Planchers Mercier s’apprête à accueillir, en 2020, de nouveaux employés venus de Madagascar, qu’elle a elle-même sollicités. (Photo: courtoisie)
LES 300. À Montmagny, Planchers Mercier s’apprête à fêter ses 40 ans avec, à sa tête, deux des enfants de son fondateur, Marcel Mercier. La troisième génération, qui s’apprête à prendre la relève dans les prochaines années, héritera d’une usine qui produit entre 12 millions et 15 millions de pieds carrés de planchers par année, vendus au Canada et aux États-Unis.
L’entreprise, qui compte aujourd’hui 289 employés, a vu son chiffre d’affaires augmenter de près de 10 % depuis 2010. À ses débuts, en 1980, la production se situait autour de 300 pieds carrés par jour ; elle atteint maintenant 60 000 pieds carrés quotidiens.
Cependant, pour Marielle Mercier – actionnaire de l’entreprise avec son frère Richard -, bien que l’expansion de l’entreprise soit parmi ses principales priorités, ce n’est pas la seule mission qui lui tient à coeur. Elle tient à mettre l’accent sur le bien-être des employés de l’entreprise. Au-delà d’avantages tels que des horaires de travail variables et la possibilité de faire du télétravail, elle insiste sur la nécessité d’avoir des ressources disponibles afin de s’assurer que les employés sont pris en charge selon une manière qui favorise leur épanouissement. Ce qui passe par une formation continue et des occasions de développement pour chacun.
«En tant qu’entreprise familiale, nous priorisons le bien-être au travail, affirme-t-elle. La main-d’oeuvre est un volet plus compliqué maintenant, alors nous nous devons de bien entourer nos employés. Il faut prendre soin d’eux ; ce n’est plus une question de choix. Nous faisons en sorte d’avoir des professionnels en ressources humaines qui sont à l’écoute de nos gens.»
L’entreprise est engagée dans plusieurs activités de la collectivité, mais de façon plus importante dans les domaines de la santé et du sport, qui constituent des volets très importants, selon Mme Mercier.
Planchers Mercier contribue majoritairement à l’acquisition de nouveaux équipements pour l’Hôpital de Montmagny.
Depuis l’année dernière, la PME est commanditaire officiel de l’équipe de la Ligue de hockey junior AAA du Québec basée à Montmagny, l’Everest de la Côte-du-Sud. Le tout dans l’espoir de retenir les jeunes dans la région et d’en attirer d’autres à joindre les rangs des écoles locales.
«Je suis persuadée que le sport remet de l’équilibre dans la vie des jeunes qui vivent des périodes difficiles, explique la dirigeante. Ça permet d’agir contre différents points négatifs auxquels ils peuvent faire face, tels que les drogues, le décrochage scolaire. Le sport crée un engrenage positif et permet de travailler à la base de ces problèmes, plutôt que d’agir une fois que le mal est fait.»
Développement à l’échelle internationale
Le fabricant de planchers a la volonté d’augmenter ses ventes aux États-Unis et en Europe. Il ne ferme d’ailleurs pas la porte aux occasions d’acquisitions. La PME souhaiterait plus précisément acquérir un fabricant de produits complémentaires à la production de planchers de bois franc aux États-Unis, où elle essaye d’augmenter ses parts de marché.
La production n’est cependant pas le seul domaine où une dimension internationale est mise de l’avant par l’entreprise de Chaudière-Appalaches. Planchers Mercier s’apprête à accueillir, en 2020, de nouveaux employés venus de Madagascar, qu’elle a elle-même sollicités.
Cette volonté de recruter dans d’autres pays vient surtout du besoin de pallier les défis créés par la pénurie de main-d’oeuvre dont souffre le Québec. «C’est une première que nous faisons, dit Mme Mercier. Nous avons entrepris les démarches nous-mêmes ce printemps, et ces nouveaux employés devraient commencer à arriver vers mars ou avril de l’année prochaine.»
Elle précise que la pénurie «a frappé de plein fouet» au début de 2019. «Les conditions de travail que nous offrons – qui sont supérieures à la moyenne – nous avaient permis jusque-là de ne pas souffrir de ce problème. Mais, depuis près d’un an, cela affecte notre productivité.»
Malgré les diverses embûches que rencontrent les entreprises en ce moment, Mme Mercier ne manque pas de souligner le potentiel de développement existant. «Aujourd’hui, avec la mondialisation, le contexte économique et politique, il faut être courageux pour avoir une entreprise. Il faut cependant y croire malgré la difficulté, conclut-elle. Ce qui est facile ne vaut pas la peine.»