités des gestionnaires de haut niveau en place ou en devenir, le coach de carrière sur la progression professionnelle à long terme, et ainsi de suite.
Ressource interne ou externe ?
Le coaching peut être fait par un consultant externe ou par une ressource interne. Il fait partie par exemple des fonctions de la directrice des ressources humaines de Coopsco, Geneviève Ducharme, ACC. « Je respecte la confidentialité de nos échanges, donc la relation de confiance peut s’établir, assure-t-elle. Et comme je connais les valeurs et la mission qui guident l’entreprise, je peux questionner les gestionnaires en ce sens. »
Dans la même optique, l’un des objectifs de Proaction International est de former quelques coachs internes qui poursuivront le travail une fois leur mandat terminé. « Nous leur laissons des plans de formation et de suivi pour qu’ils puissent en former d’autres », précise son vice-président opérations pour le Québec, Martin Vallée.
Paramètres flexibles
La durée d’un processus de coaching varie selon le besoin exprimé, mais également selon la méthode employée. Ainsi, si Geneviève Ducharme privilégie les mandats de cinq rencontres sur une période d’environ trois mois, Sara Gilbert « débute toujours » par un mandat d’un an avec des rencontres « maximum aux 30 jours », qui peut se prolonger par la suite. Dans les deux cas, les coachés repartent avec des « devoirs » à faire entre chaque séance.
« Il faut prendre le temps d’établir le besoin du client et d’élaborer un plan d’action pour lui permettre d’atteindre son objectif, détaille Mme Leblanc. Rien n’empêche ensuite d’entreprendre un second mandat avec un autre objectif, mais le coaching ne doit pas devenir une relation de dépendance. »
Les tarifs diffèrent beaucoup d’un besoin et d’un coach à l’autre. Certains facturent selon un taux horaire, alors que d’autres privilégient le paiement forfaitaire.
Comment choisir ?
Une fois que la spécialité recherchée, la méthode d’accompagnement, la durée et le tarif souhaités sont déterminés, comment choisit-on le coach qui nous convient ? En le magasinant !
« C’est une question de chimie », fait valoir Mme Leblanc. Quelques appels exploratoires sont de mise ; ils permettent de s’informer des qualifications du coach potentiel et de sa connaissance de la problématique visée. Des rencontres en personne sont aussi possibles, souvent gratuitement. « Le coach doit s’assurer qu’il a l’expertise recherchée, ajoute Sara Gilbert. Sinon, il peut offrir des références. » Une banque de coach certifiés ICF Québec se trouve également sur le site web de l’organisme.
« La confiance est primordiale, car le client doit être parfaitement à l’aise de dire à son coach tout ce qui lui passe par la tête pour pouvoir faire les prises de conscience qui l’amèneront à se motiver à passer à l’action », conclut Geneviève Ducharme.