Les 25 plus grands cabinets actifs au Québec ont vu leur nombre d'employés croître en moyenne d'environ 6 % cette année par rapport à 2019. (Photo: 123RF)
LES GRANDS DU DROIT. Le classement annuel Les Affaires des plus grands cabinets d’avocats de la province est l’occasion de se pencher sur les changements de manière de faire qui émergent au sein de l’industrie juridique.
Lorsqu’ils parlent de 2019, des étoiles apparaissent dans les yeux des dirigeants des cabinets d’avocats québécois. Portés par la vigueur de l’économie québécoise, ils ont connu d’excellentes performances.
Les 25 plus grands cabinets actifs du Québec ont ainsi vu leur nombre d’employés croître en moyenne d’environ 6 % cette année par rapport à 2019. Le haut du classement reste dominé par Norton Rose Fulbright et ses 683 employés, en progression de 4,6 % en un an. Suivent Fasken, BCF Avocats d’affaires, Lavery Avocats et Cain Lamarre, qui comptent tous au moins 500 employés.
Le classement 2020 voit par ailleurs l’irruption du nouveau cabinet Therrien Couture Joli-Coeur dans le top 10. Issu d’une fusion entre Therrien Couture et Joli-Coeur Lacasse, il pointe en 9e position et compte 354 employés.
Osler, Hoskin & Harcourt gagne quatre rangs, pour s’établir au 19e échelon, la taille de son équipe progressant de 13,3 %. « Nous continuons à augmenter notre présence et à croître au Québec, où nous sommes depuis 19 ans », souligne Me Sandra Abitan, associée directrice du bureau de Montréal. Le cabinet a poursuivi l’élargissement de son groupe de litige avec l’arrivée, en janvier 2019, de Me Stéphane Eljarrat, un spécialiste du droit pénal des affaires. La Caisse de dépôt et placement du Québec lui a notamment confié l’enquête sur les ratés dans la gouvernance et la direction de sa filiale Otéra Capital. Me Céline Legendre, experte en litige civil et commercial, s’est aussi jointe au bureau en mars 2019.
Le cabinet a représenté le fonds immobilier américain Ventas dans son acquisition des actifs immobiliers du Groupe Maurice. Ce partenariat permet à la bannière de Groupe Maurice de survivre, alors qu’elle était menacée de disparition par la fin d’une entente financière avec Ipso Facto. « Nous avons aussi conseillé BC Partners dans sa recapitalisation de GardaWorld et de GFL Environnement, des transactions de plusieurs milliards de dollars », rappelle Me Sandra Abitan.
Les avocats de Gowling WLG rentrent chez eux
Le cabinet Gowling WLG a lui aussi connu une progression de son nombre d’employés sur un an (+3,9 %) et pointe encore cette année au 13e rang du classement. L’équipe a pu réintégrer cette année ses locaux fraîchement rénovés de la Place Ville Marie, après plus d’un an passé dans des bureaux temporaires. « Le nouvel aménagement est axé sur les espaces communs, qui favorisent les interactions et la synergie entre les groupes de pratique », précise Me Pierre Pilote, associé directeur du bureau de Montréal.
En 2019, le cabinet a bénéficié des bonnes performances de ses pratiques en droit des affaires et en propriété intellectuelle, qui profitent toutes deux de nouveaux chefs de groupe.
Me Jean-François Vadeboncoeur a pris la tête du groupe Droit des affaires et Me Matthew Roy, celle de l’équipe Propriété intellectuelle, une spécialité reconnue de Gowling WLG.
« On constate une forte croissance des entreprises technologiques à Montréal et nous souhaitons les accompagner, dit Me Pierre Pilote. Nous avons ajouté parmi nos clients plusieurs sociétés aux portefeuilles de brevets bien garnis. »
Changement de garde chez Stein Monast
L’année 2019 a représenté une année charnière pour Stein Monast, qui arrive 22e au classement. Après une vingtaine d’années comme associé directeur, Me Jean Brunet s’apprête à céder son poste. Sa successeure devrait être une associée dans la quarantaine, dont le cabinet de Québec n’est pas prêt à révéler le nom. Le choix final sera connu en avril lors de l’assemblée générale. Me Jean Brunet retournera à la pratique et sera présent pour soutenir au départ la nouvelle associée directrice. « Je suis très heureux de voir une femme prendre les rênes du cabinet, dans un milieu où cela reste trop rare », souligne-t-il.
En 2018, Me Jennifer Dumetz s’amenait pour développer la pratique du droit de l’immigration, une forte demande de la part des clients. En janvier, elle a été nommée associée. Le groupe qui se spécialise dans le droit du transport a quant à lui quadruplé son chiffre d’affaires depuis son lancement il y a trois ans. « Ces deux secteurs sont très porteurs pour nous », confie Me Brunet.
Les locaux du cabinet seront de nouveau agrandis cette année pour répondre à sa croissance. Stein Monast mise aussi sur l’arrivée d’Élodie Loes, nouvelle conseillère en communication et marketing, pour développer et implanter sa stratégie de communication, notamment sur les plateformes numériques. Un vrai changement de mentalité pour un bureau qui a souvent préféré faire profil bas. « La communication est très importante pour les jeunes associés et avocats, donc nous effectuons un virage en ce sens », conclut Me Brunet.