[Photo: Clem Onojeghuo / Unsplash]
LES GRANDS DE LA CONSTRUCTION. L’industrie de la construction est confrontée à une foule de défis importants à relever, de l’encadrement législatif et réglementaire pour l’octroi des contrats publics à la modélisation des données du bâtiment. Quels sont les défis et dossiers qui figureront sur la liste prioritaire de la grappe à venir?
Jusqu’ici, les différentes actions entreprises par le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) et le Conseil du patronat du Québec (CPQ) ont permis de regrouper un grand nombre de parties prenantes de l’industrie de la construction. Cela inclut notamment les entreprises, mais aussi les associations patronales, les représentants des travailleurs, les milieux de la recherche et de la formation ainsi que les autres ministères et organismes qui y sont liés.
Le MEI, contacté par Les Affaires, n’a pas voulu accorder d’entrevue au sujet des dossiers qui risquent d’être prioritaires pour la nouvelle grappe, notant qu’il restait des étapes à franchir avant que celle-ci ne soit mise en place. Le responsable des relations médias mentionne tout de même les quatre grands enjeux qui ont été déterminés par le milieu lors des chantiers de réflexion qui ont eu lieu en décembre dernier : qualité et durabilité ; accès aux marchés et rayonnement ; innovation et collaboration ; main-d’œuvre et formation.
Plusieurs thèmes
Quelles seront les questions abordées par chacun des chantiers ?
Le document «Cadre de référence pour la gouvernance de la future grappe de la construction», publié sur la page web du CPQ qui est consacrée au projet, en donne un aperçu.
Le chantier de la qualité et de la durabilité devrait aborder trois thèmes : les critères de choix, au-delà du prix, d’un fournisseur pour les contrats publics ; le temps et les moyens alloués à la planification, à la conception et à l’innovation ; et le développement d’une culture de la qualité.
Le chantier de l’innovation et de la collaboration, lui, devrait traiter du développement d’une culture de l’innovation, notamment dans le contexte d’une utilisation croissante des outils de modélisation des données du bâtiment. Il traitera aussi des délais de paiement, de la lourdeur administrative dans les processus de soumission et du manque d’alignement et de concertation entre les intervenants en amont des projets.
Le chantier du rayonnement et de l’accès aux marchés devrait pour sa part traiter de l’image et de l’attractivité du secteur en plus de la fragmentation du marché. « Les consortiums étrangers viennent parfois ici pour travailler sur nos grands projets, mais l’inverse existe aussi. On aimerait simplement que ça arrive plus souvent. Pour cela, l’industrie doit cependant se structurer, s’organiser et mieux s’intégrer », dit Benjamin Laplatte, vice-président des affaires publiques et communications au CPQ.
Le chantier de la main-d’œuvre et de la formation devrait finalement traiter de la rareté de la main-d’œuvre, des tendances démographiques et de leurs conséquences, du retard dans certains programmes scolaires et de la reconnaissance des compétences chez les immigrants.
Des chantiers à confirmer
Au moment de finaliser sa planification stratégique, une étape à venir, la grappe pourrait toujours modifier le tir et décider de changer ses chantiers d’intervention, explique M. Laplatte.
Elle déterminera donc peut-être qu’il devrait y avoir cinq ou six domaines d’intervention, voire peut-être seulement trois. Mais les quatre chantiers retenus pour le moment résument bien, selon lui, les préoccupations de l’industrie qui ont été mentionnées le plus souvent lors des consultations.
« Le nombre de chantiers et leurs axes d’intervention sont appelés à évoluer, dit M. Laplatte. C’est d’ailleurs souhaitable, parce qu’une grappe doit être agile et collée sur l’évolution de son marché. Reste que si les quatre chantiers ne sont qu’une base, nous sommes assurés qu’il s’agit d’une base solide. »