Sylvie Baril, VP culture et talent à La Turquoise (Photo: courtoisie)
SPÉCIAL 300 PME. La concurrence est féroce dans le domaine des services professionnels et les employeurs doivent user de créativité pour fidéliser les troupes en misant sur le développement des talents et le bien-être des employés.
La Turquoise: parcours personnalisé
Il y a quatre ans, après un début de carrière en éducation à l’enfance, Emmanuelle Nolan a pris la voie du secteur de l’assurance. Aujourd’hui, elle est chef d’équipe en assurance de dommages des particuliers à La Turquoise. Une progression rapide. « J’ai choisi ce domaine parce que j’avais soif d’apprendre, de me développer au quotidien, précise-t-elle. Notre employeur est à l’écoute et les conditions sont réunies pour nous épanouir. »
En plus d’avoir été formée à l’interne pour devenir courtière, Emmanuelle Nolan a bénéficié d’un accompagnement personnalisé pour développer ses aptitudes de gestionnaire. Un parcours qui illustre bien la stratégie déployée depuis 2017 par ce cabinet d’assurance et de services financiers. Du recrutement aux évaluations en passant par les formations, tout a été revu pour favoriser la mobilité au sein de l’entreprise, explique Sylvie Baril, sa vice-présidente culture et talent. « Il y a une multitude de carrières possibles à La Turquoise et c’est un atout pour la fidélisation. »
En plus d’utiliser différents tests pour cerner les forces de chacun, la PME de 300 employés expose ses recrues à différents types de mandats, comme de l’accompagnement ou de la formation. « C’est vraiment intéressant de pouvoir tester différentes choses, en plus d’être valorisant de sentir cette confiance », témoigne Emmanuelle Nolan. Les gestionnaires se partagent ensuite les profils les plus prometteurs, puis discutent directement avec les travailleurs de leurs aspirations. Une démarche qui permet de créer des parcours de développement personnalisé.
Cette philosophie plaît aux plus jeunes, observe Sylvie Baril. « Nous pouvons les accompagner de A à Z pour devenir courtiers, puis pour accéder à des postes de gestion, de formateurs ou de spécialistes », énumère-t-elle.
La formation s’offre aussi de façon flexible et une personne se consacre entièrement à l’intégration des nouvelles recrues, qui sont parrainées pendant six mois. Ces efforts, combinés à plusieurs autres mesures visant le bien-être de ses troupes, ont permis à l’entreprise, dont le siège social se trouve à Saint-Eustache, d’améliorer de façon importante la rétention de ses employés, confirme Sylvie Baril.
Normandin Beaudry: miser sur le bonheur au travail
Chez Normandin Beaudry, c’est la somme des talents de chacun qui fait le succès de l’entreprise. « Il faut que nos employés soient heureux et aiment leur travail. C’est ce qui nous guide dans nos décisions », mentionne d’emblée Sophie Lachance, associée et chef de l’expérience employé de la firme-conseil en rémunération globale. Selon elle, c’est donc l’accumulation de plusieurs mesures favorisant le bien-être des travailleurs qui fait une réelle différence.
En plus de miser sur les forces de chacun, la PME comptant 265 employés, dont une dizaine à Toronto, n’impose pas d’objectifs individuels d’heures facturables, ce qui favorise la collaboration, explique la responsable. « Cela élimine la pression si on travaille sur des dossiers qui ne sont pas facturables, et surtout, cela permet d’éviter les silos », précise Dany Lacoste. À l’emploi de Normandin Beaudry depuis 2015, le conseiller en retraite et en épargne peut donc cumuler différents mandats, un important facteur de motivation pour lui.
L’équipe de direction montre aussi une grande écoute à l’égard de ses travailleurs. C’est d’ailleurs à leur demande qu’elle a mis sur pied un « compte bonheur » de 600 $ par année permettant de rembourser certaines dépenses liées au transport, à la technologie ou à l’activité physique. Chaque employé peut aussi choisir son horaire et ses présences au bureau. « C’est important de comprendre ce qui pourrait rendre les employés plus heureux. Il n’y a pas de recette toute faite. Il faut vraiment trouver ce qui fait une différence dans sa propre organisation », indique Sophie Lachance.
La PME mise aussi sur le plaisir, un autre ingrédient essentiel du bonheur au travail. Cet été, elle a par exemple aménagé des bureaux sur la terrasse d’un hôtel de Montréal. « Cela nous a permis de nous retrouver, ou parfois de nous rencontrer pour une première fois, en respectant les normes sanitaires », explique l’associée.
Une formule qui semble fonctionner, selon Sophie Lachance. En effet, le taux de rétention est élevé chez les travailleurs expérimentés et l’intérêt est palpable chez les plus jeunes, nombreux à passer par l’entreprise pour des stages, relate-t-elle. « Plusieurs d’entre eux nous quittent, puis reviennent après quelques années à cause du bon climat de travail, du fait qu’ils peuvent miser sur leur force et travailler avec des gens allumés. »