Aujourd’hui, porter des vêtements inspirés du sport est omniprésent. «Le confort est devenu très important dans notre manière de nous habiller. Il ne peut plus être délogé», commente Sophie Lemahieu, commissaire de l’exposition au Musée des arts décoratifs qui s’ouvre mercredi et prend fin le 7 avril. (Photo: 123RF)
À moins d’un an des JO, une nouvelle exposition à Paris raconte la naissance du vêtement de sport devenu indétrônable, et l’émancipation des corps et vestiaires féminins à travers les exercices sportifs.
Aujourd’hui, porter des vêtements inspirés du sport est omniprésent. «Le confort est devenu très important dans notre manière de nous habiller. Il ne peut plus être délogé», commente Sophie Lemahieu, commissaire de l’exposition au Musée des arts décoratifs qui s’ouvre mercredi et prend fin le 7 avril.
L’exposition «Mode et sport, d’un podium à l’autre» explorant les liens qui unissent les deux univers de l’Antiquité à nos jours est la deuxième sur cette thématique après «La mode en mouvement», en cours au Palais Galliera, musée de la mode de Paris.
Dans les premiers exercices physiques pour les femmes comme l’archerie qui se pratique en corset et chapeau, «l’élégance prime sur la performance», souligne Sophie Lemahieu.
C’est l’équitation qui apporte une première émancipation féminine importante. Sur un tableau, Marie-Antoinette est représentée à cheval, en pantalon, ce qui est «d’une énorme modernité au XVIII siècle».
Le cyclisme permet de franchir un pas de plus: les robes de l’époque ne sont pas adaptées et cèdent la place à un pantalon bouffant qui donne l’apparence d’une jupe.
C’est dans les années folles que le sport est particulièrement à l’honneur. Jean Patou, Jeanne Lanvin, Gabrielle Chanel ou Elsa Schiaparelli retranscrivent l’univers sportif dans leurs pièces haute couture.
«Dans les années 20, les couturiers vont développer ce qui est le premier vêtement de sport. Même en français on trouve ce mot dans les revues, ce qui n’est pas rien», souligne Sophie Lemahieu.
Le couturier Jean Patou va raccourcir la jupe plissée de Suzanne Lenglen, première star internationale du tennis, pour mieux mettre en valeur son «jeu chorégraphique». Elle va ensuite poser pour lui, lançant le concept de sportifs égéries du grand luxe…
Les nageuses «font reculer la pudeur et accepter une autre manière de voir le corps» féminin, poursuit la commissaire.
La championne de natation Annette Kellerman va adopter dès les années 1900 un maillot de bain une pièce comme les hommes pour être plus performante.
Gertrude Ederle, première femme à traverser la Manche à la nage en 1926, est enduite de graisse pour se préserver du froid et porte un deux-pièces.
Une partie plus étonnante de l’exposition est consacrée aux «sportifs-stylistes» comme le champion de tennis René Lacoste ou encore Emilio Pucci, skieur membre de l’équipe olympique italienne dans les années 30 ou Ottavio Missoni, champion du monde du 400 mètres et leur manière d’envisager la mode.