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Des nouvelles des entreprises

Jean-François Venne|Édition de la mi‑octobre 2019

Des nouvelles des entreprises

La coopérative ­Agropur a investi plus de 700 millions de dollars en cinq ans dans ses opérations. (Photo: 123RF)

TRANSFORMATION ALIMENTAIRE. Les choses bougent vite pour les plus grandes entreprises de transformation alimentaire canadiennes. Voici quelques joueurs qui se démarquent.

Agropur

Agropur fait partie des 34 multinationales qui se sont engagées à s’attaquer aux inégalités et à mieux partager les richesses. Lors du plus récent G7 – qui s’est tenu en août à Biarritz, en France -, elles ont affirmé vouloir développer les débouchés offerts aux populations défavorisées, promouvoir la diversité au sein des conseils d’administration et des directions, ainsi que lutter contre les inégalités dans les chaînes d’approvisionnement. «La redistribution des richesses dans les régions est ancrée dans nos valeurs coopératives» , souligne Dominique Benoit, vice-président principal, affaires institutionnelles et communications chez Agropur.

Récemment, la coopérative a lancé ses mochis, des desserts japonais composés d’une boule de crème glacée enveloppée d’une pâte de riz. «Il faut sans cesse innover pour se distinguer dans le marché», précise M. Benoit. L’entreprise a investi plus de 700 millions de dollars en cinq ans dans ses opérations.

Exceldor

Exceldor a atteint son objectif de 1 milliard de dollars de revenus en acquérant, en juillet, la coopérative manitobaine Granny’s. La coopérative avicole québécoise compte désormais 400 membres. Les trois quarts de son chiffre d’affaires proviennent du poulet, et le reste, du dindon. «Nous avons créé une division pour chacune des deux volailles, avec leur propre vice-président principal et cinq vice-présidents qui appuient les deux divisions», explique son PDG, René Proulx. L’entreprise a aussi acquis, en avril, Viandes Lacroix, spécialisées dans la volaille prête à cuisiner.

Exceldor commencera dans quelques semaines les opérations dans son nouveau centre de distribution situé à Beloeil. Elle attend aussi l’assentiment des autorités pour construire à Saint-Hyacinthe une gigantesque usine.

Saputo

Saputo poursuit sa croissance par acquisitions. Depuis 1997, année de son entrée en Bourse, l’entreprise en a fait 31, dont 6 au cours des 18 derniers mois. Le 26 avril dernier, elle annonçait avoir mis la main sur Lion-Dairy & Drinks Ltd, en Australie, où elle est désormais le plus grand transformateur laitier. Deux semaines plus tôt, elle dévoilait l’acquisition de Dairy Crest Group, au Royaume-Uni, sa première en Europe. «Cela nous positionne bien pour saisir d’autres occasions d’achat sur ce continent», souligne Sandy Vassiadis, vice-présidente, Communications et responsabilité corporative, chez Saputo. La discipline financière de l’entreprise, qui rembourse rapidement ses dettes, ainsi que sa maîtrise de l’industrie laitière et des processus d’acquisition lui permettraient de saisir les occasions lorsqu’elles se présentent, estime Mme Vassiadis.

Industries Lassonde

En juillet, Industries Lassonde a acquis 19,9 % des actions de Diamond Estates Wines & Spirits, une entreprise ontarienne spécialisée dans la production et la distribution de vins et de boissons alcoolisées. La filiale Vins Arista, d’Industries Lassonde, s’ouvre ainsi des perspectives d’expansion à l’extérieur du Québec. Lors du deuxième trimestre de 2019, les ventes de l’entreprise de Rougemont ont augmenté de 5,3 % par rapport à la même période en 2018. Le résultat d’exploitation et le résultat net attribuable aux actionnaires ont quant à eux reculé respectivement de 0,5 M $ et de 2,5 M $. La cause ? Le coût du concentré de pomme, affecté par les tensions commerciales aux États-Unis.

Breton Tradition 1944

Le président des Viandes du Breton (une division de Breton Tradition 1944), Vincent Breton, s’est récemment mérité le titre de «Champion bio 2019» de l’Association canadienne pour le commerce des produits biologiques (COTA). De 2015 à 2018, plus de 90 fermes de l’entreprise basée à Rivière-du-Loup ont été transformées pour se conformer aux normes biologiques. Plus de 340 000 porcs ont ainsi reçu les certifications biologique et Certified Humane (qui encadre le bien-être animal), un investissement de 40 M $.

«Notre mode de production est complètement différent de celui des grands producteurs canadiens, soutient M. Breton. Nos animaux bénéficient de plus d’espace, nous n’utilisons ni organismes génétiquement modifiés (OGM), ni pesticides, ni antibiotiques pour nos produits bio. C’est exigeant et plus coûteux, mais la demande est en croissance pour ce type d’aliments.»

Keurig Dr Pepper Canada

Depuis la fusion de Keurig Green Mountain et de Dr Pepper Snapple Group, il y a un peu plus d’un an, la nouvelle entité a mis à l’épreuve sa stratégie commerciale et a travaillé à l’intégration des deux groupes. Elle a notamment investi pour célébrer le 100e anniversaire de la marque Van Houtte – devenue le fournisseur de café officiel des Rôtisseries St-Hubert -, de même qu’elle a rafraîchi l’image de marque de Timothy’s. Tout cela en atteignant ses cibles financières. La croissance du chiffre d’affaires net de Keurig Dr Pepper Canada a été de 2 % au cours des 12 derniers mois. La croissance du bénéfice par action ajusté de près de 30 % dépasse nettement la cible de 15 % à 17 % établie par l’entreprise. Celle-ci a également versé 860 M $ en dividendes et remboursé 1,65 G $ de dettes.

Parmalat Canada

En juillet, Parmalat a conclu l’acquisition de la division des fromages naturels de Kraft Heinz Canada, dont font partie les marques P’tit Québec et Cracker Barrel. Cette transaction de 1,62 G $ est la plus importante dans l’histoire de l’industrie laitière canadienne. «Parmalat Canada a le troisième plus gros chiffre d’affaires du Groupe Lactalis, après les divisions française et italienne», note son PDG, Mark Taylor. L’innovation est un des moteurs de croissance : près de 5 % du chiffre d’affaires provient de produits lancés au cours des trois dernières années, et Parmalat vise 10 %, un seuil déjà dépassé dans certaines divisions. L’entreprise a récemment lancé de nouveaux produits sous la marque Black Diamond, dont Ficello et les combos fromage-noix-fruits. «La consommation de lait liquide baisse un peu, mais la demande pour des collations augmente», souligne M. Taylor.