Afin de retenir les jeunes dans la région et de les impliquer dans son activité économique, l’entreprise a parrainé, avec le soutien de la Commission scolaire de Charlevoix, des programmes de formation spécifiques aux besoins de son industrie. (Photo: courtoisie)
LES 300. Depuis la forge fondée en 1935 à Baie-Saint-Paul par Emmanuel Simard jusqu’aux procédés de renforcement de systèmes de suspensions et de directions pour les véhicules lourds mis au point depuis les années 1980 par son fils André-Marie, Simard Suspensions continue sa croissance. Alors que son chiffre d’affaires se situait autour de 1 million de dollars dans les années 1990, il devrait atteindre 50 millions dans deux ans.
Passée sous le contrôle de David Tremblay en 2009, la PME compte actuellement 180 employés et livre ses produits sur les continents américain et européen sans oublier sa mission envers sa région, Charlevoix. «C’est un privilège pour une entreprise de pouvoir se développer dans une région et d’être un joueur local important vers lequel les gens convergent, déclare M. Tremblay. Nous n’avons pas l’impression d’être un numéro dans un parc industriel. Nous sentons que nous jouons un rôle important dans notre collectivité.»
L’actuel propriétaire est membre fondateur du Fonds régional en infrastructures de loisirs (FRIL), dont la mission principale est de financer des projets d’infrastructure pour différents sports et différentes activités, tels que la construction d’une patinoire extérieure ou l’achat d’équipements pour que les jeunes des environs puissent jouer au hockey ou au baseball. L’idée est de permettre aux habitants de demeurer actifs et de bénéficier d’activités accessibles à tous, tels que de la planche aérotractée (kitesurf) à L’Isle-aux-Coudres ou encore un mur d’escalade au Camp le Manoir, aux Éboulements.
L’engagement communautaire de Simard Suspensions n’est pas seulement financier, mais aussi éducatif. Afin de retenir les jeunes dans la région et de les impliquer dans son activité économique, l’entreprise a parrainé, avec le soutien de la Commission scolaire de Charlevoix, des programmes de formation spécifiques aux besoins de son industrie. Le programme Technique d’assemblage et de fabrication mécanique a ainsi donné la chance à 12 cohortes de 12 à 18 élèves d’acquérir les connaissances et les habiletés nécessaires pour contribuer aux activités de Simard Suspensions.
En pleine expansion, l’entreprise est toujours à la recherche de talents. Elle ne se prive d’ailleurs pas pour recruter à l’international, notamment au Mexique et en Colombie. «La première raison pour laquelle nous embauchons des travailleurs dans d’autres pays est qu’il n’y a pas assez de gens dans la région qui répondent à nos besoins de main-d’oeuvre, explique M. Tremblay. La deuxième, c’est que ça nous permet de donner la chance à des gens qui sont dans le besoin de pouvoir améliorer leurs conditions de vie, ce qui donne un sens supplémentaire à notre mission.»
«C’est un privilège pour une entreprise de pouvoir se développer dans une région et d’être un joueur local important vers lequel les gens convergent. Nous n’avons pas l’impression d’être un numéro dans un parc industriel. Nous sentons que nous jouons un r
En ce qui concerne les talents qui viennent d’autres villes québécoises et canadiennes, le président les invite à s’installer dans sa région, qui offre, selon lui, plusieurs occasions d’épanouissement. Sans oublier d’émettre une petite mise en garde pour ceux qui préfèrent les villes. «Bien évidemment, les personnes qui veulent vivre en milieu urbain ne trouveront pas leur compte chez nous, admet-il. Mais je pense que de plus en plus de professionnels cherchent à renouer avec la nature et, de ce côté, Charlevoix n’a rien à envier aux autres régions du Québec.»
Simard Suspensions collabore d’ailleurs à des initiatives mises en place par les autorités régionales afin de faciliter la relocalisation de personnes souhaitant s’installer à Charlevoix. Elle va jusqu’à prendre en charge les frais d’hébergement pour les gens qui décident de s’installer dans la région, durant la période de transition et pour leur donner le «temps de prendre place».
L’écologie au coeur des opérations
Simard Suspensions travaille également, conjointement avec les entreprises qu’elle dessert, à réduire l’empreinte environnementale des transports utilisés dans le monde industriel.
Bien avant que les défis environnementaux deviennent ce qu’ils sont aujourd’hui, l’entreprise a participé à l’effort écologique. En permettant le renforcement des camions afin qu’ils puissent déplacer davantage de matériel, elle participe à réduire le nombre de véhicules en circulation. «Depuis la fin des années 1980, l’essence même de ce que nous faisons est une façon de rendre le transport plus écologique, fait valoir M. Tremblay. Nos produits permettent aux camions d’augmenter leur charge, en conformité avec la réglementation. Ce qui permet de transporter plus de charges avec une même quantité de carburant, et d’avoir moins de camions sur la route.»
La PME s’implique aussi dans la recherche d’innovations visant l’électrification des transports, soit «la combinaison de technologies permettant de faire des camions hybrides», et donc de réduire leur impact environnemental.
L’entreprise, qui fêtera sous peu ses 85 ans, vient d’ouvrir une nouvelle division à Lavaltrie, dans Lanaudière, et ambitionne d’atteindre les 200 employés d’ici la fin de son année anniversaire. En parallèle, elle veut conquérir de nouveaux marchés aux États-Unis et au Mexique, car le potentiel est important du côté de l’activité minière. «Nous avons le devoir de nous assurer que le développement de l’entreprise est à la hauteur des attentes de notre clientèle, ainsi que d’en faire un joueur principal dans le développement de la région de Charlevoix», conclut son propriétaire.