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LES 300. Quand est venu le temps de changer la surfaceuse à glace Zamboni de l’aréna de Thetford Mines, un homme d’affaires du coin a sorti son chéquier pour contribuer à son achat. «C’est avec nos entrepreneurs locaux qu’on bâtit non seulement des PME, mais aussi la région dans tous les sens du terme», indique Luc Rémillard, directeur général de la Société de développement économique de la région de Thetford (SDE).
La contribution des PME basées hors des grands centres urbains dépasse largement la création d’emploi. Il y a par exemple beaucoup de mécénat à Drummondville, note Martin Dupont, directeur général de la Société de développement économique de Drummondville.
«On voit des dirigeants qui organisent beaucoup d’activités, comme des tournois de golf, pour financer l’achat d’équipements pour l’hôpital, ou encore pour faire des dons à l’orchestre symphonique ou à la tablée populaire, illustre-t-il. Il y a une grande implication des entreprises qui avaient au départ cinq ou six employés, mais qui ont grandi et qui veulent redonner à la collectivité.»
Il y a assurément un retour d’ascenseur, constate également Louis Duhamel, conseiller stratégique pour la firme Deloitte. «Les régions sont tissées serrées et les dirigeants de PME n’hésitent généralement pas à redonner à la collectivité, à s’impliquer dans le développement économique de leur région», souligne-t-il.
«La grande entreprise a aussi un souci d’être une bonne entreprise citoyenne, mais c’est souvent dans une logique financière et commerciale. Le dirigeant d’une PME locale aura une plus grande fierté de s’impliquer dans la collectivité où il a bâti son entreprise», renchérit Frédéric Laurin, professeur d’économie à l’École de gestion de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et chercheur à l’Institut de recherche sur les PME (INRPME).
Mentorat et anges financiers
La contribution des dirigeants de PME régionales passe aussi par le mentorat d’affaires. Un peu partout au Québec, des gens d’affaires retraités ou encore actifs sont prêts à devenir des mentors ou des anges financiers, et ainsi investir temps et argent pour favoriser l’émergence de nouveaux entrepreneurs, de nouvelles entreprises.
«Si on veut que des PME émergent et se développent partout au Québec, il faut du mentorat de gens d’expérience. On le voit d’ailleurs de plus en plus», souligne Stéphane Forget, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec.
«C’est un apport considérable», confirme M. Dupont. Lancée en 2005, la cellule de mentorat de Drummondville – membre du Réseau M de la Fondation de l’entrepreneurship – regroupe aujourd’hui 24 mentors qui ont aussi créé un fonds dédié, en collaboration avec Desjardins. L’an dernier, 55 entreprises de la région ont profité des conseils de mentors, portant ce nombre à 238 depuis le début de l’initiative.
Depuis deux ans, la cellule de mentorat organise même «Dans l’oeil du Mentor», inspiré de la populaire émission télévisée mettant en vedette des «dragons». L’événement permet à des entrepreneurs locaux de remporter l’une des bourses offertes par le Fonds Mentorat Desjardins, qui totalisent 10 000 $.