(De gauche à droite) Le journaliste Matthieu Charest et les panélistes Martin Dupont et Émilie Fontaine. (Photo: Louis-Charles Dumais)
DOSSIER. Le 22 octobre, à l’occasion de la publication de notre numéro spécial «300 plus grandes PME du Québec», notre rédaction a accueilli différentes personnalités du monde des affaires lors d’un évènement spécial durant lequel un panel a été tenu pour discuter des différents défis que rencontrent nos entreprises.
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Cette année, «le classement des 300» a pour but de mettre en avant les entreprises qui œuvrent dans le développement économique et social de leurs régions. Dans un climat économique de plus en plus difficile, l’attention est tournée vers l’acquisition de nouveaux talents. C’est un jeu de grande séduction auquel prennent part les entreprises établies dans les régions qui, en plus de devoir convaincre les travailleurs de s’y installer, essayent d’attirer les jeunes en dehors des grandes villes.
Le panel constitué de Martin Dupont, directeur général de la Société de développement économique de Drummondville, et de Émilie Fontaine, vice-présidente marque et produits de Jefo, et animé par Matthieu Charest, a donné un aperçu des différents enjeux traités dans notre numéro, ainsi que des impressions personnelles des deux dirigeants sur les défis qu’ils rencontrent.
Parmi ces enjeux, la pénurie de main-d’œuvre dont souffrent la plupart des PME du Québec, et qui les force à recruter en dehors du pays.
«C’est un enjeu de taille dans nos régions. Il y a près de 140 000 postes à combler au Québec. 85% des immigrants qui arrivent au Québec restent à Montréal, ce qui représente un défi pour les régions qui essayent d’attirer des travailleurs. Il y a quelques années, les préoccupations premières des entrepreneurs souhaitant s’installer en région étaient de savoir si le climat fiscal était favorable et si les coûts étaient avantageux. Aujourd’hui, la première question qui se pose est: est-ce que la main-d’œuvre est disponible?», déclare M. Dupont.
Selon M. Dupont, cette pénurie de main-d’œuvre devrait durer jusqu’en 2036, et nécessite l’implication de tous les acteurs économiques afin de remédier à ce manque en encourageant les travailleurs à participer au développement économique des régions.
Mme Fontaine quant à elle, pense que «Le plus grand enjeu va être la gestion du changement en général. Ce changement provient, d’un côté, du fait que les employés arrivent maintenant de différents pays du monde, mais aussi un changement des processus d’intégration en ce qui concerne les nouvelles générations.»
L’enjeu des nouvelles générations est une préoccupation qui revient souvent dans les discussions avec les chefs d’entreprise. En effet, les plus jeunes sont en train de changer le marché de l’emploi et nécessitent des incitatifs à l’opposé de ce qui a, jusque-là été la norme.
Les milléniaux suivis de la génération Z forcent les employeurs à réinventer leurs processus de recrutement. Et là, les entreprises en région engagées dans leurs communautés auraient peut-être une longueur d’avance. Elles peuvent facilement aligner leurs valeurs avec celles des nouvelles générations en leur proposant un environnement plus écologique, des communautés plus inter-reliées ainsi qu’une dimension humaine que les villes sont souvent accusées d’entraver.
Mais en changeant leur climat, les entreprises doivent s’assurer de respecter leur parole, nous rappelle Mme Fontaine.
«La pire chose qu’on peut faire en développant une marque employeur c’est de ne pas refléter la réalité de nos valeurs d’entreprise, et de faire de fausses promesses à nos futurs candidats. C’est avec nos valeurs qu’on pourra attirer les nouveaux talents et leur donner envie de venir travailler chez nous.»
Voici un aperçu de la soirée en quelques photos: